Pyramides d'Égypte

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Article de la série Lieux égyptiens
Lieux
Nomes / Villes
Monuments / Temples
Région
Basse-Égypte / Moyenne-Égypte
Haute-Égypte / Nubie
Localisation
Pyramide
U23 G17
r
O24
mr

Les pyramides d'Égypte, de tous les vestiges monumentaux que nous ont légués les Égyptiens de l'Antiquité, et notamment les trois grandes pyramides de Gizeh, sont à la fois les plus impressionnants et les plus emblématiques de cette civilisation.

Tombeaux des rois, des reines et des grands personnages de l'État, dont l'édification remonte pour la grande majorité au tout début de l'Égypte antique, la forme pyramidale de pierre accueille une ou plusieurs chambres internes reliées par des couloirs.

La grande pyramide de Gizeh, construite par Khéops, fait partie des sept merveilles du monde antique.

Sommaire

[modifier] Des mastabas aux pyramides

Pyramide à degré de Djéser
Pyramide à degré de Djéser

Le mastaba, construction quasi-rectangulaire, était la sépulture des souverains de l'Ancien Empire.

Les raisons du passage des mastabas aux pyramides ne sont pas clairement établies, mais on évoque généralement le souhait d'atteindre des hauteurs de plus en plus importantes pour manifester l'importance et la puissance du pharaon défunt. Les premiers mastabas, à étage unique, ont tout d'abord évolué vers des mastabas à deux étages permettant d'accueillir de nouvelles structures funéraires, le second étage étant moins large et moins haut que le premier.

Avec les débuts de la IIIe dynastie (vers -2700 à -2600), les mastabas sont devenus des pyramides dites à degrés, constituées de plusieurs étages successifs ayant la forme globale d'un « escalier gigantesque » s'élevant vers le ciel. La première et la plus célèbre de ces pyramides à degrés est la pyramide de Djéser à Saqqarah, dont l'architecte était Imhotep. Imhotep voulut ériger une pyramide à degrés s'élevant, tel un escalier gigantesque, vers le ciel afin de symboliser l'ascension du défunt du « monde souterrain » vers les « Cieux ».

Pyramides de Gizeh
Pyramides de Gizeh

L'étape suivante de l'évolution des pyramides à degrés fut l'édification par le roi Snéfrou d'une pyramide dite rhomboïdale sur le site de Dahchour. La pyramide rhomboïdale est une étape intermédiaire entre la pyramide à degrés et la pyramide à faces lisses. La pyramide rhomboïdale est une pyramide dont les faces lisses constituent une pente à sections d'inclinaisons décroissantes en direction du sommet. La non-uniformité de cette pente pourrait être expliquée par des difficultés architecturales vis-à-vis de la stabilité de la pyramide (pente originale trop abrupte) ou de son mode de construction (acheminement des blocs jusqu’à une certaine hauteur…), de difficultés d'approvisionnement (carrières, main-d'œuvre, situation géopolitique), ou encore un effet géométrique volontaire.

Ce type de pyramide est la dernière étape menant au stade ultime de l'évolution des pyramides d'Égypte vers les pyramides à faces lisses de la IVe dynastie (vers -2573 à -2454) ; parmi les plus célèbres on trouve les pyramides des pharaons Khéops, Khéphren, et Mykérinos, à Gizeh au Caire.

[modifier] La construction

Les pyramides montrent, pour leur époque, le grand savoir des ingénieurs égyptiens capables de faire s'élever de tels monuments avec des moyens très rudimentaires. Il existe de nombreuses théories sur la méthode de construction des pyramides égyptiennes mais les spécialistes s'accordent généralement sur de nombreux points.

La plupart des blocs de pierre étaient taillés dans des carrières proches du site de construction. D'autres étaient importés du sud à l'aide de gigantesques radeaux. Les blocs étaient ensuite posés sur des traîneaux et charriés à la force des bras jusqu’à leur emplacement.

Les pyramides ne sont pas construites toutes sous la même forme. Il existe quatre grandes formes de pyramides :

  • La pyramide à degrés : pyramide en forme d'escalier, à l'origine une superposition de mastabas de bases différentes. Par exemple, la pyramide de Djéser qui comporte six gradins, a une hauteur de 60 mètres pour une base de 109 mètres x 121 mètres. Les tranches de maçonnerie, inclinées de 16° par rapport à la verticale font 2,60 mètres de hauteur.
  • La pyramide rhomboïdale : pyramide à deux plans inclinés, l’un partant du bas jusqu’au milieu de l’édifice (58° de pente), l’autre allant vers la pointe (43° 22’). Cette rupture de pente serait due à une erreur d’appréciation des architectes.
  • La pyramide à pente droite : pyramide à quatre parois droites, recouvertes de calcaire très fin leur donnant un aspect lisse. Celles de Gizeh représente la perfection en la matière. La pyramide de Khéops atteignait 146 mètres de hauteur (actuellement 138 mètres) pour une base de 230 mètres et une pente de 51° 50’. Celle de Khéphren a une pente de 53° pour une hauteur de 143,50 mètres et une base de 215 mètres. Quant à celle de Mykérinos, elle mesurait 66 mètres de hauteur pour une base de 105 mètres et une pente de 51° 20’.
  • La pyramide en forme de sarcophage : malgré certaines inscriptions les désignant comme des pyramides, on pense que ces mausolées n’en sont pas.

