Raoul-Duval

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Famille de tradition protestante. Le nom patronymique Raoul-Duval est consacré par l'usage depuis Charles-Edmond-Raoul Duval (1807-1896), et a depuis lors été légalement enregistré. La famille Raoul-Duval est toujours à la tête d'un important groupe commercial (import-export : bois, café, rhum, caoutchouc, etc.) et industriel (chimie, engrais, produits végétaux, etc.) dont les origines remontent à 1826 au Havre[1].

Parmi ses membres, on trouve :

  • Charles-Edmond-Raoul Duval, dit Charles-Edmond Raoul-Duval (1807-1893), magistrat. Il fut notamment premier président de la cour d'appel de Bordeaux. Il avait épousé Octavie Say, fille de l'économiste Jean-Baptiste Say (1767-1832), théoricien du libéralisme, et lui-même industriel.
Caricature d'Edgard Raoul-Duval parue dans Le Trombinoscope de Touchatout en 1873.
Caricature d'Edgard Raoul-Duval parue dans Le Trombinoscope de Touchatout en 1873.
  • Edgard Raoul-Duval (Laon, 9 avril 1832-Monte-Carlo, 10 février 1887). Fils du précédent, il intégra très jeune la magistrature. En 1856, il était substitut du procureur impérial à Nantes ; il fut ensuite successivement avocat général à Angers, à Bordeaux et à Nantes. Au mois de juillet 1874, il devint député de la Seine-Inférieure à l’Assemblée nationale, où il rapporta le budget de la marine. Il fut élu député de l'Eure dans la circonscription de Louviers) en 1876 ; battu en 1877 par un républicain, Jules Develle, il fut réélu à la députation en 1884, cette fois dans la circonscription de Bernay, qu'il représenta à la Chambre des députés jusqu'à sa mort en 1887. Il affichait ses sentiments bonapartistes, et se montra un défenseur enthousiaste de « l'appel au peuple ». Son éloquence et son activisme politique lui valurent d'être qualifié, sans méchanceté, de « hanneton dans un tambour » par le journaliste Paul de Cassagnac. Familier des salons parisiens comme de ceux de Rouen, il était lié d'amitié avec Gustave Flaubert. Les lettres que Flaubert lui a adressées ont été publiées.
  • Fernand Raoul-Duval (1833-1892), second fils de Charles-Edmond. Polytechnicien, ingénieur des Mines, agriculteur dans l'Indre-et-Loire, président de la Compagnie parisienne du Gaz, régent de la Banque de France. Parmi sa nombreuse descendance, deux de ses fils sont morts pour la France : le premier René (1864-1916), polytechnicien, ingénieur des Mines, mort d'une maladie contractée au front ; le second, Maurice (1866-1916), agriculteur et rédacteur en chef du Courrier du Centre, tué à Verdun.

D'autres membres de la famille Raoul-Duval, qui se rattachent toujours à la haute société protestante, se sont illustrés dans différents domaines : industrie, négoce international, fonction publique, littérature, etc. Parmi eux :

  • Claude Raoul-Duval (né en 1919) a rejoint l'Angleterre le 22 juin 1940 pour s'engager dans les Forces aériennes françaises libres. Il fut pilote au groupe de chasse Alsace. Abattu au dessus du Havre lors d'un raid offensif sur la Normandie, il participa pendant six mois à l'action d'un groupe de résistance. Il parvint ensuite à rejoindre l'Angleterre via l'Espagne, amenant avec lui les équipages rescapés de deux forteresses volantes. Claude Raoul-Duval est compagnon de la Libération[2] et commandeur de la Légion d'honneur. Il est également l'auteur d'un livre de souvenirs, Ciel de sable, Paris, France-Empire, 1978 (préface de Romain Gary).

[modifier] Notes

  1. Sur le groupe Raoul-Duval (société en commandite : SCRD) voir : Stéphane Siret, « Le Havre », Le Point, n° 1624, 31 octobre 2003.
  2. Voir sa biographie sur le site Ordre de la Libération