René de La Tour du Pin

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René de la Tour du Pin Chambly (lieutenant colonel, marquis de la Charce), est né le 1er avril 1834 à Arrancy (Aisne), non loin de Laon en Picardie.

Sommaire

[modifier] Famille

Fils aîné du marquis Humbert de La Tour du Pin et de Charlotte-Alexandrine de Maussion, il est issu d’une vieille famille dauphinoise, catholique et royaliste. En 1892, le marquis épouse sa cousine, Marie-Séraphine de La Tour du Pin Montauban, dont il n'aura pas d'enfants.

[modifier] Carrière

Il entre à Saint-Cyr en 1852. Jeune officier, il sert sous le Second Empire en Crimée, en Italie et en Algérie avant de participer à la guerre contre la Prusse en 1870. Fait prisonnier cette même année, lors de la chute de Metz, il sympathise en captivité avec Albert de Mun. En septembre 1871, de la Commune, alors qu’il est encore capitaine aide de camp du gouverneur militaire de Paris, il s’engage, à la demande de Maurice Maignen (des Frères de Saint Vincent de Paul) dans l’ « Œuvre des cercles catholiques d’ouvriers » avec ses amis Albert de Mun et Félix de Roquefeuil. Son action est alors inspirée des travaux de Frédéric Le Play. C'est alors qu'il est touché par la situation des ouvriers. Ses écrits politiques sont marqués par cette situation. Plus encore que Lamennais, il est à la source du courant du catholicisme social en France.

En 1877 il est nommé attaché militaire en Autriche Hongrie et rencontre le « comte de Chambord », prétendant légitimiste au trône de France, dans son exil de Frohsdorf. À Vienne il est également marqué par l’influence des catholiques sociaux autrichiens, le plus représentatif d’entre eux étant le baron Karl von Vogelsang (1818-1890) qui anime la revue Vaterland. En 1881, il démissionne de l’Armée et se retire sur ses terres d’Arrancy, dont il sera maire. À la mort du « comte de Chambord », en 1883, La Tour du Pin reporte sa fidélité royaliste sur l'aîné des Orléans, Philippe d’Orléans, « comte de Paris » qu’il rencontre à Eu. Au début 1885, de passage à Rome, il est reçu par le Pape Léon XIII. En 1891, contrairement à Albert de Mun, il refuse le Ralliement des catholiques français à la République. Le futur maréchal Lyautey, qui publie au même moment son Rôle social de l’officier, largement inspiré de l’expérience des « cercles catholiques » demeurera pareillement fidèle à ses idées royalistes.

En 1892, il rencontre pour la première fois le jeune Charles Maurras, encore républicain, amorce d’une correspondance qui devait se poursuivre jusqu’à la mort du colonel. Une fois l’Action française fondée en 1899, La Tour du Pin apporte son concours. Il livrera ainsi trois études à la Revue grise d’AF entre 1904 et 1906, sur la noblesse, la représentation professionnelle et l’organisation territoriale de la France. En 1907 il publie son maître livre, imposant recueil d’articles écrits à partir de 1882 : Vers un ordre social chrétien. Le marquis René de La Tour du Pin meurt à Lausanne le 4 décembre 1924 à 90 ans révolus.

Firmin Bacconnier puis l’Action française constitueront la principale postérité de la pensée de La Tour du Pin. Comme dira Charles Maurras : « Ce n’est pas La Tour du Pin qui est à l’Action française, c’est l’Action française qui est à La Tour du Pin. » La pensée de la Tour du Pin marquera également le général de Gaulle. En 1970, Edmond Michelet, ministre du général, faisait remarquer à ce sujet « s’il est un personnage que le général de Gaulle connaît mieux que Marx, c’est peut être le très ignoré aujourd’hui La Tour du Pin ».

[modifier] Œuvre

  • Vers un ordre social chrétien, Éditions du Trident, 1987

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens internes

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