Sigale

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Sigale
Carte de localisation de Sigale
Pays France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-Maritimes
Arrondissement Nice
Canton Roquestéron
Code Insee 06135
Code postal 06910
Maire
Mandat en cours
Mme Ginette Pellat
2001-2008
Intercommunalité Communauté de Communes de la Vallée de l'Estéron
Latitude
Longitude
43° 52′ 24″ Nord
         6° 57′ 55″ Est
/ 43.8733333333, 6.96527777778
Altitude 327 m (mini) – 1 108 m (maxi)
Superficie 5,62 km²
Population sans
doubles comptes
181 hab.
(1 999)
Densité 32 hab./km²

Sigale (ou, jadis, Cigalle; en italien Sigala ou Cigala) est une commune française, située dans le département des Alpes-Maritimes et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont les Sigalois.

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Histoire

Commune d'origine gréco-romaine, peut-être razziée par les Sarrasins entre le VIIIe et le Xe siècle, puis directement inféodée aux comtes de Provence, Sigale se dédie librement en 1388 au Comte de Savoie, qui confirme ses privilèges, ses franchises et ses droits. Administrée jusqu'en 1775 par un Conseil ordinaire (de quatorze membres), trois Consuls choisis par ce dernier, un Bayle (juge de première instance, qui sera librement élu par le Conseil à partir de 1471), assisté d'un lieutenant-bayle, et par divers autres officiers municipaux (trésorier, regardateurs, pacificateurs, etc.), les consuls et le bayle formant une sorte de noblesse "de cloche", dont le statut est attesté par les délibérations communales et actes de justice, entre le début du XVIIe siècle et la première moitié du XVIIIe. A partir de la réforme sarde de 1775, la charge de consul, d'une durée de trois ans, ne sera plus dévolue qu'à une seule personne, choisie par ordre d'ancienneté dans le Conseil.

Pour renflouer les caisses de l'Etat et créer une nouvelle noblesse destinée à remplacer l'ancienne noblesse féodale décapitée depuis la mort d'Annibal Grimaldi,sous Charles-Emmanuel Ier, le duc de Savoie va réévaluer les impôts municipaux des communes nissardes (inchangés depuis la Dédition) et inféoder celles qui sont incapables de racheter leurs droits. Sigale est ainsi érigée en seigneurie pour la famille Blancardi (de Sospel) en 1651, et passera ensuite aux Martini Ballaira, vieille famille piémontaise (avec titre comtal, attribué déjà au fils du premier acheteur du fief). Mais ces inféodations ne changeront rien aux libertés et aux impôts de la commune. Et notamment le Bayle continuera de rendre la justice au nom du souverain, et non du prétendu "seigneur". On notera du reste qu'aucune des trois familles successivement investies du fief de Sigale ne semble avoir jamais mis le pied dans la commune.

Poste avancé des États de Savoie-Piémont puis de Sardaigne face à la France, Sigale fut, entre le XVIe et le début du XIXe siècle, une place forte commandée par un capitaine-gouverneur. Du fait de sa position, elle fut plusieurs fois envahie par les Français. Outre les deux occupations qu'elle subit sous Louis XIV, la bourgade fut notamment mise à sac un jour et une nuit en 1793 par le 2e régiment Lozère, lors de la conquête du Comté par les troupes révolutionnaires françaises.

La bourgade, beaucoup plus étendue qu'on ne le croirait aujourd'hui, était également le centre administratif et religieux de sa région. Elle était à l'origine dotée de deux châteaux (Sigale et Sigalon), d'un ouvrage fortifié et d'une enceinte dont les vestiges permettent de se représenter l'extension. La commune possédait dès 1583 un système d'adduction d'eau couronné par une belle fontaine gothique, érigée par les consuls A. Michaelis, Gabriel Orcel et Gabriel Thomel (voir "Monuments"), un mont granatique (prêt d'argent aux paysans pour l'achat de grains), un "Hôpital de charité" et une confrérie de Pénitents blancs. Au XVIIe siècle, on dénombrait à Sigale plusieurs écclésiastiques, au moins trois notaires, un médecin, un chirurgien (tous deux formés par la Faculté de Nice) et plusieurs artisans. En 1701 le rapport statistique de l'Intendant Mellarède dénombrait à Sigale 197 chefs de famille, soit au minimum un millier d'habitants.

[modifier] Administration

Liste des maires et syndics successifs
Période Identité Qualité
1792 M. Jean-Baptiste Collomp Maire
An IV M. Louis Dalmassy Maire
An VIII M. Dominique Barlet Maire
An XI M. Jean Roustan Maire
1808 M. Pierre Antoine Dalmassi Maire
1814 M. Pierre Alphonsi Syndic
1815 M. Jean-Baptiste Chabaud Syndic
1816 M. Paulin Dalmassy Syndic
1818 M. Jean Roustan Syndic
1820 M. Jacques Dalmassy Syndic
1821 M. Dominique Barlet Syndic
1826 M. Jacques Alziari Syndic
1830 M. Paulin Dalmassy Syndic
1833 M. Honoré Geoffroy Syndic
1834 M. Célestin Roustan Syndic
1845 M. Jean Chauvin Syndic
1849 M. Rocco Miquelis Syndic
1854 M. Antoine Dalmassy Syndic
1857 M. Joseph Orcel Syndic
1860 M. Antoine Roustan Maire
1865 M. Jean Dalmassy Maire
1888 M. Honoré Blanc Maire
1892 M. Jean Pellegrin Maire
1904 M. Victorin Montessan Maire
1925 M. Joseph Lions Maire
1931 M. Joachim Faletti Maire
1938 M. Joseph Blanc Maire
1945 M. Timothée Passeron Maire
1965 M. Louis Gioanni Maire
1995 Mme Ginette Pellat Maire

