Salaire d'efficience

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En économie, le salaire d'efficience est un concept développé dans le cadre du nouveau keynésianisme (notamment par les économistes Carl Shapiro et Joseph Stiglitz en 1984[1]) pour expliquer une partie du chômage des économies de marché contemporaines.

Dans le modèle du salaire d'efficience, l'origine du déséquilibre se trouve dans un problème d'accès à l'information : les employeurs ne pouvant pas connaître parfaitement l'effort fourni par les salariés dans leur travail et notamment s'ils fournissent l'effort maximal. Afin de les inciter à fournir un effort maximum, l'employeur va donc payer le salarié un peu plus que ce qu'il peut attendre dans une autre entreprise : ce salaire plus élevé que le salaire du marché est le salaire d'efficience. Le salarié aura donc tout intérêt à fournir le maximum d'effort de façon à rester dans l'entreprise qui le paie le plus. A l'inverse si son salaire est au niveau du prix d'équilibre du marché, le salarié ne perd rien à changer d'emploi et peut donc "relâcher" ses efforts au travail : c'est le salaire de réservation. Selon cette théorie, le taux de salaire entretient donc une relation croissante avec la productivité de l'employé.

Toutefois, les autres employeurs employant la même stratégie, tous les salaires vont être augmentés (chaque employeur voulant s'assurer de la motivation ou efficience de ses propres salariés). Cela aura pour conséquence de diminuer la demande sur le marché du travail car le travail sera plus coûteux et les employeurs moins enclins à embaucher. L'analyse keynésienne a donné le nom d'équilibre de sous-emploi à ce déséquilibre du marché du travail résultant dans un chômage de masse.

Cette théorie joue un rôle important dans l'analyse économique du marché du travail.

[modifier] Références

  1. Equilibrium unemployment as a worker discipline device. Shapiro, Carl & Joseph E. Stiglitz (1984) American Economic Review, 74 (3), 433-444

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