Sault-au-Récollet

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Nommé ainsi en souvenir de la noyade du Père missionnaire récollet Nicolas Viel dans la Rivière-des-Prairies en 1625 en compagnie d'un jeune français surnommé Ahouetsic par les Hurons. Sault, en ancien français, désigne des rapides.

Sommaire

[modifier] Histoire

De l'an 1535, date du premier Européen aux Indes Occidentales, à l'implantation de Ville-Marie en 1642, la rivière des Prairies,en particulier le Sault-au-Récollet, fut témoin des premiers événements qui marquèrent les débuts de l'histoire de l'île du Mont Royal, une ile qui finalement prit le nom de l'île de Montréal. Aussi, le Sault-au-Récollet est-il aujourd'hui riche en lieux de mémoire, lieux qui au cours des siècles ont été peu à peu effacés. Site d'accueil de Jacques Cartier dans sa venue au Mont Royal, le lieu fut le témoin des premières instants de la Nouvelle-France, du Canada. Avec l'implantation de Ville-Marie à la place Royale, l'histoire du Sault-au-Récollet tomba peu à peu dans l'oubli. Reste aujourd'hui ici et là au Sault-au-Récollet des lieux de mémoire en nombre élevé qui rappelle les débuts d'un pays, la Nouvelle-France, maintenant le Canada.

[modifier] En 1603, Samuel de Champlain au Sault-au-Récollet

Samuel de Champlain rappelle Jacques Cartier - Dans l’introduction de son 5e volume, Samuel de Champlain nous informe que ...”ledit Cartier alla jusques à un lieu qui s’apppeloit de son temps Ochelaga, et qui maintenant s’appelle Grand Sault saint Louis, lesquels lieux estoient habitez de Sauvages, qui estans sedentaires, cultivoient les terres. Ce qu’ils ne font à present, à cause des guerres qui les ont fait retirer dans le profond des terres”.... Puis Champlain continue...”ledit Cartier ayan recognu, selon son rapport, la difficulté de pouvoir passer les Sauts, et comme estant impossible, s'en retourna où estoient ses vaisseaux... hyverner en la riviere Saincte Croix, où maintennt les Pere Jesuites ont leur demeure"... (voir page 670, OEUVRES DE CHAMPLAIN par C.-H. Laverdière, 1870)

[modifier] Entente avec les Algonquins

Au printemps 1603, François Gravé, sieur du Pont débarque en Nouvelle France accompagné d'un géographe, Samuel de Champlain sous mandat de Aymar de Chaste, gouverneur de Dieppe et titulaire du monopole commercial de la Nouvelle-France (le sieur Chauvin de Normandie était décédé quelque temps auparavant). Ils viennent en observateur sur volonté royale. De Chaste avait demandé à Pont-Gravé de recevoir Champlain (alors connu comme géographe) en son vaisseau et lui faire connaître ces lieux. Ils parviennent à Tadoussac le 24 mai 1603. Le 27 mai, Champlain traversent l'embouchure du Saguenay et descendent à la Pointe aux Alouettes. Non loin de là se trouve la cabane du grand chef algonquin Anadabijou. Ils lui rendent visite. Ce dernier est alors en plein festin, au milieu d'une centaine de guerriers. Il accueille les nouveaux arrivants. Un conseil Amérindien se réunit aussitôt. Champlain dévisage curieusement ces autochtones qu'il découvre. L'un des Amérindiens qui accompagne Champlain et qui revient de France, se lève et parle amplement du pays qu'il a visité. Il raconte l'entrevue qu'il a eu avec Henri IV roi de France. Il explique que le roi voulait du bien à tous les Algonquins et désirait peupler leur terre. Pendant ce temps le calumet circule. Samuel de Champlain et Pont-Gravé aspirent à leur tour de grandes bouffées de fumée d'herbes. Le conseil se termine. Mais ni Champlain, ni Pont-Gravé ne se doutent que la politique qui vient de s'élaborer dominera le siècle tout entier qui s'ouvre. C'est ici que les guerres iroquoises viennent de se décider. Elles séviront jusqu'à la Grande Paix de Montréal en 1701. La rencontre fatidique faite, le 18 juin 1603, ils quittent pour le Grand Sault Saint-Louis.

