Discuter:Style troubadour

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Comme vous savez, il est rare qu'un style ou un mouvement ne traverse pas tous les arts plastiques.

Pour ce qui est de l'architecture, 1°) il n'existe pas de style appellé "historicisme", par contre il y a l'"éclectisme" (comme la philosophie de Victor Cousin). 2°) l'apparition de ce style est plus tardif que pour la peinture (le rythme de construction des bâtiment est beaucoup plus lent, il faut au moins une dizaine d'années entre la décision et l'inauguration d'un édifice public ou un château); 3) L'expression style troubadour est attestée et reconnue depuis (par les services de l'inventaire) pour toute les constructions civiles unistyles et néomédiévales faites autour de l'oeuvre de Viollet Le Duc. Pierrefonds, que j'avais mentionné, n'est pas, comme on lui en fait le reproche, une restauration infidèle, mais une véritable oeuvre d'invention, typiquement de style troubadour. Ce n'est pas non plus de l'architecture éclectique Napoléon III. Le projet date de ca 1855, donc effectivement plus tard que le style troubadour en peinture. Mais après, on trouve jusqu'en 1910 des châteaux et des édifices publics construits ou refaits dans ce style néo XIVème siècle, avec toute la décoration et le mobilier qui vont avec.

Pour la littérature, et ses illustrations, l'appellation troubadour n'est pas admise à ma connaissance: on l'englobe dans le Romantisme dont c'est une veine. Pourtant, Notre-Dame de Paris est, comme atmosphère et comme procédés, très semblable à ce qui s'est fait en architecture. Il semble que ce soit l'entourage de Louis-Philippe, sa mère ou sa femme, qui ait lancé dans le Monde cette mode troubadour. Idéologiquement, le néoclassique était la Révolution, le Retour d'Egypte était les Napoléonide, il ne restait que le revivalisme médiéval. Napoléon III choisira de chercher la légitimité politique nationale plus avant, chez les Gaulois. Le livre d'histoire composé vers 1830 à l'usage du dauphin est complètement troubadour par ses frontispices et ses vignettes.

C'est peut-être mieux de mettre la discussion associée à la page en question. - Heurtelions 13 octobre 2007 à 22:35 (CEST)

• Je suis d'accord avec vous pour la non existence du style historicisme en architecture, (peut-être en Allemagne, cependant) d'où mon emploi fautif dans le résumé de ma contribution qui a constitué à blanchir vos apports une discussion sur ce sujet est nécessaire, mais mérite d'être réfléchie et argumentée, j'y pense, merci de ne pas entrer dans un conflit d'édition.Il serait bon de pouvoir discuter avec vous via un compte sur Wiki. Veuillez croire Monsieur en l'expression de mes meilleurs sentiments. Philippe Nusbaumer 13 octobre 2007 à 23:46 (CEST)

Je vous laisse y penser, mais je ne comprends pas bien l'intérêt de créer un compte wiki plutôt que d'utiliser la page publique de discussion qui permettrait à d'autres contributeurs d'intervenir.
J'ignorais qu'il existât un style troubadour pour la peinture (je connais très mal la peinture), mais je savais l'existence d'un style troubadour en architecture. Je ne crois pas qu'un livre ait paru à ce sujet.
Si la promiscuité de la peinture et de l'architecture vous gêne, il est possible de faire deux pages: "Style troubadour en peinture" et "Style troubadours en architecture et dans les arts décoratifs". Ce serait dommage.
En attendant, j'ai replacé quelques édifices fait par ou pour des personnes en vue et qu'on peut considérer comme appartenant au style troubadour en architecture. Sans rien écrire dessus. Ces édifices devraient ouvrir des pistes pour reconstituer l'histoire de ce mouvement qui n'est peut-être pas dans la filiation du Style troubadour en peinture, mais autre chose. J'ai mis deux objets à thème troubadour faits sous l'Empire, mais dans le style Empire. J'aimerais trouver des édifices troubadours commencés à des dates antérieures. Toutefois, ils ne pouvaient pas apparaître en France sous le Ier Empire, pour la raison simple qu'il n'y avait, à cette époque, ni traité, ni enseignement d'architecture permettant de concevoir des édifices médiévaux. C'est le Musée du monument français qui a permis de commencer à reconstituer un savoire faire, en marge de l'enseignement officiel hyperclassique, ou plutôt hypergéométrique, initié par JNL Durand à l'École polytechnique. Ensuite, c'est la le dépérissement de cet enseignement, et la recréations d'ateliers privés et d'un enseignement aux Beaux-Arts (là où était le Musée du Monument français).
Le Style troubadour n'est pas un thème décoratif dans l'architecture eccléctique qui fait les styles Louis-Philippe et Napoléon III (ce sont des édifices homogènes par leur style: ils essaient de reconstituer le cadre d'une époque supposée, très idéalisée), ni équivallent de style néo-gothique: il renvoie à la chevalerie et aux cours d'amour du Sud (Aquitaine, Auvergne, Provence), il se termine très tard avec la traduction de Ruskin et le Mouvement félibrige. Bien cordialement --

