Siège de Rhodes

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Le siège de Rhodes est un épisode des guerres des diadoques.

Si Rhodes adopte dans ses relations avec les diadoques une stricte neutralité, ses intérêts économiques orientent sa préférence vers une alliance avec l'Égypte. De plus, les nombreux conflits et le développement de la piraterie accordent à la ville un rôle de gendarme des mers qui lui valent un grand prestige. Cependant, si Antigone souhaite s'emparer de la ville, c'est avant tout pour son importance géostratégique. Il dirige Chypre depuis sa victoire de Salamine de Chypre sur Ptolémée et mettre la main sur Rhodes[1], c'est contrôler l'ensemble des communication en Méditerranée orientale et en Égée. De plus Antigone vient d'échouer personnellement dans une attaque sur l'Égypte (305 av. J.-C.), il est donc nécessaire d'empêcher la naissance de cette thalassocratie que Ptolémée avait failli établir en 308 av. J.-C. Il faut remarquer cependant l'extrême mauvaise foi d'Antigone pour qui la liberté des Grecs ne pèse plus très lourd quand son intérêt l'exige, alors qu'il s'en proclame le champion.

Démétrios est donc chargé de s'emparer de la ville. Ce siège de plus d'un an est l'un des plus célèbres de l'Antiquité[2] et Démétrios y gagne son surnom de Poliorcète (« preneur de ville ») bien qu'il ne s'empare pas de la cité. Il utilise de nombreuses machines de siège auxquels les Rhodiens opposent une grande vaillance. Ptolémée, Cassandre et Lysimaque ravitaillent la ville qui est cependant sur le point de céder en 305 av. J.-C. Ptolémée lui-même conseille alors aux Rhodiens de traiter avec Démétrios. Grace à l'entremise des Étoliens, un accord est signé. Rhodes s'engage à devenir l'alliée d'Antigone, sauf contre l'Égypte, et livre cent otages.

[modifier] Notes

  1. Rhodes, que Démétrios avait en vain tenté d'entraîner contre Ptolémée après sa victoire.
  2. Diodore, XX, 81-88 et 91-100 ; Plutarque, Vie de Démétrios, 21-22.
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