Shangaïer

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Shangaïer un homme était l'enrôler, par force ou par ruse, afin qu'il complète un équipage sur le départ.

Avec l'expansion de la marine à voile au long cours, la demande en matelots est devenue de plus en plus forte. Les difficultés du métier et la longueur des voyages, alliées à une paye peu motivante faisait que les capitaines avaient du mal à se constituer un équipage complet. Certains, peu scrupuleux, n'hésitaient pas, quelques heures avant l'appareillage, à soûler quelques pauvres gens dans les bistrots près du port ou à soudoyer quelques responsables de la police pour enlever de force des gens dans les prisons de la ville. Les exemples sont nombreux de marins qui, à peine rentrés au port d'un long périple et ayant fait de fortes "libations" pour fêter ce retour, se retrouvaient repartis le lendemain même.

Les malheureux, quelquefois sans aucune expérience maritime, se réveillaient au large sur un bateau parti pour faire un voyage de plusieurs mois (jusqu'à Shanghai...) ou une campagne de pêche à la morue ou la baleine, sans espoir de pouvoir être débarqués avant la fin du voyage. Certains se faisaient à cette vie mais, globalement, ils vivaient extrêmement mal cette expérience et étaient souvent les premières victimes des accidents de ces métiers difficiles.

Un roman d'aventures, Le Shangaïé, de André Le Gal, a été extrapolé de ces pages quelquefois sordides de la navigation.