Sviatoslav Richter

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Sviatoslav Teofilovitch Richter (en russe : Святослав Теофилович Рихтер; en ukrainien : Святослав Теофілович Ріхтер) né à Jitomir (Ukraine) le 20 mars 1915 et mort à Moscou le 1er août 1997, était un pianiste russe.

Sommaire

[modifier] Biographie

Richter commença l'étude du piano en autodidacte et avec son père, organiste et pianiste d'origine allemande[1], avant d'entrer au Conservatoire de Moscou pour étudier avec le professeur Heinrich Neuhaus. Il s'affranchira des contraintes staliniennes de l'éducation soviétique en menant un apprentissage musical marginal.

À partir de l'âge de 25 ans, il choisira dans le répertoire les œuvres qu'il jouera toute sa vie durant. Il ne s'écartera jamais de cet esprit et de cette exigence, ce qui lui permit d'aborder un nombre impressionnant de partitions (836 œuvres[2]).

Ami de Prokofiev, il crée les sonates pour piano 6, 7 et 9 dont la dernière lui est dédiée.

La puissance de ses interprétations réside dans l'énergie qu'il peut y mettre et dans son respect presque mystique des compositeurs qu'il interprète. Son répertoire touche à l'ensemble de la littérature pour piano, mais il se montre particulièrement remarquable dans ses interprétations de Rachmaninov, de Prokofiev, de Ravel, de Chopin et de Beethoven et paradoxalement de Schubert, faisant ressortir chez ce dernier une profondeur insondable (dans les deux premiers mouvements de la sonate D.960 par exemple). Il préférait Haydn à Mozart. Divers exemples de ses interprétations sont cités dans le documentaire de Bruno Monsaingeon: Richter l'insoumis</ref>.

Longtemps retenu en Union Soviétique par le pouvoir communiste, il fut le dernier des grands artistes russes de son époque à être autorisé à se produire à l'étranger. Un de ses défenseurs fut Emil Gilels, un autre élève de Neuhaus, qui après un triomphe aux États-Unis déclara aux journalistes "Attendez seulement d'entendre Richter!"[3],[4]. Il ne sera autorisé à se produire à l'Ouest qu'en mai 1960 à Helsinki. Il connaîtra ensuite la célébrité à l'Ouest après une tournée triomphale aux États-Unis fin 1960, mais rapidement il fonctionna en dehors du système en donnant des concerts là où cela l'inspirait. Son style de vie refusait toute médiatisation.

Certains se sont risqués à dire que le piano a été dominé par trois personnages : Beethoven, Liszt et Richter...[réf. nécessaire]

Un film a été réalisé sur le pianiste par Bruno Monsaingeon : Richter l'insoumis. Artiste relativement secret, Richter a cependant publié des carnets et souvenirs, encouragé par le réalisateur Bruno Monsaingeon : Richter - Écrits, conversations.

[modifier] Sélection discographique

Enregistrements de Sviatoslav Richter en concerts entre 1948 et 54 
  • Bach Capriccio BWV992 et Sonate BWV 963 ; Beethoven Variations op. 34 et 76, sonates n° 3 et 22 ; Brahms Concerto n° 2 ; Chopin Preludes, Etudes et Nocturnes ; Prokofiev Sonates n° 2 et 7 ; Schumann Fantaisie op. 17, Introduction et Allergo appassionato op. 92 ; Szymanowski Sonate n° 2 ; Tchaikovsky Grande sonate - disponibles sous le label ANKH dans la série Soviet years - travail de restauration sonore exemplaire

[modifier] Filmographie

  • Mstislav Rostropovitch et Sviatoslav Richter dans Beethoven - Intégrale des sonates pour violoncelle et piano, DVD, EMI, 2002
  • Ritcher l'insoumis, DVD, Warner Vision France, 2002

[modifier] Bibliographie

[modifier] Notes et références

  1. Pendant la guerre, son père est arrêté et exécuté par le NKVD soviétique le 7 décembre 1941; sa mère suivra l'armée allemande lors de sa retraite d'Odessa en 1944. Richter ne la retrouvera qu'en 1960.
  2. Cité dans le documentaire de Bruno Monsaingeon: Richter l'insoumis
  3. Michael Kimmelman. The Reputation Is Legendary, The Playing Unpredictable, The New York Times, 22 June 1997.
  4. Sviatoslav Richter - an introduction to his life and work [1]