Sport féminin

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« La divine » Suzanne Lenglen
« La divine » Suzanne Lenglen

Le sport féminin couvre l'ensemble des pratiques sportives féminines, professionnelles, amateurs ou de loisirs.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Antiquité

En Grèce, une stricte séparation des sexes est de mise dans la société, et le sport n'échappe pas à cette règle. Les femmes peuvent ainsi pratiquer librement, mais n'ont pas accès aux compétitions masculines, pas même en tribunes. Les Jeux Héréens constituent le rassemblement sportif féminin le plus important. Une course à pied d'environ 160 mètres est la seule épreuve de ce rendez-vous sportif qui se tient au mois de septembre tous les quatre ans. Les gagnantes, classées selon des catégories d'âge, reçoivent une couronne d'olivier et une portion de la vache sacrifiée à Héra. Ces épreuves ont une importance certaine. Sappho nous indique ainsi avec fierté qu'elle fut la monitrice d'une grande championne de course à pied.[1]

Seule exception à l'interdit grec concernant les Jeux masculins, la course de chars. Dans cette épreuve, c'est le propriétaire du ou des chevaux qui reçoit le titre olympique et pas la cocher. C'est toujours le cas aujourd'hui dans les courses hippiques. Ainsi, il était possible à une femme propriétaire de chevaux d'aligner un attelage aux Jeux masculins et de remporter un titre. C'est notamment le cas de Bellistiche de Macédoine qui est couronnée en 268 avant notre ère dans l'épreuve des biges (chars à deux chevaux) ou de la fille d'Agésilas II (396 avant notre ère et 392 avant notre ère).

A Rome, la présence des femmes en tribunes ne pose aucun problème. Elles peinent toutefois à entrer en lice dans les épreuves sportives masculines. Pas de femmes auriges (conducteur de chars), notamment. En revanche, on notera l'existence de rares cas de femmes gladiatrices, mais il est vrai que la gladiature n'est pas considéré comme un sport par les Romains mais comme un spectacle.

La pratique sportive des romaines est toutefois attestée par des textes et des mosaïques, les jeunes filles au bikini de la Piazza Armerina au premier chef. Il s'agit essentiellement de sports loisirs et non de competition.

[modifier] Du Moyen Âge au XVIIIe siècle

La pratique sportive féminine reste limitée au Moyen Âge en Occident. On trouve toutefois quelques rares traces de sportives en jeu de paume comme Margot la Hennuyère (née vers 1427) ou Anne de Beaujeu, future régente de France sous le nom d'Anne de France (1461-1522).[2]

[modifier] XIXe siècle

La publication à Londres en 1820 du premier traité de gymnastique féminine marque le coup d'envoi d'un siècle qui est celui de nombreuses premières en matière de sport féminin. Inévitablement, cela donne lieu à de très virulentes réactions de certains conservateurs : « la confusion des sexes est la Grande Peur de l'homme de l'an 1880 ».[3] Ce mouvement d'hostilité au sport féminin né au cours du XIXe siècle se poursuit au début du siècle suivant.

[modifier] XXe-XXIe siècle : vers la parité

Les Jeux olympiques de 1900 se tenant à Paris voient l'entrée en lice des premières femmes. La première moitié du XXe siècle est toutefois marqué par un vaste mouvement d'hostilité des autorités sportives, politiques et mêmes médicales au développement du sport féminin. Malgré cette campagne de dénigrement systématique clairement machiste, certaines championnes parviennent à exister médiatiquement telles la joueuse française de tennis Suzanne Lenglen dans les années 1920 ou l'américaine omnisports Mildred Didrickson Zaharias à partir des années 1930.

[modifier] Articles liés

[modifier] Notes

  1. Sappho, frag. 66, citée par Violaine Vanoyeke, La naissance des Jeux Olympiques et le sport dans l'Antiquité, Paris, Les Belles Lettres, 1992, p.31
  2. Jean-Michel Mehl, Les jeux au royaume de France du XIIIe au début du XVIe siècle, Paris, Fayard, 1990, p.216
  3. « Les femmes qui parlent », L'Echo, 23 mai 1886, cité par Bruno Dumons, Gilles Pollet et Muriel Berjat, Naissance du sport moderne, Lyon, La Manufacture, 1987, p.186

[modifier] Bibliographie