Régulateur à boules

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Le régulateur à boules de James Watt trouve son origine dans le système bielle-manivelle et le volant d'inertie rapidement associé sur l'axe en rotation pour éviter le blocage lié à l'existence de deux points morts. Dans la même configuration, un dessin du carnet de l'ingénieur siennois Francesco di Giorgio Martini montre clairement une roue en rotation sur laquelle sont fixées plusieurs boules à l'extrémité de cordes et qui agissent donc de façon proportionnelle à la vitesse de rotation [1], comme c'est précisément le cas pour le régulateur à boules de James Watt.

Le régulateur à boules de James Watt a la réputation d'avoir été l'un des premiers mécanismes de rétroaction, utilisé dans le domaine industriel avec le baille blé utilisé dans les moulins. Les considérations de ces mécanismes d'un type nouveau donnèrent naissance plus tard à des réflexions comme la cybernétique et à des sciences comme l'automatique.

Régulateur à boules
Régulateur à boules

Sommaire

[modifier] Le problème

Il est important, pour ne pas détériorer les mécanismes de transmission mécanique, que la vitesse d'une machine à vapeur soit aussi constante que possible. Si quelques écarts sont, à la rigueur, admissibles pour l'entraînement d'une pompe de mine, des différences de vitesse du même ordre peuvent compromettre le fonctionnement d'une filature ou de métiers à tisser, dont la mécanique est délicate.

[modifier] Comment assurer la régulation ?

[modifier] La régulation passive

Les chaudières étaient, bien entendu, munies, pour des raisons de sécurité, d'une soupape, laissant filer la vapeur chaque fois que celle-ci atteignait une pression dangereuse (la combustion du charbon qui la chauffait n'étant pas forcément très régulière, celui-ci étant enfourné par pelletées entières). L'usage de la seule soupape comme organe régulateur, en faisant fonctionner la chaudière au voisinage du point limite, aurait représenté un gaspillage : toute vapeur que l'on laisse échapper, c'est de l'argent perdu. De plus, ce système de régulation passive ne réalisait que la moitié d'une régulation : capable de limiter une pression excessive, il était incapable de remonter une pression insuffisante.

[modifier] Régulation active

Watt comprit qu'il y aurait avantage à faire agir un régulateur automatique non sur la pression de vapeur, mais sur une vanne d'admission de la vapeur en fonction de la vitesse de l'axe. Comment associer à cette vitesse une position mécanique pouvant contrôler la valve ? Watt imagina d'utiliser la force centrifuge : associer par un engrenage la rotation de l'axe - en général horizontal - à une rotation verticale d'un autre axe comportant deux boules situées aux extrémités d'un pantographe, comme le montre le schéma ci-dessus : plus l'axe tournait vite et plus les boules s'écartaient, ce qui avait pour effet de descendre la partie supérieure du pantographe. Celle-ci pouvait alors être utilisée pour commander la vanne d'admission de vapeur.

Si, à la suite d'une combustion plus forte ou d'une moindre utilisation de la puissance fournie, la vitesse de rotation augmente,

  • les boules tournent plus vite
  • elles s'écartent davantage de l'axe de rotation par force centrifuge,
  • le haut du pantographe descend,
  • et l'admission de vapeur est diminuée - tendant donc à réduire cette même vitesse d'autant qu'il le faut pour revenir au point de consigne.

Si, inversément, à la suite d'un ralentissement de la combustion ou d'une charge supérieure de l'atelier cette vitesse diminue,

  • les boules tournent moins vite,
  • elles se rapprochent en raison de leur poids du fait que la force centrifuge diminue
  • le haut du pantographe remonte,
  • et l'admission de vapeur est augmentée - tendant donc du même coup à augmenter cette vitesse autant qu'il le faut pour revenir sur le point de consigne.

[modifier] Anecdote

On peut trouver dans les vieux gramophones et phonographes des régulateurs à patin qui sont inspirés du pantographe tournant de Watt : la vitesse de rotation (multipliée par un jeu d'engrenages) conduit un patin de feutre à frotter sur un disque métallique, ce qui régule la vitesse. En jouant sur la hauteur du disque métallique, on pouvait régler la vitesse du disque musical entre 70 et 80 tours/minute, afin par exemple d'en permettre l'accompagnement sur un piano accordé à une hauteur légèrement différente (au prix d'une légère modification du tempo).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe

Visualiser le fonctionnement