Réalisme socialiste en France

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Le réalisme socialiste en France est une adaptation conflictuelle et fluctuante du réalisme socialiste soviétique lui-même très chaotique idéologiquement parlant.

En France, la question de la culture ouvrière déjà très présente depuis les années 1920, devient prégnante dans les années 30. Le réalisme socialiste s'exprime de deux façons différentes, d'une part avec un courant se nourrissant de conceptions étroites, proches de la propagande et extrêmement sensible aux injonctions plus ou moins déguisées des différentes instances soviétiques et, d'autre part, avec des positions plus souples revendiquées par Henri Barbusse qui bénéficiait d'un important crédit littéraire en France (son livre Le Feu avait été un énorme succès) et en URSS puisque Staline lui-même ne cachait rien de sa sympathie pour l'auteur. Barbusse se proposait d'être le chef de file d'une littérature engagée indépendante et ouverte aux auteurs bourgeois (les « compagnons de route ») susceptibles d'être séduits par le communisme.

[modifier] Caractéristiques du réalisme socialiste

La principale caractéristique — et la plus stable historiquement — est que l'Histoire a un sens, c'est-à-dire tout à la fois une direction et une signification, qui ne peut être que la réalisation du socialisme mondial. En ce sens, même lorsque cette littérature utilisait les ressorts de la tragédie, elle demeurait porteuse d'un ineffable optimisme. Par ailleurs, et contrairement à l'École populiste, l'ouvrier n'était pas nécessairement la proie d'une espèce d'exhibition littéraire. Enfin, la littérature qui se réclamait du réalisme socialiste se devait d'être édifiante : aspirant à un rôle politique, elle avait pour mission d'encadrer et d'encourager les aspirations révolutionnaires.

En 1930, au Congrès de Kharkov, la position de Barbusse fut tout à la fois attaquée par l'Association des écrivains pan-russes (RAPP ou VAPP) puis par Aragon — les surréalistes s'attachant à ridiculiser son style et, surtout, à libérer le champ de la littérature engagée pour y prendre place — et par Paul Nizan qui, au moment où l'URSS imposait aux PC locaux une politique sociale et culturelle de « classe contre classe », préconisait une radicalisation y compris littéraire et reprochait à Barbusse sa tiédeur à l'égard des écrivains bourgeois.

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