[modifier] La rivière des Prairies, voie d’entrée de Samuel de Champlain

Samuel de Champlain fit plusieurs visites à Montréal qu’il appela alors “le Sault” ou encore “Le Sault Saint-Louis” et encore parfois la “Mission Saint-Louis”. Il visita une première fois l’ïle en 1603 à titre de géographe assistant de François Gravé, sieur du Pont lequel était le chef d’expédition. Bien que sa description générale de la configuration des lieux laisse à désirer, son arrivée au SAULT est surprenante et nous permet de reconnaître l’endroit où alors il se trouvait. Il nous informe: .... "nous arrivasmes cedict jour à l'entrée du sault...et rencontrâmes une isle qui est presque au milieu de laditte entrée... d'un quart de lieuë de long....où il n'y a que trois à quatre ou cinq pieds d'eau, et aucune(s) fois une brasse ou deux... et tout à coup n'en trouvions que trois ou quatre pieds...Du commencement de la dite isle qui est au milieu de laditte entrée, l'eau commence à venir en grande force"..(OEUVRE DE CHAMPLAIN - p. 101, abbé C.-H. Laverdière, M. A.)

Cette description nous permet d’entrevoir où Samuel de Champlain se trouvait alors: à l’ÎLE DE LA VISITATION. Puis approchant le Sault Saint-Louis que Jacques Cartier n’avait pu franchir, le 2 octobre 1535, il nous informe que: ..”Venant à approcher dudict Sault avecq nostre petit esquif et le canot, je vous assure que jamais je n’ai vu un torrent d’eau desborder avec une telle impétuosité ..... n’étant que d’une brasse ou de deux, et au plus de trois” ...(OEUVRE DE CHAMPLAIN - p. 103 , abbé C.-H. Laverdière, M. A.)

Remarquons ici que Jacques Cartier dans son récit nous informe que trois saults d’échelonnaient d’une distance de quelques 6 lieues. Samuel de Champlain pour sa part nous informe dans son reportage d'une longueur de trois ou quatre lieues. ..”Nous fumes par terre dans les bois, pour en veoir la fin, ...où l’on ne voit plus de rochers, ny de saults.... et ce courant contient quelques trois ou quatre lieuës”....(OEUVRE DE CHAMPLAIN - p. 104 , abbé C.-H. Laverdière, M. A.)

Ce disant, Samuel de Champlain confirmait ce que les visiteurs précédents dont Jacques Cartier, Jacques Noël et d’autres avaient confirmés.

Notons ici que compte tenu de l’époque durant laquelle ces découvertes furent faites, un époque où la notion de distance n’avait pas de valeur précises (bien que plusieurs auteurs attribuent une longueur de 3 milles à un lieue) les distances mentionnées sont d’un même ordre de grandeur. Ajoutons de plus que les caractéristiques topographiques d'un site peuvent grandement changer avec le temps, en particulier celles d'une rivière.

[modifier] Exploration du l'île du Mont Royal

[modifier] Recherche d’un site pour une colonie à la rivière des Prairies

Tout comme à Québec où Samuel de Champlain avait fait construire une habitation, il désirait devoir éventuellement en faire autant à quelque part le long de la rivière des Prairies. Soit près de l'un ou l'autre des saults qu'il mentionne dans ses écrits: le SAULT, LE SAUT SAINT-LOUIS, LE GRAND SAULT. Aussi sans nous dire précisément son intention lorsqu'il quitta Québec pour Montréal, l'on peut deviner qu'un de ses projets était d'identifier quelque part sur l'île du Mont Royal un site propre à la construction d'une habitation et/ou d'une colonie. Arrivant à la rivière des Prairies le 28 mai 1611, il nous informe: "Ce mesme jour je partis de Quebecq, et arrivay audit grand saut le vingthuitiesme de May, où je ne trouvay aucune des sauvages ....après avoir visité d'un costé et d'autre, tant dans les bois que le long du rivage, pour trouver un lieu propre pour la scituation d'une habitation, et y preparer une place pour bastir, je fis quelques huit lieues par terre cottoyant le grand saut par des bois qui sont assez clairs, et fus jusques à une lac où nostre sauvage me mena; où je consideray fort particulierement le pays"... (OEUVRE DE CHAMPLAIN - p. 838 , abbé C.-H. Laverdière, M. A.) Samuel de Champlain termine finalement son récit de recherche d'un site sis soit le long de la rivière des Prairies, soit ailleurs en nous informant qu'après avoir parcouru quelques huit lieues, il aboutit au fleuve Saint-Laurent où il trouva à l'embouchure d'une petite rivière (i.e.la rivière Saint-Pierre aujourd'hui disparue) un site propre à des habitations, un site qu'il nomma Place Royale

