Techniques myotensives

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Les techniques myotensives sont un mode d'étirement musculaire utilisé en médecine manuelle-ostéopathie; elles sont l'équivalent en kinésithérapie de la technique du "contracté-relâché", et sont connues aux états-unis sous le terme "muscle energy technic"; la relaxation post-isométrique est le plus souvent utilisée, l'inhibition réciproque plus rarement.

Sommaire

[modifier] Relaxation post-isométrique

  • On effectue un étirement passif après une contraction active isométrique, en profitant de la phase de relaxation post-isométrique; l'explication est l'utilisation du réflexe myotatique inverse qui permet l'inhibition de la contraction musculaire quand la tension du muscle augmente trop : à partir des organes tendineux de golgi, les fibres Ib vont inhiber le motoneurone alpha.
  • technique :
  1. fixation des extrémités osseuses en étirement maxima
  2. contraction musculaire isométrique 3 à 6 secondes.
  3. relâchement de la contraction 2 à 3 secondes.
  4. allongement jusqu'à la nouvelle barrière motrice 6 à 10 secondes.

On effectue 3 à 5 manoeuvres

[modifier] Inhibition réciproque

Il s'agit d'un étirement passif après une contraction active isométrique de l'antagoniste; la contraction se fait donc dans le sens de la restriction; on utilise le phénomène d' innervation réciproque de Sherrington : une action sur le muscle antagoniste s'accompagne de l'effet opposé sur l'agoniste, grâce à un interneurone inhibiteur; cette technique est utile si le muscle atteint est trop douloureux dans sa contraction.

[modifier] Indications

Il s'agit essentiellement de rétraction ou de contracture d'un muscle responsable d'une restriction de mobilité, quelle qu'en soit la cause : pathologie d'hyperutilisation ( troubles musculosquelettiques ) sportive ou professionnelle, séquelles d'un traumatisme musculaire, phénomène de serrage articulaire réflexe réactionnel à une lésion articulaire vertébrale ou périphérique; dans ce dernier cas, la technique myotensive peut être complémentaire à la manipulation vertébrale ou bien être le seul traitement si cette dernière est contre-indiquée.

[modifier] Contre-indications

  • Pathologie musculaire traumatique récente : déchirure, contusion, tendinopathie aiguë.
  • Pathologie articulaire médicale : infectieuse, métabolique, tumorale...
  • Etat d'hypersensibilité ou d'hyperexcitabilité neuro-musculaire (fibromyalgie, tétanie, douleurs neuropathiques)
  • Contracture "utile" de compensation ou de protection

[modifier] Muscles concernés

Les techniques myotensives sont plus adaptées aux muscles posturaux (toniques, lents, épais, courts, pour efforts soutenus, avec tendance à l'hypo-extensibilité) qu'aux muscles cinétiques (phasiques, rapides, longs, fins, pour efforts intenses et brefs, avec tendance à l'affaiblissement).

  • région cervicale et thoracique : muscles sous-occipitaux, sterno-cléido-mastoïdien, scalènes, angulaire de l'omoplate, trapèze, grand pectoral, grand dentelé, rotateurs externes d'épaule.
  • région lombo-pelvienne : psoas iliaque, carré des lombes, pyramidal du bassin (piriformis), petit et moyen fessiers.
  • région cruro-jambière : ischio-jambiers, quadriceps, adducteurs, triceps sural.

[modifier] Références

  • LE CORRE F, RAGEOT E. Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique. Masson. 2005.
  • DROUET JL,BREGEON C. Les techniques myotensives, leur intérêt au cours des manipulations. In Les manipulations vertébrales,collection de pathologie locomotrice N°29, MASSON 1994, 167-176