Suzanne Verdier

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Suzanne Allut, épouse Verdier, née en 1745 à Montpellier et morte en 1813 à Uzès, est une écrivaine française.

Très jeune, Suzanne Allut fut conduite avec son frère Antoine, qui devait collaborer, âgé d’à peine de vingt ans, à l’Encyclopédie avant de finir guillotiné comme girondin, à Paris où elle fut éduquée notamment par l’abbé encyclopédiste Pestre.

Elle montra la plus précoce aptitude à la poésie comme à la peinture et à la musique. Mariée à un riche négociant d’Uzès, elle sut donner à ses enfants la plus brillante et la plus solide éducation, tout en se réservant du temps pour cultiver ses dons naturels.

L’Almanach des Muses reçut d’elle, de 1775 à 1787, plusieurs poésies, qui furent très-remarquées. Une de ces pièces, la Description de la Fontaine de Vaucluse, a été mise au nombre des beaux morceaux de poésie française par La Harpe qui a dit : « Et Verdier dans l’idylle a vaincu Deshoulières. »

Dans le genre descriptif, Suzanne Verdier a encore laissé de longs fragments de Géorgiques languedociennes, poème en quatre chants auquel la mort ne lui permit pas de mettre la dernière main.

Elle obtint aux Jeux floraux trois couronnes qui lui valurent le titre de maître de cette Académie. Elle fut en outre admise aux Arcades de Rome, à l’Académie du Gard et à l’Athénée de Vaucluse.

Ce qui est peut-être non moins flatteur que ces hommages publics pour Suzanne Verdier, c’est le témoignage que lui rendirent les femmes lettrées de son temps, séduites par sa modestie non moins que par son talent. Henriette Bourdic-Viot disait à Adélaïde Dufrénoy : « Nous sommes une foule de musettes, madame Verdier seule est une muse. »

Elle fut enlevée par une attaque d’apoplexie. La fin déplorable de son frère sur l’échafaud lui avait inspiré une élégie touchante.

[modifier] Source

  • Frédéric Godefroy, Histoire de la littérature française au XVIIIe siècle, Paris, Gaume et cie, 1877, p. 505.