[modifier] Mystères et fantasmes

Pyramide de Gizeh
Pyramide de Gizeh

De tout temps, ces gigantesques constructions de pierre ont excité l'imaginaire des gens. La raison principale tient peut-être au fait que rarement dans l'histoire de l'humanité, les éléments ayant permis leurs constructions ne se réuniront à nouveau : un pouvoir théocratique tout-puissant, un pays riche et prospère, une main-d'œuvre nombreuse, une administration très développée et un grand savoir empirique. Dans ces conditions, il est plus valorisant pour les civilisations qui contempleront ces « merveilles », de leur attribuer une origine extra-ordinaire que d'admettre ses propres limites.

L'égyptologie naissante du XIXe siècle posant plus de questions qu'elle ne pouvait apporter de réponses, des mythes modernes ont vite rempli les trous qu'elle avait laissés. Il faudra de longues années aux égyptologues pour faire tomber ces mythes un à un, mais malgré tout, ils restent encore bien vivaces dans la culture contemporaine.

Ce qu'il reste de « mystères », ne sont en fait que des questions n'ayant pas encore de réponses unanimes. On peut citer : l'existence ou non de chambres cachées dans la pyramide de Khéops (avec les « trésors » qu'elles pourraient contenir), le protocole exact de construction des pyramides (si tant est qu'il fut unique), la période exacte de construction, ou encore la symbolique qu'avaient ces monuments aux yeux de leurs bâtisseurs.

[modifier] Rapprochement astronomique

Certains égyptologues (comme Selim Hassan) ou archéo-astronomes (comme Robert Bauval) proposent une théorie selon laquelle il existerait une corrélation entre la position et l'orientation des pyramides de Gizeh et la position des étoiles et notamment de la constellation d'Orion.

[modifier] Les plus grandes pyramides d'Égypte

Le classement ci-dessous utilise comme référence la longueur de la base de la pyramide.

  1. Pyramide de Khéops (IVe dynastie) : 230 m ;
  2. Pyramide rouge, Snéfrou (IVe dynastie) : 219 m ;
  3. Pyramide de Khéphren (IVe dynastie) : 215 m ;
  4. Pyramide rhomboïdale, Snéfrou (IVe dynastie) : 189 m ;
  5. Pyramide de Meïdoum, Snéfrou (IVe dynastie) : 144 m ;
  6. Pyramide de Djéser (IIIe dynastie) : 123 x 107 m ;
  7. Sékhemkhet (IIIe dynastie) : 119 m ;
  8. Pyramide de Djédefrê (IVe dynastie) : 105 m ;
  9. Pyramide de Néferirkarê (Ve dynastie) : 105 m ;
  10. Pyramide de Sésostris Ier (XIIe dynastie) : 105 m.

[modifier] Vocabulaire

  • Le pyramidion : pointe de la pyramide (ou d'un obélisque), il est généralement taillé dans du granit et recouvert d'or.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

L'étude (et le fantasme) des pyramides a produit une quantité d'ouvrages dont voici une liste non exhaustive :

En français
  • Jean-Philippe Lauer, Le mystère des pyramides, Presses de la Cité, 1988 ;
  • Georges Goyon, Le secret des bâtisseurs des grandes pyramides, Pygmalion, 1990 ;
  • Gilles Dormion et J.P. Goidin, Les nouveaux mystères de la Grande pyramide, Albin Michel, 1987 ;
  • Gilles Dormion et J.P. Goidin, Nouvelle enquête Khéops, ERC, 1986 ;
  • Christian Jacq, Le voyage aux pyramides, Perrin, 1989 ;
  • Otto Muck, Chéops et la grande pyramide, Payot ;
  • G. Cantu, Le mystère des pyramides, De Vechi, 1977 ;
  • Guy Gruais et Guy Mouny, Le grand secret des pyramides de Guiseh, Le Rocher, 1992 (ISBN 2-268-01329-4) ;
  • Claude Cetekk, Nous avons bâti les pyramides, Interlivres, 1988 ;
  • François Xavier et Thierry Enel, La bible de pierre, Robert Laffont, 1990 ;
  • Jean-François Sers, Le secret de la pyramide de Khéphren, Le Rocher, 1991 ;
  • Mario Salvador, L'architecture, des pyramides au gratte-ciel, Pygmalion ;
  • G. Barbarin, Le secret de la grande pyramide, Adyar, 1988 ;
  • G. Barbarin, L'énigme du grand Sphinx, Adyar, 1966 ;
  • Guy Rachet, L'Égypte mystique et légendaire, Sand, 1987 ;
  • Matila C. Ghika, Esthétique des proportions dans la nature et dans les arts, le Rocher, 1987 ;
  • Matila C. Ghika, Le nombre d'or, Gallimard ;
  • Manuel Minguez, Les Pyramides d'Égypte, Le secret de leur construction, 1989 ;
  • Manuel Minguez, Des Pyramides aux Obélisques, Le secret des bâtisseurs Égyptiens, 1989.
  • Magnifiques pyramides et sphinx mystérieux, collections Atlas.
En allemand

[modifier] Liens externes