Sitarane

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Sitarane et Fontaine à leur procès.
Sitarane et Fontaine à leur procès.

Simicoudza Simicourba, dit Sitarane, était originaire des possessions portugaises du Mozambique. Il arriva à la Réunion à l'âge de 20 ans avec un contrat de travailleur engagé. Il rompit ce contrat et sera arrêté en 1909 avec deux autres malfaiteurs et guillotiné, juste avant d'étre guillotiné Sitarane demanda a étre baptisé. De 1907 à 1909 le sinistre trio terrorisa les habitants de Saint-Pierre. Comme ils avaient commis de nombreux vols, dont certains d'une façon mystérieuse et très audacieuse, l'imagination de la population s'enflamma. Ils avaient également trois assassinats à leur actif, dont les victimes avaient été égorgées durant le sommeil. L'enquête révéla que les 3 brigands, Calendrin le chef de bande, qui avait une réputation de sorcier, Sitarane et Fontaine, avaient bu le sang de leurs victimes et en avaient recueilli pour servir aux pratiques sorcières de Calendrin. Ce dernier nia tout en bloc au cours du procès et se vit condamner aux travaux forcés à perpétuité. Lers deux autres furent exécutés. Curieusement, seul le nom de Sitarane demeure vivace dans l'histoire locale: peut-être à cause de l'attitude cynique qu'il eut au cours du procès. La tombe de Sitarane, toujours fleurie et garnie de bougies et de cierges, est aujourd'hui l'objet d'un véritable culte. Selon la tradition sorcière de l'île, de nombreux envoûteurs et jeteurs de sort enrôlent l'esprit de Sitarane pour leurs opérations de magie noire. On prétend aussi que tous ceux qui envisagent un crime ou un hold-up, un détournement d'héritage ou l'assassinat d'une belle-mère, vont prier nuitamment sur la tombe de Sitarane pour que son esprit démoniaque favorise leur entreprise. On raconte encore l'histoire de cet homme qui planta une nuit un couteau de boucher sur la tombe de Sitarane, et s'en servit ensuite pour assassiner sa maîtresse qui assistait sur la place de l'hôtel de ville à un spectacle de variétés en compagnie de dix mille personnes. C'est le même culte qui conduisit Noël Clarel, un manoeuvre travaillant à des fouilles archéologiques de la pointe du diable à Saint-Pierre à entraîner un enfant de onze ans dans une ravie, puis à l'étrangler. Poursuivant les fouilles de nuit pour son propre compte en espérant découvrir le trésor qu'il y supposait enfoui, Noël Clarel pensait qu'une telle découverte est subordonnée au sacrifice d'un enfant. Aujourd'hui encore, des familles réunnionnaises vivent sous la crainte de voir leurs enfants être enlevés pour servir à des sacrifices.

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