Saoum

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Le saoum ou sawm (صَوم [ṣawm], jeūne) désigne le jeûne pratiqué durant le mois de ramadan, quatrième pilier de l'islam.

Icône de détail Article détaillé : Pilier de l'islam.

Ce jeûne est prescrit par le Coran, il consiste à s'abstenir de manger, de boire, de fumer et d'avoir des relations sexuelles depuis l'aube jusqu'au coucher du soleil :

« Mangez et buvez jusqu'à ce que l'on puisse distinguer à l'aube un fil blanc d'un noir. Jeûnez, ensuite, jusqu'à la nuit. »
    — Le Coran (II; 185)

Le ramadan est une période de recueillement et le jeûne une occasion de partager la situation des indigents.

Sommaire

[modifier] Notions sur le jeûne

Voici quelques brèves notions sur le jeûne, sa position juridique, les différentes catégories de personnes face au jeûne, les choses qui l’invalident et d’autres informations utiles.

  1. Le jeûne : c’est un acte d’adoration voué à Allah qui consiste en l’abstinence de toute chose l’invalidant, dans la période allant de l’aube jusqu’au coucher du soleil ;
  2. Le jeûne est un des piliers de l’islam ;

[modifier] Les catégories de personnes face au jeûne

  1. Le jeûne est une obligation pour tout musulman adulte, ayant atteint l’âge de la puberté, sain d’esprit, qui en est capable physiquement et résidant (non voyageur).
  2. Le nouveau converti n’a pas à rattraper le jeûne qu'il a manqué avant sa conversion.
  3. L’enfant impubère n’est pas tenu de jeûner. On peut l’inciter à le faire pour qu’il s’y habitue.
  4. L’handicapé mental ne jeûne pas quelque soit son âge et ne doit pas faire manger un nécessiteux. Il rentre dans la même catégorie que la personne âgée sénile et la personne qui n’est pas saine d’esprit.
  5. Celui qui est incapable de jeûner à cause de la vieillesse, ou d’une maladie incurable, celui-ci est tenu de faire manger un pauvre pour chaque jour de jeûne manqué.
  6. Le malade dont on espère la guérison, ne jeûne pas si cela lui est pénible ; mais il compense après sa guérison par un même nombre de jours de jeûne.
  7. La femme enceinte et la nourrice, si le jeûne leur est pénible à cause de la grossesse ou de l’allaitement, ou par crainte pour la santé de leur enfant, peuvent ne pas jeûner ; elles compensent alors les jours perdus une fois que le jeûne leur sera devenu plus facile et qu’elles ne craignent plus pour leur enfant.
  8. Les femmes en période de menstrues ou post-natale n’ont pas à faire le jeûne et elles sont tenues de récupérer les jours manqués après leur période.
  9. Celui qui est dans l’obligation de rompre le jeûne pour sauver quelqu’un de la noyade ou d’un incendie, qu’il le fasse ; il compensera ce jour par la suite.
  10. Le voyageur a le choix entre jeûner ou non. Mais il est obligé de compenser les jours manqués, que le voy­age soit occasionnel (ex : al-‘Umra) ou en permanence, comme les chauffeurs routiers, les chauffeurs de bus ou de taxis. Ceux-ci peuvent rompre leur jeûne, s’ils le désirent, tant qu’ils se trouvent dans un pays étranger.

[modifier] Exceptions à la règle

Il n’est pas considéré comme nul le jeûne de celui qui le rompt par oubli, par ignorance ou par contrainte selon la parole d’Allah (traductions approximatives du sens) :

« ...Seigneur, ne nous punit pas des fautes commises par oubli ou par erreur...Seigneur, ne nous charge pas de ce que nous ne pouvons supporter... »
    — Le Coran, La Vache II; 286

« ...Sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi... »
    — Le Coran, Les Abeilles, XVI; 106

« ...Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous serez blâmés pour) ce que vos cœurs font délibérément… »
    — Le Coran, Les Coalisés, XXXIII; 5

  1. Si quelqu’un oublie et vient à manger ou à boire, son jeûne est correct car il a agi par oubli.
  2. Et s’il vient à manger ou boire en croyant que le soleil est couché ou qu’il fait encore nuit, son jeûne est valable car il l’a fait par ignorance.
  3. Et s’il se rince la bouche et qu’il avale de l’eau involontairement, son jeûne n’est pas interrompu car son acte n’est pas intentionnel.
  4. Et s’il se lève le matin en état d’impureté rituelle (Janâba), son jeûne est correct car c’est contre sa volonté.

