Sotta

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Sotta
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Pays
drapeau de la France
     France
Région Corse
Département Corse-du-Sud
Arrondissement Sartène
Canton Figari
Code INSEE 2A288
Code postal 20146
Maire
Mandat en cours
Joseph Pietri
2008-2014
Intercommunalité Sans
Latitude
Longitude
41° 32′ 47″ Nord
         9° 11′ 45″ Est
/ 41.5463888889, 9.19583333333
Altitudes moyenne : 130 m
minimale : 17 m
maximale : 1 298 m
Superficie 6 650 ha = 66,5 km²
Population sans
doubles comptes
808 hab.
(1 999)
Densité 12 hab./km²
Carte de localisation de Sotta
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Sotta est une commune française, située dans le département de la Corse-du-Sud et la région Corse.

Sommaire

[modifier] Géographie

Sotta est une commune comportant 36 hameaux, et dont la superficie atteint 6 650 ha.

Le village culmine en moyenne à 130 m d'altitude, il bénéficie d'un emplacement idéal, placé entre Porto-Vecchio et Figari, il est un lieu de passage obligé pour les gens voulant se rendre soit à l'aéroport soit en ville, à Porto-Vecchio ou à Bonifacio. C'est également un lieu plein de nature, encore préservé et intact ; le village comporte, deux bars, un restaurant et un hôtel ; c'est un lieu très agréable pour les gens qui recherche le calme.










Image:Sotta_au_crépuscule.jpg

[modifier] Histoire

Informations très précieuses, copiées depuis le site http://www.accademiacorsa.org/sotta.html C'est une copie, mais entre enfants de Sotta, je pense que partager notre patrimoine n'est pas un crime ;) Merci Monsieur Guy PACINI (je ne savais pas comment vous joindre pour vous demander l'autorisation, veuillez m'en excuser.)

Commune du Sud de la Corse, SOTTA connaît sur 6650 hectares un habitat très dispersé occupé par 826 personnes.

La plupart de ses lieux de vie se trouvent le long d’A PIAN D’AVRETU, lieu de passage obligé entre les deux rives de l’extrême Sud mais également entre la mer et la montagne.

Si l’histoire de la commune de SOTTA est intimement liée à celle DI SURBUDDA et DI A SARRA DI SCOPAMENA – puisque sa naissance administrative ne date que de 1853 par la séparation effective des terres d’avec ces dernières – il en va tout autrement du riche passé de ses alentours.

En effet, son territoire a été pendant des siècles le creuset de civilisations qui y ont laissé beaucoup de traces tant dans leurs réalisations que dans la mentalité de ses habitants.

Tout change sur cette commune : le tourisme n’a pas de prise sur la vie quotidienne et la pierre dans sa diversité semble occuper l’espace comme pour rappeler qu’elle participe à la mémoire de la contrée. Contrairement aux communes de l’extrême Sud de la Corse, SOTTA n’a pas de façade maritime ce qui en fait probablement son originalité et ce qui l’a préservée certainement de la spéculation foncière.

Commune rurale par essence, SOTTA s’étend depuis les hauteurs de CAGNA, pour finir aux confins de SANTA GHJULIA, FIGARI et BUNIVAZIU.

A tant de particularités, à tant de diversités sont venues s’ajouter des légendes et des contes fantastiques, des croyances et des pratiques mystérieuses qui éclairent mieux les vestiges et la tradition qui font l’originalité de cette commune.

Cette diversité s’exprime déjà dans son système d’habitat : SOTTA a la particularité d’être dotée du plus grand nombre de hameaux pour une commune corse : 36 hameaux aux noms plus évocateurs les uns que les autres : CHERA, CANCARACCIA, PETRALONGA, BALDARAVITA, SALVA DI LEVU, AQUADILICI, SCALEDDA, PURGU, etc… 36 hameaux que le chantre GHJUVAN ANDRIA CULIOLI devait dénommer dans un magnifique poème I QUARTIERI mais que le parler de SOTTA retient comme I PASCIALI. A chacun de ces hameaux est attaché le berceau d’une famille : les CULIOLI à CHERA, les FILIPPI à BALDARAVITA, les MILLELIRI à BORIVULI, les SALVINI et les FILIPPI aux deux PETRALONGA, les FILIPPI à BALDARAVITA, les COMITI à CARDETTU, les PACINI à CANCARACCIA, les RUDI à SALVA DI LEVU, etc…

Situés entre 100 et 300 mètres d’altitude, ces hameaux connaissent une seule exception notable : BITALZA, hameau de CASEDDI – les célèbres bergeries du plateau de CAGNA – à 1000 mètres d’altitude, où le culte torréen était déjà présent.

Indiscutablement, SOTTA est une commune de montagne et sa vocation agricole est importante.

Traversée par un affluent du STABIACCU, fleuve qui se déverse dans le golfe de PORTI VEGHJU, l’URGONU a permis de doter dès le XVIIIème siècle la commune de moulins à eau dont il reste encore des bases au lieudit LASTREDDU.

Dans l’extrême Sud, chaque commune de montagne avait son pendant A PJAGGHJA qui se rejoignait par des sentiers et des chemins muletiers.

Ainsi SANTA LUCIA DI PORTI VEGHJU était le point de départ d’A ZUNZESSA, PORTI VEGHJU celui D’ A QUINZESSA , SOTTA était celui d’A SARRINCHA qui s’est perpétué par la suite par une liaison régulière d’autocars. Ce phénomène DI A MUNTANERA permettait aux populations de fuir en été la malaria et offrait aux troupeaux des lieux de pacage plus propices, à telle enseigne qu’il était dit à quelqu’un qui faisait la route en sens inverse :

« sè com’è u conti Pazzu, ti ni fali in piaghja avali ! »

SOTTA est une terre de légende.

Avant tout celle d’URSU ALAMANU, -- U CONTI PAZZU -- seigneur d’AVRETU qui pratiquant le droit de cuissage sera décapité par le mazzeru PIUBETTU un 31 juillet, jour sacré pour le MAZZERISME puisque tous ses adeptes sont censés se réunir aux cols de montagnes corses, tandis qu’au même moment LUDDAREDDU est brûlé IN PORTI VEGHJU.

Cette légende en entraînera une autre : celle du MUSCONU D’AVRETU, mouche à l’haleine pestilentielle sortie du crâne d’URSU ALAMANU, qui anéantira toute la population de la contrée, en fait annonciatrice de la grande Peste.

Les survivants devaient se réfugier dans les grottes alentours. Ce phénomène amena une autre légende : celle d’A ZINEVRA DI A CANCARACCIA , considérée comme sorcière et qui fut condamnée à être écartelée par le Tribunal de l’Inquisition.

On dit de quelqu’un que l’on veut rejeter, envoyer très loin, au diable, écarter « MANDALU, IN ZINEVRA ».

La légende du BANCU DI VASCULACCIU qui veut que l’on aurait trouvé dans l’enceinte de ce dolmen des lingots d’or masqués par une pierre bleue et qui auraient servi au XIIIème siècle, pour certains, à faciliter la construction par les Templiers de l’Eglise Saint Dominique de BUNIVAZIU et pour d’autres à réaliser l’escalier du Roi d’Aragon dans la même ville.

Terre de légende, SOTTA est également terre de mystères et il n’est que de parcourir les ouvrages de Dorothy CARRINGTON ou de Roccu MULTEDO pour s’en convaincre.

Ces deux chercheurs trouveront dans la contrée le terreau de leurs espérances et relèveront :

- des pratiques de désensorcellement avec le rite di A SFUMA

- des pratiques d’exorcisme : à CHERA lorsque l’on avait achevé la construction d’une maison, on égorgeait un bouc et on arrosait de son sang les quatre angles de la bâtisse.

- des pratiques de désenvoutement avec le SIGNATORI.

- des superstitions : l’abbé Paul FILIPPI (GREGALE) rapporte cette coutume de SOTTA « Tutti pigliavanu un tizzone accesu di u capannicciu (focu di Ghjuvanni) purtavanu in casa issu « vivu » e u tinianu per signa a malatia di u cherbone pè guari l’animali pigliati dà’ssa malatia ».

- des pratiques de mazzérisme avec par exemple A Mazzera CRUNEGLIA de CHERA.

- des pratiques de magie : le jour de l’Ascension par trois fois l’URGONU, affluent du STABIACCU qui traverse la commune s’arrête de couler.

- des cultes forestiers avec, selon MULTEDO, l’existence à SOTTA d’un insecte du nom de « Sylvain » et dont la piqûre est grave. Il pourrait s’agir du Silvano, cité par d’ANNUZIO, coléoptère dont le nom français est sylvane et vivant dans l’écorce des arbres. Mais il pourrait aussi s’agir d’une divinité de la forêt, tirée de la mythologie latine.

- des pratiques paiennes : par la cueillette de branches d’immortelle et d’arbousier le matin de la Saint Jean et d’ASCINZIONE, une plante grasse, le matin de l’Ascension avant le lever du soleil.

ROCCU MULTEDO à la recherche du veau d’or et du taureau anadyomène n’hésite pas à placer chacun des yeux de ces animaux mythiques à FIGARI et à SOTTA, leurs cornes se plaçant sur PORTI VEGHJU et BUNIVAZIU. C’est dire combien sont fortes sur ce territoire les manifestations rationnellement indiscernables.

A ces différents modes d’expression, il faut y joindre tout ce qui a pu être réalisé par l’homme sur ces terres.

A PIAN D’AVRETU était traversée par une voie romaine (ce qui explique le nom du lieudit LASTREDDU qui vient de LASTRONE qui signifie grande dalle ou LASTRACU dallage en pierre)

On trouve sur le territoire de la commune de SOTTA un système mégalithique riche avec le dolmen de POGHJARELLA qui s’inscrit dans une couronne de pierres et qui a fait l’objet de recherches importantes.

A VASCULACCIU une nécropole mégalithique appelée BANCALU a donné naissance à la légende des lingots d’or.

SOTTA participe au complexe torréen avec la forteresse de TAPPA, située au sommet d’un piton rocheux voisinant avec le STABIACCU.

L’emplacement est de premier ordre selon Daniel RIBBA et fut utilisé par les néolithiques dès le IVème siècle avant notre ère.

TAPPA est aussi ancien que TORRE et fut construit probablement à la même époque pour former l’un des maillons de la piste torréenne.

Personne n’a oublié le long poème de GHJUVAN ANDRIA CULIOLI chantant son majestueux ORIU DI CHERA :

« LU VARDIANU DI CHERA

GHJORNI DI LAVORI E FESTA

CU LA SO MUTA PRIGHERA

CH’EDDU PORTA ANNANT’A TESTA

VIGHJA CU NOSCU LA SERA

SUTT’A LA VOLTA CILESTA »


Mais celui qui recueille le plus d’attention et d’intérêt demeure celui du hameau DI I CANI. D’autres ORII sont relevés à SOTTA car c’est à partir d’un TAVONU naturel dans un rocher que les anciens ont eu l’idée de construire un mur pour en faire un abri, une demeure et plus tard une réserve à grains ou à foin.

Les ruines du château d’URSU ALAMANU laissent transparaître l’existence d’une base en pierres et probablement, si on en juge par les pointes de fer que l’on y a retrouvé, une structure supérieure en bois. Sa situation stratégique en faisait un point d’observation incomparable et à ses pieds se trouvait tout un système d’habitat et de lieux de cultes – notamment la chapelle de SANT’ANDRIA qui date du Xième siècle et qui est en cours de restauration et plus loin celle de MONTILATI - .

Pas très loin de ce site, on a trouvé dans les environs de CUVO les vestiges d’une église baptismale datant du XIIème siècle où, le jour de la Saint Jean, le Piévan baptisait tous les enfants.

SOTTA est doté d’un très intéressant patrimoine architectural de caractère roman. Ainsi de la chapelle SANT’URSULA à PETRALUNGA FILIPPI aujourd’hui en ruine et que l’on dit sœur jumelle de SAN QUILICU de MONTILATI construites toutes deux au XIIème siècle.

La chapelle de SANT’AUSTINU à CHERA construite vers le VIIème siècle puis reprise presque complètement vers le milieu du Xème siècle. Cette chapelle était une MONACHIA, petit sanctuaire permettant à un moine ou à un ermite qui vivait de son troupeau et de ses jardins, d’assurer l’accueil, le soutien moral et l’office. Ce système a perduré jusqu’au XVIème siècle.Une autre MONACHIA a été retrouvée au lieudit MUNACU à CAGNA.

Terres de foi, SOTTA a également connu des heures de lutte. A l’occasion de la libération de la Corse en 1943 la population participa dans le cadre de la Résistance au ralentissement des colonnes allemandes et des Chemises Noires de l’Afrika Korps.

Ils livreront combat sur la route qui relie SOTTA à CARBINI au tunnel d’USCIOLU où la légende veut que SAINT GEORGES ait tué U MUSCONU D’AVRETU pour empêcher la progression de la peste vers la montagne.

Ce trait du hasard donne encore plus de sens au dicton populaire qui veut que l’on dise de quelqu’un qui fait beaucoup de bruit :

PARI TUTTU U BUVON’

D’AVRETU

Des liens étroits ont toujours existé de tous temps entre l’homme et les roches. A SOTTA l’habitat de granit semble avoir été voulu pour s’intégrer aux paysages contrastés comme pour ne pas l’attenter, comme si ses habitants avaient voulu se fondre dans la pierre pour en constituer la mémoire.

Le granit, taillé en blocs de forme régulière « I QUADRI » donne une certaine unité aux constructions.

Plus diversifié est le nombre de personnalités qui sont issues de la commune de SOTTA. Qu’on en juge :

GHJUAN-ANDRIA CULIOLI, chantre de la poésie corse.

Gabriel Xavier CULIOLI, romancier et journaliste.

Les CULIOLI, promoteurs de la langue corse avec leurs dictionnaires

GHJUVANNI LUCIANI de CUVO, linguiste, poète et journaliste

Joseph COMITI, ancien Ministre

Jacques ROCCA SERRA, homme politique marseillais

Paul COMITI, « gorille » du Général de Gaulle

La générosité qui s’est dégagée et qui se dégage encore de ces hommes n’a d’égale que celle qui émane di i pasciali dont ils sont issus.

Et si comme 42 communes de Corse, SOTTA est éclatée en deux zones géographiques : un bourg, siège de la mairie et des hameaux, c’est probablement par ces derniers que sera redécouverte cette commune.

Par sa diversité et ses traditions encore bien ancrées, SOTTA semble prête pour voir se développer un tourisme à dimension humaine et à caractère culturel et naturel.

Le professeur BALBI voit la Corse comme un centre mondial de cristallisation de l’économie écologique et identitaire. Assurément la commune de SOTTA peut en être la tête de pont.

Sa situation géographique entre la zone d’attraction que représente PORTI VEGHJU et celle de FIGARI avec notamment son système aéroportuaire en fait un havre recherché par ceux qui souhaitent connaître une qualité de vie et une immersion dans une nature préservée.

SOTTA est une commune méconnue qui se prête à la découverte à la condition essentielle de lui accorder un regard différent.

SOTTA U NOSCIU SUVIDDATU

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
2008 2014 Joseph Pietri
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Image:Conseil_municipal_Sotta.jpg

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
535 578 683 726 762 808
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

Monument aux Morts (Première Guerre Mondiale et Seconde Guerre Mondiale.) 99 noms de jeunes Sottais sont gravés sur ce monument, 99 hommes qui sont morts pour libérer leur commune et leur pays. Nous saluons leurs mémoires avec un profond respect.

Image:Monument_aux_morts_de_Sotta.jpg

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes