Discuter:Saadia Gaon

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[modifier] Remarques

Je ne comprend pas la phrase "On ignore comment il a acquis ses connaissances antérieures". Quelles connaissances ? Et antérieures à quoi ? Christophe Cagé - M'écrire * Mes articles 30 mai 2008 à 05:47 (CEST)

Avant Abou Kathir, avant l'Agron, avant le Kittab Al-Rudd ala Anan, ou un jeune Saadia reussit un tour de force dont de nombreux aines n'ont pas ete capables, rien n'est connu de son apprentissage en Torah, en tradition, en philo, en hebreu, etc.: il semble sortir de nulle part, d'ou propositions diverses:
    • son pere
    • Isaac Israeli et David ibn Merwan Al-Mukkamas, et pourquoi c'est hautement improbable
    • Un karaite

--Nathan m'écrire 30 mai 2008 à 13:18 (CEST)

J'ai remplacé par « Contrairement à de nombreuses figures illustres du judaïsme, on ignore tout des premiers maîtres de Saadia, tant pour son éducation juive que pour son apprentissage de la philosophie et des sciences : »

[modifier] Proposition pour un chapitre "contexte"

L'idée est d'expliquer ce qu'à été la période de Saadia d'un point 
de vue religieux, afin d'expliquer pourquoi il a été vu comme un homme 
si important.

[modifier] propo du texte

La période couverte par la vie de Saadia est une période charnière dans l'histoire du judaïsme du fait d'une double crise, qui dure d'ailleurs depuis plusieurs générations.

La première concerne les relations avec l'islam. Religion conquérante, l'islam et la culture arabo-musulmane qui lui est liée sont alors à leur apogée politique et culturelle. Bien que les chiffres précis nous restent inconnus, il est certains que les populations chrétiennes, zoroastriennes ou juives de la région connaissent un courant de conversion important vers l'Islam, la proportion des populations de dhimmi se réduisant avec le temps. L'enjeu pour les communautés juives orientales est donc de préserver le périmètre de la communauté, ce qui implique entre autres choses la capacité à produire une œuvre intellectuelle et théologique susceptible de faire pièce à l'influence l'intellectuelle et religieuse de l'islam.

La seconde crise est celle causée par la contestation des karaïtes. Ce courant juif conteste résolument le judaïsme talmudique, considérant que celui-ci ajoute des règles non prescrites par la Bible hébraïque. Les prêcheurs karaïtes sont à l'époque extrêmement actifs, et développent une œuvre intellectuelle qui influence en profondeur les communautés juives. Pour les partisans du Talmud, l'enjeu est donc de développer les arguments religieux et théologiques, parfois simplement logiques ou philosophiques, permettant de convaincre les communautés de rester fidèles à un texte, le Talmud, dont la rédaction est encore relativement récente, puisqu'elle s'est terminée au Ve siècle. Considéré par ses critiques comme une innovation récente (ses partisans considérant au contraire que ses règles existent de façon non écrites depuis Moïse), le Talmud du judaïsme rabbinique souffre aussi de sa méconnaissance. Faute d'imprimerie, le livre n'existe en effet qu'en un très petit nombre d'exemplaires, certaines régions n'en ayant aucun.

A ces deux crises (l'attirance pour l'islam et l'attirance pour le fondamentalisme textuel des karaïtes) se rajoute un troisième enjeu, plus institutionnel, l'affirmation de la domination des deux grandes académies talmudiques de Babylonie (actuel Irak) sur le monde Juif de l'époque, très éclaté.

L'immense réputation de Saadia va se bâtir autour de ces trois enjeux : en tant que gaon de l'académie talmudique de Soura, il va élaborer une œuvre intellectuelle qui amorce le déclin du Karaïsme, participant ainsi à la réunification progressive du judaïsme oriental. Son œuvre philosophique et théologique a su donner des arguments aux rabbin luttant contre les conversions, asurant ainsi une nette domination des académies de Babylonie.

Au final, il apparaît ainsi comme le pivot d'une période charnière dans l'histoire du judaïsme.