Seguidilla

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La seguidilla (en français séguédille ou séquidille) est une danse espagnole d'origine andalouse apparue au XVIIe siècle.

La seguidilla peut aussi désigner une forme espagnole de stance de quatre à sept vers. Elle se danse encore de nos jours, surtout en Andalousie.

[modifier] Description

Les pas de cette danse sont très variés. Ils empruntent notamment ceux du fandango[1] de la jota aragonaise et principalement celle où les danseurs cambrent majestueusement le corps et les bras, en se rapprochant et s'écartant alternativement. , Il arrive que les bailadores frappent soudainement le talon très bruyamment comme une percussion complémentaire au claquement des castagnettes (zapateado)[2].

De la chansonnette gaie à trois temps et à l'accent occidental qu'elle était (seguidilla), elle devient une suite présentant une succession de plusieurs longs couplets, basés sur un rythme à l'orientale, avec des paroles déchirantes proche de la tragédie. Cette danse en mesure ternaire est la forme du désespoir. Dans les siguiriyas, il est parfois question de la mort. C'est ainsi lorsqu'on traduit certaines siguiriyas où il est question d'un homme qui a les mains pleines de sang et dont la femme vient de se faire tuer[3].

[modifier] Origines

Déjà aux XVIIe et XVIIIe siècles, cette expression musicale est partiellement mentionnée dans plusieurs œuvres, plus précisément théâtrales, puisqu'elle servait souvent d'intermède au théâtre.

La danse sévillane dérive d'une variété de la seguidilla[4].

C'est en 1803 qu'est publié un texte qui décrit pour la première fois la chorégraphie des seguidillas manchegas et bulerias. Les similitudes qui existent entre les sévillanas actuelles et la seguidilla ancestrales sont précisées par Antonio Carion dans son ouvrage Les principales règles de danse, où il associe le boléro et une forme qu'il appelle seguidilla[5].

Le compositeur espagnol Manuel de Falla a notamment écrit un thème musical intitulé Seguidille, d'après les paroles de Théophile Gautier :

Un jupon serré sur les hanches,
Un peigne énorme à son chignon,
Jambe nerveuse et pied mignon,
Œil de feu teint pâle et dents blanches,
Alza ! Ola ! Voilà ! La véritable manola !
Gestes hardis, libre parole,
Sel et piment à pleine main,
Oubli parfait du lendemain,
Amour fantasque et grâce folle,
Alza ! Ola ! Voilà ! La véritable manola !
Chanter, danser aux castagnettes,
Et dans les courses de taureaux,
Juger les coups des toreros,
Tout en fumand des cigarettes,
Alza ! Ola ! Voilà ! La véritable manola !</ref>.

[modifier] Notes

  1. Musicalement, des auteurs de traités rapprochent le fandango de la seguidille et lui attribuent d'autres formules rythmiques ; Hawkins (1776) la proclame « une danse favorite des Espagnols » et en donne un exemple en 6/8. À la même époque, Gluck dans son ballet Don Juan (1761) et Mozart dans Les Noces de Figaro (1786), adaptent une mélodie alors connue à Vienne sous le titre de fandango. Voir le Dictionnaire pratique et historique de la musique.
  2. Edmond Bourgeois, Traité pratique et théorique de la danse.
  3. Les formes de base de la musique flamenca sur le site Le flamenco, une manière de vivre, un art, une flamme.
  4. Les origines de la sévillane demeurent assez obscures. La sevillana est la danse traditionnelle de Séville, mais comme c'est également un berceau du flamenco, les deux sont mélangés depuis longtemps. Toutefois, des influences se devinent, telles que la danse orientale ou extrême-orientale. Dès le XVIIe siècle apparaît une forme de danse, dérivée des chacona (chaconne) et zarabanda (sarabande) des XVe et XVIe siècles, très populaires à travers toute l'Espagne, la seguedilla. En Andalousie, elle prend le nom de seguedilla sevillana, puis de sevillana.
  5. la sevillana est l'âme des fêtes de la Basse Andalousie.
Autres langues