Seeland (Suisse)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Seeland.
Carte de la Suisse montrant le seeland.
Carte de la Suisse montrant le seeland.

Le Seeland, littéralement traduit en français par « Pays des lacs », mais plus fréquemment par « Pays des 3 lacs », est une région suisse située dans le canton de Berne. Elle est considérée en partie bilingue car le français et l'allemand se côtoient dans toute la région. Le chef-lieu est la ville bilingue de Bienne, située au bord du lac du même nom.

Sommaire

[modifier] Géographie

On appelle Seeland la dépression profonde au pied du Jura où se creusent les trois lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat. Cette dépression a été accentuée par le glacier du Rhône, qui, autrefois, s'étendait jusqu'à Soleure en longeant la chaîne du Jura. Les moraines terminales de la région de Soleure ont retenu les eaux de la période postglaciaire et contribué à la formation d'un lac qui s'étendait vers l'amont jusqu'à Payerne et La Sarraz, à la limite du bassin du Rhône. Son niveau était à environ 450 mètres au-dessus du niveau de la mer, donc 20 mètres plus haut que de nos jours. Au cours des temps, les affluents remblayèrent certaines parties de ce lac. Son émissaire se creusa petit à petit une vallée à travers les moraines terminales et le niveau du lac baissa graduellement jusqu'au jour où ne subsistèrent que les lacs de Neuchâtel, de Bienne et de Morat.

[modifier] Histoire

Au temps des Romains déjà, cette région était bien colonisée. Le grand axe routier de la Suisse passant par Avenches, Morat, Chiètres et Kallnach se dirigeait vers Soleure et Windisch, en longeant la côte est du Seeland. Une seconde route romaine traversait le Seeland vers Witzwil, entre les lacs de Neuchâtel et de Morat.

Dès le XVe siècle, des chroniques font état du niveau élevé des lacs et d'inondations. L'Aar se dispersait sur son puissant cône de déjection au nord d’Aarberg et, par suite de l'amoncellement des alluvions charriées par la Grande-Emme aux environs de Soleure, s'écoulait difficilement. L'émissaire du lac de Bienne ne trouvait qu'avec peine une voie d'écoulement à travers les matériaux accumulés par la Suze. De grandes surfaces furent ainsi inondées, des régions habitées durent être abandonnées, maladies et pauvreté se répandirent.

[modifier] La première Correction des eaux du Jura

Elle fut entreprise en 1868 par les cantons de Berne, Fribourg, Vaud et Neuchâtel.

Les travaux suivants furent exécutés :

  • Le détournement de l'Aar par le canal nouvellement construit de Hagneck qui permettait de relier Aarberg au Lac de Bienne.
  • La correction, la canalisation et l'approfondissement de la Broye et de la Thielle entre les trois lacs, comme aussi de l'Aar entre Nidau et Büren an der Aare.
  • L'abaissement de 2,5 mètres en moyenne du niveau des trois lacs. Ainsi le Lac de Neuchâtel perdit 7,2 km², celui de Bienne 3,3 km² et celui de Morat 4,6 km².
  • Les surfaces autrefois inondées et celles gagnées sur les lacs furent drainées et leurs eaux conduites dans les lacs aux niveaux abaissés.

De longues années de travail transformèrent ces terres ingrates en champs fertiles.

[modifier] La deuxième Correction des eaux du Jura

Des nouvelles difficultés ont surgi au cours des ans. A cause du drainage, le sol s'est affaissé de 50 centimètres à 1 mètre et les terres situées dans les bas-fonds ont été à nouveau inondées après de fortes pluies. On a entrepris de 1962 à 1973 une deuxième correction des eaux du Jura. Afin de diminuer les risques d'inondation, la capacité de débit des canaux de jonction et de l'émissaire des lacs a été fortement accrue. Ces travaux ont permis d'abaisser de 1 mètre environ le niveau maximum des lacs. Ils ont en outre créé une grande voie navigable d’Yverdon à Soleure.

Aujourd'hui, le Seeland est une zone agricole où se pratiquent les cultures intensives. La forêt étant absente dans la région assainie, des rideaux d'arbres servant d'abris ont été plantés perpendiculairement à la direction des vents dominants d'ouest. L'ancienne plaine marécageuse, presque dépourvue d'habitat, est cultivée très rationnellement, au moyen de machines modernes, par les paysans des villages entourant l'ancien Grand-Marais.

[modifier] Bibliographie

  • Beat App, Le Seeland rencontres au fil de l'eau, Bienne 2005
  • Marcus Bourquin, Lac de Bienne, Langnau 1989

[modifier] Liens internet