• Bonjour, 1) Pour la discussion l'utilisation d'un compte est pratique, vous êtes averti des messages, actuellement, c'est à vous d'aller à l'info, mais enfin, chacun fait ce qui lui plaît, dans la mesure où cela ne dérange pas les autres. 2) Je suis spécialisé dans la peinture classique et j'ai rédigé deux catalogues raisonnés d'artistes Jacques Linard et Jacques Jacques Augustin Catherine Pajou, j'ai aussi quelques lumières sur l'architecture, ceci dit je déteste le mandarinat. 3) Pour moi le style troubadour est essentiellement pictural voir le livre fondateur de Madame Chaudonneret cité en bibliographie, l'extension aux autres formes d'art est sujette à caution. Permettez-moi de citer la présentation de son ouvrage qui figure sur la 3° de couverture de la jaquette de son ouvrage: Les récentes expositions de «  David à Delacroix » (1974) et « Le Gothique retrouvé» (1979) ont contribué à réhabiliter la peinture dite troubadour. Ce genre florissant entre 1902 (sic pour 1802) et 1825 et porté à son sommet par Ingres dans Paolo et Fancesca, a été fondé sur l’admiration du beau métier porcelainé des Hollandais du Siècle d’Or et le renouveau du goût pour l’histoire de France. Il constitué l’une des voies les plus originales de l’Art Français à l’aube du siècle. …. permet de mieux comprendre cette période pré-romantique qui, par son goût du Moyen-âge, a contribué au retour au gothique et préfigure l’ère de Delacroix.

Avec une faute de frappe les dates sont données 1802-1825. Dans le Petit Larousse de la Peinture sous la direction de Michel Laclotte assisté de Jean-Pierre Cuzin, figure une longue définition du style troubadour tome II page 1859 notice de T. B. (mon exemplaire est un unicum les pages où figurent l’explication des abréviations sont malheureusement blanchies une page sur deux, j’ignore pour le moment qui est T.B.)

TROUBADOUR (style). Le mot troubadour est employé pour définir la peinture historique de la fin du XVIII° et du début du XIX°…. (Le début est ici fixé bien tôt, mais c’est n’est pas notre point de discussion), la fin (notre débat) est Viollet-le-Duc, fut en un sens le fruit de ce vif intérêt pour le Moyen-Âge. Si, dix ans après la chute des Burgraves (1843) il reconstruit Pierrefonds, c’est qu’il est l’héritier des compilations du XVIII° s. et de la ferveur romantique, mais sa passion de la sauvegarde archéologique, ses dessins concis, ses reconstitutions précises relèvent d’un souci d’exactitude monumentale plus rigoureuse. Car avec la fin du Romantisme c’est aussi la fin du style troubadour.

C’est moins net, mais T. B. semble exclure Viollet-le-Duc du style troubadour, défini d’abord comme seulement pictural, d’ailleurs. Cela me semble très différent d’esprit que de collectionner des tableaux anecdotiques, placés d’ailleurs dans des ensembles architecturaux modernes Joséphine et sa galerie Empire de la Malmaison, et se faire construire un castelet, où l’amateur placera plutôt des évocations plus viriles des temps médiévaux. Merci de bien vouloir réfléchir à tout cela, et si je n’arrive pas à vous convaincre le mieux serait de scinder en effet la page en Peinture Troubadour et Style Troubadour, avec dans cette dernière page un renvoi à Peinture Troubadour. Veuillez croire, Cher Monsieur en l’expression de mes meilleurs sentiments. Philippe Nusbaumer 16 octobre 2007 à 00:56 (CEST) T.B.= Thérèse Burollet, ancienne conservatrice du Petit Palais, organisatrice de la mémorable exposition Bouguerau.Philippe Nusbaumer 16 octobre 2007 à 16:48 (CEST)

• Je ne savais pas que Pajou avait eu un fils peintre. Mais c'est pas étonnant dans ces familles.

Il ne m'était pas venu à l'idée de contester la description et la périodisation que vous faites du style troubadour en peinture, d'autant plus que je ne connaît pas bien la peinture. Le fait qu'il s'arrête ca1825 ne permet pas, comme le fait l'article du Larousse, d'en conclure que cette date s'impose aussi à d'autres arts comme l'architecture, l'opéra ou la littérature. Au nom de quel principe? Autant on peut techniquement faire des tableaux néo-médiévaux avec peu de technique et de ressources documentaires, autant c'est impossible en architecture, même pour ce que vous appellez un simple castel: il faut une conception et une exécution dans 15 domaines différents (vitraillage, sculpture sur pierre, tapisserie, charpente, orfèvrerie, peinture à fresque, tissage, etc..) , sans parler de la difficulté de faires des compositions dissymétriques, et tout ça ne s'improvise pas à la demande. Du reste, contrairement aux tableaux, je crois, les édifices originaux ont toujours un propriétaire original qui contribue à sa conception.

J'ai d'ailleurs l'intuition que l'appellation "Style troubadour" a été reprise à l'architecture, et donnée à la peinture rétrospectivement par des historiens de l'art. Sauriez-vous de quand date l'expression "style troubadour" pour désigner ce thème dans l'histoire de la peinture? Apparait-elle dans des expositions ou des ventes de l'époque, dans des chroniques, des journeaux, des correspondances? D'autre part, a-t-elle bien pour thème le Moyen-Âge du Midi et de l'Aquitaine ?

L'appellation "Style troubadour" est contemporaine des constructions de style néo-médiéval de la fin du XIXème siècle: elle n'est pas fantaisiste, elle correspond au type-idéal de société que ceux qui l'ont promue voulaient ressusciter: ce sont les mêmes personnes qui remettent à la mode, pour la seconde fois après le XVIIIème siècle, les romans de chevalerie, les jeux floreaux, les biographies des troubadours. Ces édifices sont pleins de figures et de devises courtoises.

Viollet-le-Duc et son château de Pierrefonds, trop gros, trop excéptionnel, sont un cas à part, pour plusieurs raisons. On dit que ce n'est pas encore une restauration savante rigoureuse. Et si, ce n'était plus une restauration archéologique, mais une oeuvre de fiction, encore du troubadour, mais en architecture. Les propriétaires des trois autres châteaux mentionnés sont des personnages très importants du monde de la culture, pas des notaires de province qui se font construire un Castel, comme vous dites. Henriette Onslow est issue par sa mère d'une famille du genre de celle du Comte de Caylus, d'ailleurs apparentée à elle et toute voisine en Haute-Auvergne. Cécile Dupont-White est la belle fille du ministre de l'Instruction publique Carnot. Quand au Duc de La Salle, il est l'auteur du premier ouvrage historique documenté sur les troubadours, un des fondateurs du mouvement felibrige et lauréat des jeux floraux, personnage très en vue à Paris, et aussi du dernier château troubadour. Rien qu'en Auvergne, il y a au moins une centaine de bâtiments reconstruits ou transformés dans le style troubadour entre 1860 et 1900. Le plus petit d'entre eux est une oeuvre beaucoup plus importante qu'un simple tableau, il en comporte plein, mais en trois dimensions et en relief, et il coûte beaucoup plus cher. Il y a eu un style troubadour en architecture, c'est un fait historique qu'on peut vérifier, pas une supposition d'hitorien de l'art.

Je serais très heureux si vous pouviez retrouver l'origine de l'appellation style troubadour pour la peinture. D'autre part, sauriez vous dans quels décors, quels encadrements, les tableaux de style troubadour étaient présentés?

Je vais refaire la plan de l'article pour séparer la peinture et les arts décoratifs. C'est pour le moment déjà une question de chronologie: ils ne sont pas exactement contemporains. A moins qu'on trouve des ensembles décoratifs antérieurs à ces châteaux. Bien cordialement --Heurtelions 18 octobre 2007 à 01:51 (CEST) Bonjour Augustin Pajou avait un fils peintre mais aussi un petit-fils peintre Augustin-Désiré Pajou. Pour notre discussion je ne peux pour le moment faire la synthèse des divers éléments trouvés, c'est un travail documenté que je voudrais vous soumettre. Merci de votre côté de me donner des indications bibliographiques. Bien à vous (plus de formule mandarine). Philippe Nusbaumer 18 octobre 2007 à 08:20 (CEST)

Les cadres réponse très rapide: il faut citer bien sûr le cadre du tableau d'Ingres Francesca da Rimini tableau conservé au musée des Beaux-arts d'Angers, cadre dessiné par Claude-Aimé Chenavard (1798- 1838), le tableau et son cadre sont reproduits grâce à une carte postale éditée judicieusement par le musée. N'ayant point trouvé une image sur Internet avec le cadre je pourrais la numériser et vous l'envoyer sur une adresse email dont je vous donnerais le nom de passe.Philippe Nusbaumer 18 octobre 2007 à 18:09 (CEST)