Table ronde

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Une table ronde désigne dans son sens commun : une table qui possède un plateau circulaire.

Symboliquement, elle représente une table où il n'y a pas de places honorifiques.

Sommaire

[modifier] Conduite de réunion

Apparition du graal, enluminure du XVe siècle
Apparition du graal, enluminure du XVe siècle

Une table ronde est une réunion où toutes les parties prenantes sur un thème sont réunies afin d'échanger sans considération sur les statuts. Pour une telle opération il est conseillé de présenter aux participants les quatre points suivants :

  • confidentialité (ce qui est dit ne sort pas de la pièce) ;
  • qualité des interventions attendues ;
  • acceptation de toutes les idées, même si elles ont l'air saugrenues;
  • travail de groupe.

La mémotechnique associée est CQFD (Confidentialité, Qualité, Farfelus bienvenus, Démultiplication). Ce type de réunion demande beaucoup de travail et doit rester exceptionnelle pour être efficace.

[modifier] Légende du roi Arthur

Table ronde à Winchester
Table ronde à Winchester

La Table ronde est, dans le cycle arthurien, la table légendaire autour de laquelle se réunissent le roi Arthur et ses chevaliers, dits « Chevaliers de la Table ronde ».

Le premier auteur à la mentionner est Wace, auteur normand, qui dans son Roman de Brut (1155) parle d'une table construite sur ordre d’Arthur afin d'y réunir ses meilleurs chevaliers. Elle est un symbole de paix et d'égalité, car il ne peut y avoir de préséance autour d'une table ronde :

C’est pour les nobles seigneurs qui l’entouraient et qui tous se croyaient meilleurs les uns que les autres – et l’on aurait eu bien du mal à désigner le pire – qu’Arthur fit la Table ronde, cette table sur laquelle les Bretons racontent tant de fables. C’est là que prenaient place, dans la plus parfaite égalité, les nobles seigneurs. Ils siégeaient autour de la Table dans l’égalité la plus parfaite, et c’est dans la plus parfaite égalité qu’ils étaient servis. Aucun d’eux ne pouvait se vanter d’être mieux placé que son égal : tous siégeaient aux places d’honneur, aucun ne se trouvait relégué à l’écart.[1]

Cette table est peut être l’adaptation de la table des festins des mythes celtiques. Selon les auteurs, le nom et le nombre de chevaliers pouvant s’asseoir autour de la table varie ; Chrétien de Troyes parle d‘une trentaine, Layamon de 1600 !

D’après Robert de Boron, la table ronde serait une création de Merlin pour Uther Pendragon, en souvenir de la Table de la Cène et de celle fondée par Joseph d’Arimathie lors de son arrivée en Grande-Bretagne. À la mort d’Uther, la Bretagne plonge dans le chaos et la table est donnée au roi Léodagan. Lorsque Arthur arrive sur le trône et se marie à Guenièvre, fille de Léodagan, la table est donnée comme dot au nouveau roi qui installe cette table à sa cour. Dans cette version, la table accueille 50 chevaliers.


Les différents chevaliers appelés à s’installer autour de cette table ont leur nom inscrit sur le siège. Seul un siège ne porte aucune inscription et reste vacant en souvenir de Judas. C’est le « siège périlleux » sur lequel seul pourra s’asseoir le meilleur chevalier, celui qui trouvera le Graal et aura le coeur le plus pur. Ceux qui tentent leur chance mais qui ne remplissent pas ces conditions sont engloutis par la terre. Ce siège périlleux est une adaptation la Pierre de Fal, pierre de souveraineté qui criait lorsque son souverain s’approchait d’elle.

[modifier] Pourquoi une table ronde?

Au moyen âge, les tables étaient de forme rectangulaire. Le seigneur s’asseyait au bout de la table et en hauteur et les places d’honneur était situé à sa droite et à sa gauche. La forme ronde symbolise la fraternité évite toute préséance entre ceux qui s’asseyent, leur rappelant qu‘ils n‘héritent de leur place que grâce à leur mérite. Ainsi Les chevaliers d’Arthur forme une ordre chevaleresque « Les chevaliers de la table ronde » et représente alors un idéal de la chevalerie.

Au-delà de cet idéal de chevalerie, la table ronde est également à l’image du monde. « Ja verroiz la Table Ronde Qui tournoie comme le monde. » (Tristan dans Tristan et Iseut de Béroul).[2]


Le symbole de la tablée se retrouve de nos jours et certaines communes pratiquent encore ce rite. Une reproduction de la table ronde d'Arthur se trouve suspendue dans le Grand Hall de Winchester, Angleterre.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. La geste du roi Arthur selon le Roman de Brut de Wace, présentation et traductions par Emmanuèle Baumgartner et Ian Short, 1993
  2. Wikisource : Tristan (Béroul)