Tableau blanc interactif

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le tableau blanc interactif (TBI) est un dispositif alliant les avantages d'un écran tactile et de la vidéoprojection.

Il est entre autre un des outils des Technologies de l'information et de la communication (TIC) et des Technologies de l'information et de la communication pour l'éducation (TICE).

Un tableau blanc interactif lors du CeBIT 2007
Un tableau blanc interactif lors du CeBIT 2007

Sommaire

[modifier] Caractéristiques

Un écran blanc tactile est relié à un ordinateur via un câble (généralement USB) ou sans fil. Il est capable de lui transmettre diverses informations, dont la nouvelle position du curseur de la souris, par toucher ou détection d'un stylet. Un vidéoprojecteur se charge d'afficher l'écran de l'ordinateur, sur le tableau blanc.

Il est donc possible d'effectuer à la main ou à l'aide d'un stylet (selon le modèle), tout ce qui est possible de réaliser à l'aide d'une souris, sur un format d'écran assez important (jusqu'à plus de 2m de diagonale). En règle générale, le tableau est fourni avec un logiciel dédié, qui permet de tirer parti des possibilités nouvelles de cette technologie.

L'ordinateur relié au TBI n'a pas besoin d'être très puissant.

Les applications du TBI se retrouvent dans le domaine des entreprises (conférences et réunions), ou dans le domaine scolaire. Le prix du dispositif complet est d'environ 2 000 euros (tarifs éducation pour un tableau et un vidéoprojecteur), ce qui fait qu'il n'est pas destiné au particulier (4 000 euros environ pour les particuliers). À noter qu'il existe maintenant des solutions de TBI mobiles (DMI) à partir de 800 euros environ (sans le vidéoprojecteur).

À noter que depuis la fin de l'année 2007 est apparu une solution très économique basée sur l'utilisation d'une télécommande de la console de jeu Wii de Nintendo. Pour moins de 50 euros, vous pouvez facilement mettre en place un TNI. Pour plus d'information, vous pouvez consulter l'auteur à l'origine de cette initiative http://www.cs.cmu.edu/~johnny/projects/wii/ ou vous rendre sur un site francophone détaillant toutes les étapes de la mise en place dans un classe par exemple (http://www.prtice.info/?voir=tnwii).

[modifier] Domaines de l'entreprise

  • Utilisé dans les entreprises, le TBI permet à un conférencier de présenter des données à un large public et d'interagir sur la présentation en restant debout à côté du tableau. Les logiciels fournis permettent également d'écrire ou de dessiner directement sur l'écran, à l'aide d'un feutre virtuel, du doigt ou d'un stylet.
  • Ils trouvent des applications en Andragogie, en formation des adultes, lors de formation ou communication syndicale et/ou patronale etc.

Le TBI est également utilisé par certains SDIS (Services départementaux d'incendie et secours)pour de la gestion d'opérations avec un travail sur carte. La prise de décision et l'analyse sont facilités grâce à cet outil. De même certaines applications sont utilisées par l'armée pour la formation et la prise de décision en opération (travail sur cartes).

Des TBI embarqués sur véhicules spécifiques comme celui de l'IRQUA (institut régional de la qualité agroalimentaire)Poitou-Charentes pour faire participer le public qui vient rencontrer les producteurs de produits du terroir.

Le monde de l'entreprise est très en retard en France sur l'usage des TBI. (Environ 6000 TBI utilisés en France contre 400 000 au Royaume Uni !).

[modifier] Domaines de l'école

Plusieurs pays expérimentent l'usage du TBI dans les classes, comme l'Angleterre (très en avance dans le domaine), le Mexique et les États-Unis et une trentaine d'autres pays dont la France la Russie, l'Autriche, la Grèce, l'Irlande, les Pays-Bas ou la Lituanie. En France, si le terme de TBI (Tableau Blanc Interactif) est le plus utilisé, on trouve aussi ce matériel désigné sous le vocable de TNI (tableau Numérique Interactif), de TPI (Tableau Pédagogique Interactif) et tout simplement de tableau interactif.

[modifier] Un tableau noir ... blanc !