[modifier] Les huit choses qui invalident le jeûne

  1. Le rapport sexuel durant la journée du mois de Ramadan ; celui qui commet cette faute est dans l’obligation de compenser en subissant une très lourde peine à savoir : l’affranchissement d’un esclave, ou bien, il doit observer le jeûne de soixante jours consécutifs. S’il n’en est pas capable, il doit nourrir soixante pauvres.
  2. L’éjaculation après masturbation ou suite à un baiser avec son épouse ou des attouchements…
  3. L’absorption de nourriture ou de boisson licites ou de substances illicites, comme la cigarette.
  4. L’injection de médicaments nourrissants avec lesquels on peut se passer de nourriture ou de boisson. Quant aux autres sortes d’injections qui ne fonctionnent pas comme substituts de nourriture ou de boisson, elles ne rompent pas le jeûne, qu’elles soient par injection intraveineuse ou intramusculaire.
  5. La transfusion sanguine, si, par exemple, le jeûneur a besoin de sang après une hémorragie, pour compenser le sang perdu.
  6. L’écoulement du sang des menstrues et les saignements post-natals.
  7. L’extraction du sang par ventouse (Al-Hijâma) ou par n’importe quel autre moyen[1]. Par contre, si le sang sort naturellement, par saignement du nez par exemple, ou après l’extraction d’une dent, le jeûne est valide et correct.
  8. Le vomissement forcé, délibéré ; si le vomis­sement est involontaire, le jeûne n’est pas rompu.

[modifier] Quelques informations utiles

  1. Il est permis au jeûneur de nouer son intention pour le jeûne même s’il est en état d’impureté rituelle, puis, de se laver après le lever du jour.
  2. Il est du devoir de la femme dont les règles ou la période post-natale se sont interrompues avant l’aube, de jeûner, même si elle ne se lave qu’après le lever du jour.
  3. Il est permis au jeûneur de se faire extraire une dent, de soigner ses blessures ou de se mettre des gouttes dans les yeux ou les oreilles. Son jeûne est correct même s’il ressent le goût de ces médicaments dans sa gorge.
  4. Il est permis au jeûneur d’utiliser le cure-dent (Siwâk) à longueur de journée ; le Prophète le faisait.
  5. Il est permis d’atténuer les effets de la chaleur et de la soif en s’aspergeant d’eau, en prenant une douche ou en s’exposant à l’air conditionné.
  6. Le jeûneur peut utiliser l’inhalateur pour soulager ses crises d’asthme.
  7. Il est permis au jeûneur de se mouiller les lèvres si celles-ci sont sèches ou bien de se rincer la bouche à condition qu’il ne gargarise pas.
  8. Parmi les traditions du Prophète concernant le jeûne, est de retarder le repas du Suhûr juste avant l’aube et de hâter la rupture (Al-Iftâr), immédiatement après le coucher du soleil. Rompre le jeûne peut se faire avec des dattes fraîches, sinon avec des dattes sèches ou en buvant quelques gorgées d’eau ; si le jeûneur n’en trouve pas, qu’il prenne n’importe quelle nourriture licite, et enfin, s’il ne trouve absolument rien à manger, qu’il fasse l’intention de rompre son jeûne dans son cœur jusqu’à ce qu’il trouve de quoi manger.
  9. Il est recommandé au jeûneur en période de Ramadan, de multiplier les bonnes actions et d’éviter tout péché.
  10. Il est du devoir du jeûneur d’observer ses obligations religieuses et de s’écarter de tout interdit. Il doit accomplir ses cinq prières dans leur temps respectif, si-possible en groupe à la mosquée.

Il se doit de laisser par ailleurs, le mensonge, la médisance, la tromperie, les transactions à intérêt et tout autre acte et parole interdits.

Le Prophète a dit : « Celui qui ne s’abstient pas de mentir et de se mal conduire, Allah n’a pas besoin qu’il s’abstienne de boire et de manger. »

[modifier] Des actes qui invalident le jeûne ou non

Les juristes sont inépuisables pour définir ce qui est une rupture du jeûne. Ceux-ci ne sont déjà pas d'accord sur la définition de « nourriture » et de « boisson ». Certains pensent qu'il s'agit de tout ce qui passe de l'extérieur du corps vers l'intérieur. Certains sont d’avis que ces termes désignent tout ce qui pénètre l’intérieur du corps d’un individu. Ainsi, se mettre le doigt dans l’oreille pourrait invalider le jeûne, bien que le doigt est lui aussi une partie du corps et ne lui est donc pas « extérieur ». Une injection de glucosé est considérée comme un apport de nourriture et donc comme une rupture du jeûne, néanmoins il n'est guère courant de se soumettre à ce genre d'injections si l'on n'est pas malade, or pour celui-ci le Coran prévoit une alternative :

« Jeûnez durant les jours comptés. Celui d'entre vous qui est malade ou qui voyage jeûnera ensuite un nombre égal de jours. Ceux qui ne pourraient jeûner et qui s'en dispensent, devront, en compensation nourrir un pauvre. »
    — Le Coran (II; 184)

  • Avaler sa salive rompt ou ne rempt pas le jeûne ? non.
  • Se rafraîchir le corps avec de l’eau fraîche ou se gargariser n’invalide pas le jeûne car on a vu le Prophète le faire pendant une période de grande chaleur.
  • Mais passer un examen ne dispense pas du jeûne.

[modifier] Voir aussi

[modifier] sources