[modifier] Grande traversée de l’île du Mont Royal

L’un des mandats dont Samuel de Champlain devait s’acquitter était de celui de trouver dans la région de Montréal, peut-être au Sault Saint-Louis ou à quelque autre endroit sis sur cette rivière des Prairies, le site d’une future oolonie. Il nous informe qu’il visita divers lieux le long de cette rivière, ce jusqu’au moment il entreprit en 1611 de traverser l’île et de marcher quelques 18 milles pour finalement aboutir dans ce qui est aujourd’hui le Vieux-Montréal. ....”Après avoir visité d’un costé et d’autre, tant dans les bois, que le long du rivage, pour trouver un lieu propre pour la scituation d’une habitation, et y preparer une place pour y bastir, je cheminay 8. lieuës par terre costoyant le grand sault par les bois qui sont assez clairs, et je fus jusques à un lac, où notre sauvage me mena”... (OEUVRE DE CHAMPLAIN - p. 838 , abbé C.-H. Laverdière, M. A.) Samuel de Champlain venait d’identifier le site d’une nouvelle habitation, d’une nouvelle colonie à laquelle son supérieur, le Duc de Ventadour, Vice Roy de la Nouvelle-France (et également dirigeant de la société secrète, la Compagnie du Saint-Sacrement de l’Autel) portait grande attention. Là son attention fut retenue par la présence d’un petit endroit à l’entrée d’une rivière, une rivière connue par la suite sous le nom de rivière Saint-Pierre. Il nomma cette place, PLACE ROYALE. ..”Mais en tout ce que je veis, ne ne trouvay point de lieu plus propre qu’un petit endroit, qui est jusques où les barques et chaloupes peuvent monter aisément,.... avons nommé la Place royale, à une lieuë du Mont Royal... C'est à cet endroit que sera trente ans plus tard construite la colonie de Ville-Marie. (OEUVRE DE CHAMPLAIN - p. 838-839 , abbé C.-H. Laverdière, M. A.)désobéissance et à libertinage.

[modifier] Première messe dite sur l'île de Montréal (1615)

LA PREMIÈRE MESSE SUR L'ÎLE DE MONTRÉAL - 24 JUIN 1615. La première messe célébrée sur l'île de Montréal eut lieu le 24 juin 1615 à la rivière des Prairies, par le Père Denis Jamet assisté du Père Joseph Le Caron. En commémoration de cette première messe, la ville de Montréal fit ériger en 1915 au milieu du parc Nicolas Viel une stèle en granit surmontée d'une croix. L'une des faces de cette stèle rappelle cette première messe célébrée à Montréal le 24 juin 1615, sur la rive de la rivière des Prairies, par le Père Denis Jamet. L'autre face rappelle le souvenir du Père Viel et de son protégé, Ahuntsic.

Cette stèle du sculpteur J.-C. Picher fut l'œuvre de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. De plus, le visiteur pourra prendre connaissance de la magnifique toile du peintre Georges Delfosse à la cathédrale Marie-Reine du Monde, rue René-Lévesque à Montréal dont l'illustration est tirée.

Au sujet de cette première messe dite sur l'île du Mont Royal, Samuel de Champlain déclare ..."et le jour suivant, je party de là pour retourner à la rivière des Prairies, où estant avec deux canaux de Sauvages, je fis rencontre du père Joseph, qui retournoit à notre habitation, avec quelques ornements d'Église pour celebrer le saintc Sacrifice de la messe, qui fut chantee sur le bord de ladite riviere avec toute devotion, par le Reverend Pere Denis, et Pere Joseph, devant tous ces peuples qui estoient en admiration, de voir les ceremonies dont on fait et des ornements qui leur sembloient si beaux, comme chose qu'ils n'avoient jamais veuë: car c'estoient les premiers qui ont celebré la Saincte Messe".... (OEUVRES DE CHAMPLAIN - p. 504, abbé C.-H. Laverdière, M. A.)

