Salle Wagram

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La salle Wagram est une salle de spectacle parisienne. Située entre l'avenue de Wagram et la rue Montenotte, dans le 17e arrondissement, à quelques mètres de l'Arc de triomphe de l'Étoile, elle est sans doute le plus ancien lieu de fêtes à Paris. Elle est le dernier vestige architectural des salles de bal qui représentaient, depuis le Directoire et sous la Restauration, l'un des hauts lieux de la vie parisienne. Métro Ce site est desservi par les stations de métro : Ternes et Charles de Gaulle - Étoile.

Sommaire

[modifier] Historique

[modifier] Fondation et essor

En 1812, l’Arc de triomphe de l'Étoile s’élève doucement à la gloire de Napoléon Bonaparte. Le versant nord de la butte de l’Etoile est encore un lieu d'excursion campagnarde pour les habitants de la ville. Dans cet endroit situé hors de l’enceinte des Fermiers généraux, les vins de Suresnes ne sont pas soumis à l'octroi. Dourlans, un vétéran de la Garde impériale, juge le moment opportun pour y ouvrir une guinguette, entre la barrière de l'Étoile et celle du Roule.

[modifier] Restauration et Second Empire

Après Waterloo, il crée le Bal Dourlans : jardin, piste de danse, tonnelles à lampions et une première salle destinée à abriter les danseurs l'hiver, perpétuent la tradition du bal de barrière créé sous Louis XVI. Le comptoir est l'autel de marbre blanc richement sculpté, provenant de l'église du Petit Val à Sucy-en-Brie, pillée sous la Révolution. Ce comptoir a disparu après 1871. L’atmosphère d’insouciance de la Restauration attire sous la pergola de sa guinguette des Parisiens avides de quadrilles et de valses venues d’Autriche.

Sous le Second Empire, le Bal Wagram, prospère. Dourlans aménage dans le jardin des "bosquets d'amour" et fait appel à l'architecte Adrien Alphonse Fleuret, déjà auteur du Théâtre Marigny en 1862, qui dessine les plans d'une nouvelle salle, entourée de deux galeries d’étages. Inaugurée en 1865, c'est la salle que nous connaissons aujourd'hui: le rendez-vous bucolique est devenu une véritable salle de bal. La voûte étincelle de lustres de Bohême. Le plafond d’Adrien Fleuret, un ensemble de peintures, balustres et colonnades, sera inscrit en 1981 à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

Chaque année, la comtesse de Wagram donne un bal d’apparât. Barons et banquiers de la fraîche aristocratie bonapartiste savourent leur triomphe entre la Salle Wagram, rue Montenotte, et celle de l’Empire, reliées par un passage.

[modifier] Au XXe siècle

En 1899, la salle est léguée à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

Dans les années 1920, le propriétaire, Marius Combes, attaché aux derniers accents du style troubadour, fait œuvre de mécène, commandant de nombreux meubles et faisant travailler les artisans d’art.

Tous les banquets et débats interparlementaires, après chaque session de la Chambre des représentants, entre 1930 et 1939, s'y déroulent.

La salle Wagram est associée à tous les symboles de la modernité : le Salon des Cycles et la première exposition d’automobiles à Paris, la boxe française avec le combat, en 1900, entre Charles Charlemont et Castérès qui fut battu[1], la boxe anglaise avec Al Brown, Georges Carpentier et Marcel Cerdan, et la musique, de Leonard Bernstein à Maria Callas et de Duke Ellington à Bud Powell.

[modifier] Sources

[modifier] Notes et références

  1. ID magazine, numéro 10, p.27, La savate, un sport dans l'histoire par Régent Bolduc