Le TBI remplace le tableau noir, en théorie. En effet, on peut y écrire, y dessiner, comme sur un vrai tableau, sans craindre une éventuelle allergie à la poussière de craie. De plus, il permet de déplacer les objets dessinés (un mot, un cercle, etc.), de les redimensionner et de leur faire subir une rotation. On est capable également d'y afficher une image, une photo ou même une animation. Le contenu du tableau peut être sauvegardé, imprimé et préparé à l'avance par l'enseignant. L'effacement du tableau et son remplacement par un autre contenu est très facile.

Bien entendu, même si sa dimension est importante, il n'a pas la même surface qu'un tableau classique, mais permet même maintenant à plusieurs personnes de travailler simultanément (sur les derniers modèles de tableaux dits multi-entrées). Cependant les deux tableaux (le noir et le blanc) sont souvent utilisés en parallèle ou de façon complémentaire.

[modifier] Installation

Dans une classe, l'encombrement est important, même si des solutions sans fils sont proposées. Les câbles électriques courent un peu partout, et le vidéoprojecteur doit être à une distance minimale du tableau, sans obstacle : l'idéal étant de le fixer au plafond, afin d'éviter une trop grande ombre portée par le manipulateur. Les modèles de vidéoprojecteurs dits à focales ultra-courtes permettent maintenant une installation et une utilisation simplifiées, tout en annulant quasiment le phénomène d'ombre portée.

[modifier] Domaines d'apprentissage

Dans tous les domaines d'apprentissage, on peut avoir recours au tableau : les sciences, les mathématiques (manipulation de figures géométriques, par exemple), le français, les arts, la musique etc.

Parfois, seul le vidéoprojecteur sera utilisé comme support de cours, à d'autres moments on utilisera plus l'intérêt de l'interactivité, que cela soit l'élève ou l'enseignant qui manipulent le TBI.

[modifier] Applications originales

Comme il est possible d'afficher des objets complexes sur le tableau, comme des images, des applications originales peuvent être conçues. Des analyses d'œuvres, par exemple, peuvent être imaginées sur ce tableau, ce qui est difficilement réalisable à la craie.

Le TBI permet également de concevoir des leçons plus ludiques et plus attrayantes.

[modifier] Travail de l'enseignant

Les possibilités de l'outil sont si vastes qu'elles dépassent souvent l'imagination du pédagogue. Une leçon qui utilise le TBI doit être totalement repensée, si l'on veut vraiment exploiter les ressources à sa disposition. Cela entraîne logiquement un surcroit de travail pour l'enseignant, mais les bénéfices sont certains : remettre en cause sa pratique ne peut que faire progresser les méthodes d'enseignement.

L'erreur parfois commise est de préparer à l'avance une présentation finalisée. Cette pratique ne laisse pas la place au travail d'interrogation de l'élève et ne tire donc pas parti des capacités interactives du TBI. C'est dans la mobilisation de l'intérêt de l'élève, dans l'appel à ses capacités de réflexion et d'argumentation que le TBI apporte sa meilleure plus value pédagogique.

L'autre possibilité de l'outil est la préparation à l'avance de tableaux entiers. Par exemple, plusieurs textes à trous peuvent être affichés au TBI, l'un à la suite de l'autre sans perdre de temps.

[modifier] Limites

Le tableau reste un outil principalement collectif, qui peut même être utilisé dans un usage frontal, c'est à dire peu différencié, ce qui est assez contradictoire avec la pédagogie moderne, un comble!

On peut cependant se servir du TBI comme d'un outil de remédiation (en revenant sur une leçon ou un exercice qui étaient affichés). Il facilite également la présentation de travaux de groupes. Il permet aussi à un enfant de réaliser un travail individuel, en étant conseillé et aidé par un groupe.

Passée la phase de découverte de la nouveauté, le TBI devient un outil comme un autre. C'est le travail de l'enseignant et sa capacité à créer des activités attractives qui comptent. La technologie ne remplace pas un enseignement de qualité et n'a jamais rendu les enfants plus intelligents.

Dans un cadre plus technique, on notera la pauvreté des offres logicielles dans le domaine de l'informatique alternative (se passant du système d'exploitation Windows), bien que des progrès ont été réalisés. SmartTech offre un support Linux et Mac. Prometehean est compatible Mac OS X, HITACHI et InterWrite Learning (ex GTCO CalComp) sont aussi compatibles Mac OS X ainsi que Linux autour de Mandriva, Debian et Red Hat. EBeam supporte aussi le Mac avec la dernière version de son logiciel. Dans un registre similaire, les logiciels ne sont pas toujours traduits.