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1701 1790 1962 1968 1975 1982 1990 1999
1000 env. 550 138 112 155 145 160 181
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

  1. Église paroissiale Saint-Michel : bel édifice roman (XIIe s., inscrit au MH), auquel fut ajouté une nef parallèle en 1515. Renferme notamment de beaux reliquaires baroques, une émouvante vierge "primitive" en bois polychrome et une très remarquable statue en bois doré représentant la Vierge à l'Enfant (probablement milieu du XVIIIe). Le maître-autel a malheureusement été gâté par l'intervention d'un ancien maire.
  2. Église Notre-Dame d'Entrevignes (IMH), à quelques km avant l'entrée du village : a été reconstruite au XVIe siècle et ornée de fresques de "primitifs niçois" (date ultime : 1536). On y distingue deux manières, dont l'une est de grande qualité et rappelle lointainement l'influence de Giotto, le tout revisité naturellement par la peinture piémontaise.
  3. La Fontaine municipale, érigée en 1583 (inscrite aux MH), et portant l'inscription : "Hic fons facta fuit regnante Carlo Emmanuele duce Sabaudiae, consulibus A. Micalis G. Orcel Gabr. Tomel. 1583" ("Cette fontaine fut érigée en 1583 sous le règne de Charles-Emmanuel duc de Savoie par les Consuls A. Michaelis, G. Orcel, Gabr. Tomel"). Une autre épigraphe, sous la précédente, rappelle que cette fontaine fut restaurée en 1811 par P. A. Dalmassy, maire et officier public de l'empire français.
  4. A l'entrée même du village, jolie chapelle rustique, dite de Saint-Sébastien, qui abrite un tableau d'autel représentant le couronnement de la Vierge.
  5. Vestiges des remparts et du château haut, une porte gothique, restes de quelques façades anciennes dont une s'ornant d'une fenêtre à meneaux, etc. La tour de l'horloge, qui s'élève à l'emplacement du second château, date du XIXe s. Le mécanisme d'horlogerie est d'origine.

[modifier] Personnalités liées à la commune

Victor-Amédée II, duc de Savoie.

Du passage à Sigale en 1689 de ce souverain, qui inspectait alors les frontières du comté avec la France, le R. P. Jacques Faissole, alors vicaire de Saint-Michel, a laissé un beau témoignage dans le registre paroissial. Le voici, transcrit sur l'original : "L’an mil six cents huitante neuf et le vingt quatrième jour du mois de Maÿ, S. A. R. Victor Amédée second est arrivé en ce lieu de Sigalle a huit heures de matin, venant du Puget, ayant passé par St Pierre, accompagné de cinquante cavaliers ou environ. Il avait ici à sa suite Monsr le Marquis de St-Georges, gouverneur du château de Nice, Monsr le Marquis de Lapierre et autres seigneurs, tout son (...) train où il y avait 48 mulets. Et ses garde corps ont reculé par Le (...). Ladite A. R. monta d’abort au château ou elle demeura environ demi heure. Avec grande familiarité après, ce bon prince vint a la place qui est devant l’église paroissiale ou il recevoit agréablement ceux et celles qui venaient l’embrasser ou baiser la main. J’étois toujours auprès de Luÿ et de têms en têms (il) me faisoit des demandes. Je lui présentoïs du pain, et il me dit, Coupés, Monsieur, et après que je lui en eus coupé une petite pièce, Il prit le pain Luÿ même et avec les mains, sans coûteau, il en coupa une grosse pièce, et commença à manger, étant monté a cheval. Après Il s’addressa à moÿ et tira le chapeau en disant Monsr je vous remercie, et prit son chemin du coté de La Rocque..."


Charles Barlet, chevalier de Malte.

Issu d’une vieille famille d’Aiglun en partie transplantée à Sigale, c’est à la place de son frère Pierre, avocat à Nice, que le noble Charles Barlet, chevalier de Malte, tint en 1674 sur les fonts baptismaux de la paroisse la petite Jeanne Garin, fille de Me Pierre Garin.


Dominique Durandy (Nice, 1868-1922).

C’est à cet avocat, homme politique et journaliste niçois, qu’on doit d’avoir révélé, dans Mon Pays (Bruxelles, 1918), la scandaleuse situation de Sigale, contrainte depuis plus de cent vingt ans, et malgré le rattachement de 1860, à payer des intérêts de la contribution de guerre de 15 000 livres qu'avaient levée les troupes françaises en 1793 (v. Histoire).


R. P. Edmond Chabot (Marseille, 1874-1962).

Originaire de Metz par son père, il était sigalois par sa mère, Rose Antoinette Orcel. Ayant eu notamment pour maîtres Henri Messerer, du Conservatoire, et le bénédictin Dom André Mocquereau, il devint maître de chapelle de la cathédrale de Marseille et chanoine du chapitre de cette ville. Spirituel autant que pédagogue, il a laissé une œuvre abondante (messes, oratorios, pièces liturgiques, etc.), tous ouvrages édités par Publiroc à Marseille.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Article connexe

[modifier] Liens externes


Communes de la Communauté de Communes de la Vallée de l'Estéron

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