Revue de synthèse

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

2007 (6e sér.)© Fond. « Pour la science »
2007 (6e sér.)
© Fond. « Pour la science »

La Revue de synthèse a été créée par Henri Berr en 1900 sous le titre Revue de synthèse historique. Elle a connu divers partenaires éditoriaux depuis sa création. Aujourd'hui elle est publiée sous forme papier et sous forme électronique avec les éditions Springer Verlag à Paris.

Sommaire

[modifier] Histoire de la revue

En 1900, l’objectif de Henri Berr en fondant la Revue de synthèse était de répondre aux excès de l’érudition et du cloisonnement des disciplines. Lieu de rencontre interdisciplinaire, notamment entre les philosophes et les historiens, les géographes et les sociologues, la revue acquit très vite une légitimité dans le champ des revues savantes et exerça une influence significative dans l’émergence d’une nouvelle histoire qui s'est concrétisée d'abord avec la création de la collection encyclopédique L'Évolution de l'Humanité animée par Henri Berr lui-même et par Lucien Febvre, puis avec la création par Lucien Febvre et Marc Bloch, en 1929, des Annales d'histoire économique et sociale.

La Revue a connue plusieurs séries. De 1900 à 1913, la première d'entre elles manifestait le projet initial de Henri Berr (voir le programme paru en 1900). Au bout de dix ans (voir le bilan tracé en 1910) et parallèlement à la formation de la collection L'Évolution de l'Humanité, la seconde série, publiée de 1913 à 1930, continuait les objectifs de la Revue de synthèse historique (voir l'annonce de la nouvelle série en 1913) et les étendait aux débats qui alors touchaient aux renouvellements des sciences mathématiques et physique, à ceux de la philosophie et de l’histoire des sciences, et à la formation des nouvelles orientations des sciences sociales. La Revue est devenue l’organe de la Fondation « Pour la science » et du Centre international de synthèse, créés en 1925 par Henri Berr. Elle se transforma quelques années plus tard en une troisième série, parue de 1931 à 1985, intitulée Revue de synthèse (voir « Au bout de trente ans », 1931).

C'est sous ce titre qu'elle paraît encore aujourd’hui. La réorientation de 1931 est contemporaine de la création des Annales. La Revue de synthèse accueillit dès lors les travaux de philosophie, d’histoire des sciences et de réflexion sur les sciences sociales et les sciences humaines alors que la nouvelle revue traitait d’histoire économique et sociale. La quatrième série, publié comme la précédente en partenariat avec les Éditions Albin Michel de 1986 à 2001, a visé, dans le contexte de l'affaiblissement des certitudes en histoire économique et sociale, à réactiver l’histoire intellectuelle et de l’histoire des sciences à l'initiative de Jacques Roger, d'Ernest Coumet et de Jean-Claude Perrot (voir « Aux lecteurs », 1986). Au terme de seize années de travail collectif, elle a renoué avec la question initiale : comment formuler l’agenda de l’histoire et des sciences sociales en le soumettant aux impératifs actuels de la critique philosophique et de l’exigence des sciences mathématiques, physiques et biologiques. Une cinquième série vit le jour en partenariat avec les éditions Rue d'Ulm de l'Ecole normale supérieure et couvrit les années 2002 à 2006, prolongeant cette longue tradition d’explorations prudentes et rigoureuses des articulations et des rencontres entre des disciplines distinctes mais nécessairement solidaires et l’état critique actuel des sciences et des sciences sociales (voir « Aux lecteurs », 2002).

Un siècle après sa création, la Revue de synthèse a tiré un bilan des transformations des rapports entre les disciplines et des renouvellements techniques et économiques propres à l'édition scientifique (textes parus en 2004, 2006). Elle a ainsi été conduite à ouvrir en 2007 une sixième série en partenariat avec les éditions Springer Verlag, prolongeant son action sur la scène scientifique internationale (voir sa présentation, 2007). « Nous nous sommes formé l’idéal — écrivait déjà Henri Berr au bout de dix ans — d’une revue qui se rajeunirait et se renouvellerait sans cesse, en portant toujours son effort du bon côté ».

[modifier] Aujourd'hui

La Revue de synthèse caractérise aujourd'hui son activité en ces termes :

"Grâce au concours d'universitaires français et étrangers, la Revue de synthèse accueille aujourd'hui des travaux d'histoire intellectuelle, d'épistémologie, de philosophie, de sociologie, d'histoire économique, sociale, juridique et culturelle. Elle a la vocation d'animer les réflexions situées au carrefour entre la philosophie, l'histoire des sciences et l'histoire générale en encourageant les recherches et les échanges sur les questions touchant aux fondements des sciences sociales, aux renouvellements de l'enquête sur les sciences, aux développements des voies nouvelles propres à l'histoire intellectuelle.*"

"Ainsi la revue se propose d'étudier l'activité cognitive historiquement datée des savants, des philosophes, des hommes de pouvoir ou des clercs ; elle réinsère l'élaboration des concepts et des idées, au sens classique du terme, dans son milieu génétique : l'environnement anthropologique, linguistique, institutionnel et social qui en autorise l'expression et la diffusion. En bref, la Revue de synthèse porte la plus grande attention à l'histoire du travail intellectuel. Elle cherche à éclairer les critères de scientificité des sciences sociales. Elle occupe à ce titre une place originale dans l'ensemble des publications françaises et internationales.*"

* Source : information de la Revue au Centre national du Livre diffusée par ses partenaires éditoriaux.