[modifier] Autres solutions

Le TBI fait partie des Technologies de l'information et de la communication pour l'éducation.

  • Le site informatique : salle qui est destinée à accueillir un ensemble d'ordinateurs (le plus souvent en réseau). Les enseignants des différentes classes s'y succèdent, généralement en suivant un planning fixé à l'avance (ce qui n'offre pas vraiment de souplesse). Les écoles (et les municipalités) ont rarement les moyens d'offrir un poste de travail par élève, ce qui pose un problème d'organisation.
  • L'ordinateur au fond de la classe. Chaque classe dispose d'un ou deux postes de travail, souvent en accès libre-service. Cette solution est souvent plus coûteuse qu'un site informatique (câblage de l'école) et elle ne permet qu'à un nombre limité d'élèves de travailler. En revanche, elle correspond beaucoup mieux à la réalité d'une classe où se pratique le travail individualisé.
  • La classe pupitre. D'un coût fort élevé, elle est encore au stade expérimental et risque de le rester longtemps. Chaque élève dispose d'un poste sur sa table de travail, et l'informatique est donc présente dans presque tous les apprentissages de la journée. En plus du prix, le principal inconvénient consiste à figer la disposition de la classe. Impossible de déplacer les tables ou les chaises, de former des groupes pour un projet.
  • Avec les progrès des technologies sans fil, les «salles d’informatique mobiles», équipées de logiciels de gestion de classe, pourraient devenir une réelle alternative : une salle d’informatique mobile est un système mobile et maniable, qui accueille l’équipement IT d’une salle de cours complète et qui permet de mettre en place dans n’importe quelle pièce une infrastructure sans câble pour un cours utilisant le support informatique.

[modifier] Avenir

Impossible de dire si, dans l'avenir, ce tableau risque de remplacer le tableau noir en France (au royaume-uni, la totalité des salles de classes devrait être équipée en 2010). Pour l'instant, il reste au stade de l'expérimentation en France. Cependant, il a des atouts non-négligeables :

  • Pour les municipalités : l'installation de TBI coûte moins cher qu'un site informatique et la baisse de prix des équipements informatiques en général permet à budget constant d'équiper les classe de TBI.
  • Pour les enseignants : son utilisation, assez proche du tableau classique, ne demande pas un grand investissement, si on ne cherche pas à exploiter toutes ses possibilités. Il offre un contrôle du travail des élèves bien plus grand que l'ordinateur au fond de la classe.
  • Visibilité médiatique : l'idée de supprimer le mythique tableau noir, le côté « magique » de l'outil bien plus visuel qu'un moniteur d'ordinateur, ne peuvent qu'attirer les média friands d'images. Et cela est important pour la communication des politiques.
  • Pour les parents, c'est également un dispositif à la fois novateur (nouvelle technologie) et rassurant (il ressemble à un vrai tableau).

Reste à se demander si cet outil sera une réelle révolution pour les élèves, tout en tenant compte d'éventuels soucis physiques (comme fatigue / usure de l'œil ainsi qu'épilepsie, étant liés à l'affichage par balayage ou la nécessité de travailler de façon permanente dans une salle obscurcie si l'usage de ce type de tableau s'étend.) peu souvent remarqués car assez indirects. Actuellement en 2006, on ne peut que dire que cela dépendra des applications créées par les enseignants. En 2008, l'avancée de l'étude de l'ergonomie permet en partie de répondre à ces craintes. La puissance accrue des vidéoprojecteurs permet de les utiliser en puissance réduite sans avoir à faire l'obscurité dans la classe, ce qui assure un confort de travail satisfaisant pour les élèves à leur place. Un nouveau danger apparait cependant en France. Contrairement aux autre pays, les solutions à base de DMI (Dispositifs Mobiles Interactifs) se fixant sur un tableau blanc brillant ordinaire de classe (Mimio, Wii...) conduisent à placer de plus en plus de classes devant le reflet sur le tableau de la lampe du vidéoprojecteur. On limite ce risque en inclinant le tableau, en choisissant une surface de projection mate, mais tous les enseignants ne prêtant pas attention à ce risque, il convient de rester vigilant.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes