Société de l'Océanie

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Sous l'impulsion de Jean-Claude Colin, père fondateur de l'ordre mariste, la Société de l'Océanie était une société de missions chrétiennes créée vers 1844 par Monseigneur Douarre, évêque d'Amata, le commandant Auguste Marceau et l'important armateur havrais Louis Victor Marziou qui en était le principal financier. Avec un million de francs, cotée à la bourse de Paris, elle a pour actionnaire, le pape lui-même et le roi d'Italie. Son objectif était de convoyer des missionnaires catholiques vers leurs terres de mission dans le Pacifique et dans l'Océanie, ouvrant à l'occasion des comptoirs pour rendre viable ces missions.

Sous l'impulsion des maristes de Lyon et du fervent commandant, son but était de créer une marine religieuse. Dans les faits, à compter d'août 1845, date du départ de Nantes pour la Nouvelle-Calédonie de l'Arche d'alliance capitaine Marceau, cette société arma au Havre plusieurs trois-mâts à destination de l'Océanie et du territoire américain de l'Oregon, "l'Arche d'alliance" bien entendu et "l'Etoile du matin", participant à l'évangélisation des "sauvages" de ces territoires alors vierges.

Ce dernier navire commandé par l'établais François Menès fît naufrage sur la barre de la Columbia en juillet 1849, les rescapés créant à Oregon City, le "comptoir de l'Océanie", un des quatre premiers magasins du nord-ouest des États-Unis, avec la cargaison du navire vendu et brûlé pour les métaux à Portland. Le capitaine au long-cours malouin Jean-Baptiste Duchesne (1832-1908, né et mort à Saint-Servan) et frère aîné de Louis Duchesne, participa à cette dernière aventure, devenant ainsi un pionnier de l'Oregon avant de regagner San-Francisco l'année suivante. D'autres s'établirent définitivement en Oregon, tels les frères Menès, y laissant une descendance encore de nos jours..

Jusqu'à sa disparition en 1849, la société aura convoyé une centaine de missionnaires. Victime d'agents et d'un capitaine indélicats, de la mauvaise gestion de Marceau, la société sombra dans la tourmente financière de 1848, malgré l'injection de capitaux par Marziou.

[modifier] Sources

  • Le journal du Havre, archives municipales du havre.
  • Olivier Le Dour et Grégoire Le Clech, Les bretons dans la ruée vers l'or de Californie, Les portes du large, 2006.