Stésichore

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Stésichore (en grec Στησίχορος / Stêsíkhoros, littéralement « qui présente le chœur ») était un poète grec originaire de Grande Grèce, dont la période d'activité s'étend de 570 à 540 av. J.-C. environ.

Sommaire

[modifier] Biographie

Sa vie est mal connue. La notice de la Souda qui lui est consacrée lui donne les dates 632-556 av. J.-C., probablement sur l'autorité d'Apollodore d'Athènes, mais celles-ci ne sont probablement fondée sur rien d'autre que la pétition de principe selon laquelle Stésichore serait plus jeune qu'Alcman, dont la Souda situe l'apogée en 632 av. J.-C., et plus vieux que Simonide de Céos, qui indique lui-même être né en 556 av. J.-C.[1] Sa période d'activité s'étend probablement de 570 à 540 av. J.-C.[2]

Stéphane de Byzance[3] indique qu'il est originaire de Matauros, une colonie de Locres en Italie du Sud ; d'autres éléments le rattachent par ailleurs à Locres, ainsi qu'à la cité d'Himère[4]. Platon le présente ainsi comme « Stésichore d'Himère[5] », ce qui correspond à certaines de ses particularités stylistiques. Enfin, la tradition veut qu'il se soit rendu à Sparte : Stésichore y place le palais d'Agamemnon plutôt qu'à Mycènes, ce qui paraît refléter la propagande spartiate de l'époque ; l'hypothèse semble confirmée par l'un des Papyri d'Oxyrhynque[6].

[modifier] Œuvre

Il a été retenu par Aristarque de Samothrace et Aristophane de Byzance dans leur Canon alexandrin comme l'un des neuf maîtres de la poésie lyrique, à l'instar d'Alcman, son contemporain. Seule une faible partie de son œuvre a été conservée.

Il inventa nombre de rythmes et de mélodies, notamment l'ode à 3 mouvements (forme rythmique où les strophes se succèdent à des rythmes différents). Il a laissé 28 livres d’Hymnes contenant des légendes d'amour et de mort qui servirent de sujets aux auteurs tragiques. Ses poèmes étaient très longs, la Géryonide par exemple, excédait 1800 vers (Pindare dépassait rarement les 100 vers).

Il semble que Stésichore tirait son inspiration soit des cycles épiques comme le Cycle troyen ou le Cycle thébain, soit directement d'Homère.

Platon préserve dans le Phèdre une palinodie de Stésichore :

« Non, ce discours n’est pas vrai
tu [Hélène] n’es jamais montée sur les navires aux beaux bancs de rameurs,
tu n’es jamais entrée dans la citadelle de Troie. »

[modifier] Notes

  1. West, p. 302.
  2. West, p. 305-308.
  3. Ethnika, à l'article Μάταυρος.
  4. West, p. 303-304.
  5. Phèdre (244a).
  6. P. Oxy. 2735, frag. 1.

[modifier] Bibliographie

  • (en) M. L. West, « Stesichorus », The Classical Quarterly, New Series, vol. 21, no 2 (novembre 1971), p. 302-314.