[modifier] Tragédie du Sault-au-Récollet (1625)

Noyade de Nicolas Viel et son protégé Ahuntsic (Auuntsic). Samuel de Champlain malgré le nombre de ses écrits ne décrit pas ce qu'on sait aujourd'hui être la tragédie de Nicolas Viel, ce Récollet qui se noya au Sault-au-Récollet. Pour mieux connaître cet incident, nous nous reporterons au mémoire que nous a laissé Pierre-François-Xavier Charlevoix. Il décrit ainsi la tragédie: ....”Le père Nicolas Viel après avoir demeuré près de deux ans chez les Hurons, eut envie de faire un tour à Québec, pour y passer quelque temps dans la retraite. Des Sauvages, qui se disposaient à faire le même voyage, lui offrirent une place dans leur Canot, et il l’accepta. Ils suivirent la rivière qui sépare l’Isle de Montreal de celle de Jesus, et qu’on appelle communément la rivière des Prairies. Et au milieu de cette rivière il y a un Rapide, que les Sauvages, au lieu de mettre à terre et de faire ce qu’on appelle un portage, voulurent sauter avec un canot. Soit qu’ils eussent pris mal leurs mesures, soit qu’ils le fissent exprès, le Canot tourna; le Pere Viel et un jeune Neophyte, qui l’accompagnoit, se noyérent. Et c’est cet accident qui a fait donner au Rapide le nom de Sault-au-Recollet, qu’il porte encore”... (HISTOIRE ET DESCRIPTION GÉNÉRALE DE LA NOUVELLE-FRANCE - p. 248 et suivante , Charlevoix, Pierre-François-Xavier) Et Charlevoix termine son récit en ajoutant qu’alors les Hurons se sauvèrent. Et puisque ces Hurons étaient apparus mal disposés envers le récollet Viel, on eut de graves soupcons envers eux. Certains ajoutèrent que la chose avait été intentionnelle et planifiée. D’autant plus que les bagages du père Viel avaient été saisis par “ces Barbares”. L’incident eut pour effet qu’à Trois-Rivières, les pères Baillon et Brébeuf différèrent à plus tard des voyages qu’ils désiraient entreprendre vers le pays des Hurons. Cette mort tragique du père Viel retardera quelque peu l'arrivée des Jésuites qui s'apprêtaient alors à venir prêter main forte aux Récollets en Huronie.

[modifier] Rivière des Prairies - point de développement original de Montréal

Aujourd'hui, le secteur de la rivière des Prairies est énormément riche en lieux de mémoire. Voie principale de canotage des Autochtones avant l'arrivée des Européens, c'est par cette voie qu'en 1603 le commerçant Pont-Gravé assisté du cartographe de Samuel de Champlain entra sur l'île du Mont Royal. En 1615, une première messe était dite par le père Jamet assisté du père Le Caron, ce sur les rives de cette rivière. En 1625, le récollet Viel se noya dans l'un des saults, le Gros Sault. De cet incident, le quartier trouva son toponyme: le Sault-au-Récollet. Pendant plus d'un siècle, le Sault constitua la porte d'entrée vers l'intérieur dans un territoire alors appelé les Indes Occidentales. Missionnaires, aventuriers, coureurs des bois, nombre d'entre eux à destination du Mississipi et au delà, de la Chine et des Indes, y passèrent et y laissèrent leur traces. Tels: Samuel de Champlain, Étienne Brulé, Gabriel Sagard, père Le Caron, Jean Nicollet, Pierre-Esprit Radisson, Jacques Marquette, La Vérendrye et d'une multitude autres missionnaires, explorateurs et aventuriers. En 1650, le Sault-au-Récollet atteignait son apogée. En 1696, le sulpicien Vachon de Belmont y construisait un fort, le Fort Lorette, et la dotait d'une chapelle, la chapelle de la Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie. En 1751, une église remplaçera la chapelle devenue trop petite. Mais était survenu en 1642 un événement inattendu, sinon par Samuel de Champlain: celui de la fondation d'une petite colonie à place Royale: Ville-Marie. Alors peu à peu le développement de l'île se déplaça de la rivière des Prairies à Ville-Marie.

[modifier] Montréal-Nord. lieu de développement premier de Montréal

Montréal-Nord peut être fier des événements des premières heures de la Nouvelle-France survenus sur son territoire . La rivière des Prairies constitua alors la porte d'entrée dans les Indes Occidentales. Aussi, les territoires environnant Montréal-Nord sont riches en lieux de mémoire. Le patrimoine historique de ces lieux a peu à peu été effacé du conscient des gens. Site de passage en 1535 de Jacques Cartier en route vers Hochelaga, la rivière des Prairies fut le témoin des premiers instants du Canada. De l'an 1535 à 1642, la rivière des Prairies fut la porte d'entrée des missionnaires, des explorateurs, des aventuriers, vers l'intérieur d'un vaste territoire alors inconnu, les "Indes Occidentes". Peu à peu, ils pénétrèrent les Grands Lacs, descendirent un vaste fleuve, le Mississipi, puis colonisèrent son entrée, la Nouvelle Orléans. Puis ils voguèrent sur la vaste mer découverte par Christophe Colomb en 1492: le golfe du Mexique.