Dans un contexte de mutation des partages disciplinaires en France et à l'étranger, la Revue de synthèse entend assumer aujourd'hui sa charge en renouant plus que jamais avec sa fonction originelle, au carrefour entre philosophie, histoire, sciences et sciences sociales, agissant au coeur de la formation des futurs savants et intervenant plus facilement à l'échelle internationale du fait de son partenariat depuis 2007 avec l'éditeur scientifique Springer Verlag.

La rédaction de la Revue observe que de tels renouvellements ne peuvent avoir lieu de manière pertinente sans une réflexion sur l’itinéraire de savoirs spécialisés au XXe siècle. Elle encourage donc délibérément, depuis le début des années 1990, les travaux sur l’histoire des sciences et l’histoire intellectuelle du siècle dernier, cela par l’organisation de journées d’études, par la mise à disposition de ses archives à l’Institut pour la Mémoire de l’édition contemporaine (IMEC), par la publication d'ouvrages spécialisés, enfin par la numérisation de son corpus en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France.

La Revue de synthèse est dirigée depuis 1995 par Éric Brian. Depuis 2007, elle est préparée par une équipe rédactionnelle que formée à la fin 2007 par Laurie Catteuw, Étienne Anheim, Vincent Bontems et Valérie Tesnière. Son comité de rédaction est composé de Charles Alunni, Claude Blanckaert, Michel Blay, Dominique Bourel, Philippe Boutry, Jean-Pierre Cléro, Jochen Hoock, Dominique Margairaz, Pierre-François Moreau, Jean-Claude Perrot, Dinah Ribard, Olivier Remaud et Jean-Marc Rohrbasser (voir l'ours complet). Les perspectives de la sixième série sont indiquées dans l'article bilingue Travail de synthèse et diversité des langues/Synthesis work and diversity of languages qui ouvre le n°1 de l'année 2007.

Diffusée en parallèle par la voie électronique et la voie papier, la Revue de synthèse paraît à un rythme trimestriel à partir du premier fascicule de l'année 2008. Il s’agit à chaque fois ou bien de rendre compte d'un chantier entretenu de longue haleine ou bien d'un dossier d’actualité de la recherche grossi de textes additionnels ou de documents pertinents. Une part importante de la publication est réservée aux revues critiques, aux chroniques de la recherche, aux comptes rendus et aux notes de lecture (voir les clés de la Revue indiquées par Henri Berr en 1911, 1925, 1931).

[modifier] Titres de numéros parus

  • Sixième série. Civilisations. Retour sur les mots et les idées (n°1, 2008) ; Leibniz, Wolff et les monades. Science et métaphysique (n°3-4, 2007) ; L’Histoire par le livre (XVIe-XXe siècle) (n°1-2, 2007).
  • Cinquième série. Le Marché dans son histoire (n°2, 2006) ; Questions de temps. Coïncidences et récurrences (n°1, 2006) ; Sciences et philosophie au XXe siècle. L’École de Zurich et le programme surrationaliste (n°2, 2005) ; De l’Édit de Nantes à la Révocation (n°1, 2005) ; Fabrique des archives, fabrique de l’histoire (vol. 2004) ; Géométrie et cognition (vol. 2003) ; Circulation et cosmopolitisme (vol. 2002).
  • Quatrième série. Histoire des jeux, jeux de l’histoire. Journées Coumet (n°2-3-4, 2001) ; Objets d’échelles (n°1, 2001) ; Anthropologies, États et populations (n°3-4, 2000) ; Histoire des sciences économiques (n°1-2, 2000) ; L’inscription de la nature (n°4,1999) ; Les Jésuites dans le monde moderne (n°2-3, 1999) ; Pensée des sciences (n°1, 1999) ; Mathématiques à l’épreuve de l’écriture (n°4, 1998) ; Histoire du scepticisme (n°2-3, 1998) ; Actualité et épistémologie (n°1, 1998) ; Éléments d’histoire des sciences sociales (n°4, 1997) ; Théories de la Libre république (n°2-3, 1997) ; Philosophie dans la France des Lumières (n°1, 1997) ; Autobiographie et courants spirituels (n°3-4, 1996) ; Henri Berr et la culture du XXe siècle (n°1-2, 1996) ; Puissance du langage et histoire (n°4, 1995) ; John Toland (1670-1722) et la crise de conscience européenne (n°2-3, 1995) ; Les territoires de la psychologie (n°3-4, 1994) ; La classification des sciences (n°1-2, 1994) ; Actualité de la métaphysique (n°2, 1993) ; Épistémologie de l’économie (n°1, 1993) ; Animalité et anthropomorphisme (n°3-4, 1992) ; Le commerce culturel des nations (n°1-2, 1992) ; De l’État. Fondations juridiques, outils symboliques (n°3-4, 1991) ; Du fait statistique au fait social (n°2, 1991) ; Auguste Comte. Politique et sciences (n°1, 1991) ; Traditions et sociétés (n° 4, 1990) ; La difficile institution de l’Europe (n°3, 1990) ; Sciences cognitives (n°1-2, 1990) ; Moments de la pensée libérale (n°2, 1989) ; Réception et contresens (n°1, 1989) ; Une histoire des sciences de l’homme ? (n°3-4, 1988) ; Transferts culturels franco-allemands (n°2, 1988) ; Condorcet (n°1, 1988) ; Périodisation en histoire des sciences et de la philosophie (n°3-4, 1987) ; Histoire des idées et théorie de l’évolution (n°3, 1986) ; Questions d’histoire intellectuelle (n°1-2, 1986).
  • Troisième série. Les néo-lamarckiens français (n° 95-96, 1979).

[modifier] Liens externes

Autres langues