Terra Amata

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Reconstitution d'une hutte de Terra Amata telle qu'elle avait été proposée originellement par H. de Lumley.
Reconstitution d'une hutte de Terra Amata telle qu'elle avait été proposée originellement par H. de Lumley.

Terra Amata est un site archéologique de plein air situé sur les pentes du mont Boron à Nice (Alpes-Maritimes) à 26 m au-dessus du niveau actuel de la mer. Il a livré des vestiges du Paléolithique inférieur (Acheuléen) ainsi que l'un des plus anciens foyers d'Europe.

Sommaire

[modifier] Principales découvertes

Découvert lors de travaux de terrassement en 1966, il a été fouillé par une équipe conduite par Henry de Lumley lors d'une des premières fouilles de sauvetage organisées. Les interprétations des données archéologiques de Terra-Amata sont très différentes selon que l’on se réfère aux travaux de cet auteur [1],[2],[3] ou à ceux de Paola Villa, qui a consacré une partie de son doctorat à ce site [4].

Selon H. de Lumley, les niveaux archéologiques (ensembles C1a et C1b) correspondent à plusieurs « sols d’habitats » superposés de l’« Acheuléen ancien » sur une plage fossile. Ils dateraient de 380 000 ans avant le présent. La répartition des vestiges archéologiques et des éléments naturels traduiraient la présence de huttes aménagées sur la plage. L’industrie lithique mise au jour, en calcaire silicifié et en silex, se subdivise en deux séries :

  • l’industrie de la « plage », marquée par l’emploi préférentiel de galets comme supports d’outils. Ces outils comportent de nombreux galets taillés, quelques bifaces partiels atypiques et des pics triédriques unifaces à base réservée, dits depuis « pics de Terra-Amata » ;
  • l’industrie de la « dune », au petit outillage sur éclat plus abondant (racloirs, denticulés, etc.) [5].

Selon H. de Lumley, les deux séries présentent malgré tout de nombreuses analogies et sont présentées globalement.

Plus récemment, P. Villa a clairement démontré, notamment en réalisant de nombreux remontages et appariements entre niveaux différents, que le degré de préservation du site de Terra-Amata avait été largement surestimé, que les hypothèses faisant intervenir des huttes étaient improbables et que les niveaux archéologiques ne pouvaient pas être considérés comme des unités indépendantes. Elle propose également de revoir à la baisse l’ancienneté des séries acheuléennes, qui dateraient d’environ 230 000 ans avant le présent [4],[6],[7],[8].

[modifier] Musée de Terra-Amata

Une partie des dépôts a été préservée afin d'être présentée dans le cadre d'un musée de site, le Musée de paléontologie humaine de Terra-Amata.

[modifier] Sources

  1. Lumley, H. de (1966) - « Les fouilles de Terra Amata à Nice (A.-M.). Premiers résultats », Bulletin du Musée d'Anthropologie préhistorique de Monaco, n° 13, pp. 29-51.
  2. Lumley, H. de (1976a) - « Les civilisations du Paléolithique inférieur en Provence », in: La Préhistoire française - t. I : Les civilisations paléolithiques et mésolithiques, Lumley, H. de, Ed., Ed. du CNRS, pp. 819-851.
  3. Lumley, H.de, Lumley, M-A. de, Miskovsky, J-C. et Renault-Miskovsky, J. (1976) - « Le site de Terra-Amata - Impasse Terra Amata, Nice, Alpes-Maritimes », in: Sites paléolithiques de la région de Nice et Grottes de Grimaldi - Livret-guide de l'excursion B1 - IXème Congrès de l'UISPP, Nice, Lumley, H. de et Barral, L., Eds., pp. 15-49.
  4. ab Villa, P. (1983) - Terra Amata and the Middle Pleistocene archaeological record of Southern France, University of California Press, Anthropology 13, 303 p.
  5. Fournier, R-A. (1973) - Les outils sur galets du site mindelien de Terra-Amata (Nice, Alpes-Maritimes), Université de Provence, Thèse de Doctorat, 221 p.
  6. Villa, P. (1976) - « Sols et niveaux d'habitat du Paléolithique inférieur en Europe et au Proche-Orient », in: L'évolution de l'Acheuléen en Europe, Combier, J., (Éd.), IX° Congrès de l'UISPP, coll. X, pp. 139-155.
  7. Villa, P. (1977) - « Sols et niveaux d'habitat du Paléolithique inférieur en Europe et au Proche-Orient », Quaternaria, XIX, pp. 107-134.
  8. Villa, P. (1982) - « Conjoinable pieces and site formation processes », American Antiquity, vol. 47, n° 2, pp. 276-290.

[modifier] Lien externe

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