[modifier] Le fort Lorette, œuvre de Vachon de Belmont

On ne peut pleinement apprécier ce que fut le FORT LORETTE sans connaître ce que fut son auteur, le sulpicien Vachon de Belmont. Né en France en 1645 dans une famille financièrement aisée et avantageusement connue, il s’intéressa très tôt aux aux installations fortes, en particulier aux installations militaires. Une étude de Vachon de Belmont faite sur le web (au site http://www.er.uqam.ca/nobel/r14310/DiversPaysages/index.html révèle qu’il s’intéressa dans son jeune âge à ce type d’installation militaire. En 1681 Vachon de Belmont parvenait à l’île de Montréal, en fait à l’île du Mont Réal comme l’île était alors connue. C’était quelque 150 ans, en fait 146 ans, après la venue en 1535 de Jacques Cartier à Hochelaga.

Attaché à la Mission de la Montagne, mission créée vers 1675 et destinée à la conversion des Sauvages et à leur francisation, Vachon de Belmont constata tôt le besoin de pourvoir la mission d'une place forte. En 1683, la mission comptait 210 Sauvages vivant dans 26 cabanes. Elle couvrait alors de vaste champs en culture. En 1685, il décida de construire alors, ce à ses frais, le FORT DE LA MONTAGNE. Aussi, pendant longtemps, ce fort sera connu comme le Fort Belmont. Quatre bastions de forme poivrière constituèrent le système défensif de la mission. De ce Fort de la Montagne, il ne reste malheureusement que peu de chose. Aujourd’hui, deux des quatre bastions ont été conservés et peuvent être admirés sur Sherbrooke, coin rue Du Fort. Onze ans plus tard, Vachon de Belmont dotera le Sault-au-Récollet d'un fort semblable, le FORT LORETTE.

Cet homme que les Iroquois aimaient appeler ".....robe de fer....".- Le site choisi par Vachon de Belmont (sulpicien souvent appelé par les Iroquois SOUTANE DE FER) visait d’une part à dégager la Mission et le Fort de la Montagne trop occupés, mais également à éloigner les Indiens des cabarets de Ville-Marie où trop souvent ils en sortaient ivres. Par ailleurs le site choisi se situait alors en territoire difficile, sur l’axe de canotage préféré des Iroquois. Cette rivière des Prairies était alors connue comme la rivière des Iroquois et était alors le point d’entrée des Iroquois dont Ville-Marie eut tant à souffrir à sa fondation. Aussi, le site choisi devait-il posséder les moyens de défense contre les attaques possibles des ennemis. De plus le fort se devait d’abriter les fonctions usuelles à toute mission. Telle celle d'hébergement et d’éducation des Sauvages. Chose particulière, le site choisi se trouvait sur un territoire hautement historique. Il avait connu la venue du premier Européen, un Breton, Jacques Cartier en chemin pour Hochelaga alors à la recherche d'une voie d'eau vers les Indes. Suite à la venue de l'explorateur, cette rivière devint la porte d’entrée des mille coureurs des bois, des missionnaires, des explorateurs et des commerçants visant à découvrir et exploiter l'immense territoire des Indes Occidentales, un territoire alors inconnu. Le 24 juin 1615, cette rivière des Prairies était le site de la première messe dite sur l’île de Montréal, celle père Denis Jamet assisté du père Joseph Le Caron. En 1625 le site était témoin de la noyade dans l'un des saults de la rivière des Prairies du père Nicolas Viel, récollet, et de son protégé Ahuntsic. D'ores et déjà, le territoire entourant cette rivière prit le nom de Sault-au-Récollet.

La ville de Sault-au-Récollet, créée le 11 avril 1910, comprenait le territoire de l'Île-de-la-Visitation, la côte du Sault-au-Récollet et la partie du lot no 505. Elle a été annexée à Montréal en 1916.

[modifier] Aujourd'hui

De nos jours, Sault-au-Récollet est un district de l'arrondissement Ahuntsic-Cartierville, à Montréal.

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