Système judiciaire de l'Égypte antique

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Le système judiciaire de l'Égypte antique comportait une large variété de sanctions susceptibles d'être infligées aux malfaiteurs. Appliquée seulement dans les cas les plus graves, la peine capitale, par empalement, crémation, décapitation ou suicide forcé, était prononcée uniquement par Pharaon. Dans les cas les moins graves, les peines, cumulables- pouvaient être la réquisition de la force de travail ou des biens du condamné, la privation de son nom ou de ses droits funéraires, l'emprisonnement, le bannissement ou encore les châtiments corporels, généralement cent coups de bâton ou la mutilation du nez ou des oreilles.

[modifier] La torture

La torture a incontestablement existé dans l'Égypte antique, appliquée selon trois niveaux. Dans un premier temps, le suspect récalcitrant recevait des coups de gourdin. Ensuite, s'il ne voulait pas confirmer sa participation à l'affaire, il était fustigé à l'aide d'une baguette spéciale appelée djenen. Enfin, on en venait à la torsion des poignets et des chevilles, cette étape déliant généralement la langue des accusés les moins loquaces.

La torture est peu attestée dans les documents judiciaires d'époque ; elle n'est en fait mentionnée explicitement qu'à propos du célèbre procès des pilleurs de tombes et des temples royaux de la nécropole thébaine à la fin de la dynastie ramesside. Cette répugnance à la mentionner explicitement s'explique par deux raisons :

  • la première explication pourrait être qu'elle n'était pas appliquée fréquemment, seuls les procès les plus graves auraient nécessité le recours à cette pratique.
  • la véritable explication réside sans doute dans les conceptions mêmes de l'idéologie pharaonique. Cette pratique était en effet considérée comme faisant partie du désordre, élément qu'il fallait éviter de mentionner selon la croyance au pouvoir des mots et des images. L'humanité et la non-violence, érigés en principes essentiels, participaient à la propagande de Pharaon qui devait gouverner en plaçant Maât, déesse de la justice et de la vérité, au cœur de sa fonction.

C'est ainsi que, pendant plus de trois mille ans, les écrits égyptiens rappellent aux mortels les maximes qui feront d'eux des sages. Pharaon doit donc poursuivre les fauteurs de troubles, qu'ils soient étrangers ou égyptiens.

Un cas particulier de torture semble avoir néanmoins échappé à cette interdiction générale : celui des châtiments infligés lors des redditions de comptes. Ces scènes, que l'on rencontre de l'Ancien au Nouvel Empire, évoquent toutes une atmosphère de violence et soulignent la rudesse avec laquelle les gardes traitaient les présumés coupables. Dans deux mastabas de la VIe dynastie, il existe des représentations de personnages attachés à des poteaux et s'apprêtant à subir la bastonnade. Dans les deux cas, le poteau servant de pilori est surmonté de deux têtes figurant à l'évidence un Asiatique et un Africain. La symbolique est claire : tout comme les ennemis étrangers, les Égyptiens qui ont enfreint la loi deviennent des émissaires du chaos, et il faut donc les combattre.