Psychohistoire

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La psychohistoire est une science imaginaire créée par Isaac Asimov, sorte de thermodynamique de l'humanité, dont l'objet est l'étude statistique des comportements de grands groupes d'êtres humains (de plusieurs milliards d'individus), dans le but de prévoir son évolution future.

En 1941, avec l'aide de John Campbell pour en établir les grandes lignes, il imagine pour le Cycle de Fondation cette science qui permettrait une forme de sociologie mathématique.

Sommaire

[modifier] Principe

Toujours selon les principes établis par Asimov, cette science permettrait de prévoir par le calcul les évolutions sociales.

Bien que capable de prédire la réaction de masses humaines à certains événements, elle ne fonctionne que pour un très grand nombre d'individus et est incapable de prévoir la réaction d'un individu isolé face à un stimulus donné. Elle reconnaît par contre l'influence d'actes de petite envergure sur l'ensemble de la population qu'elle considère. On peut en cela l'apparenter à la - tout-à-fait scientifique - théorie du chaos.

Elle permettrait donc d'établir des probabilités qui seraient d'autant plus fiables que celles-ci porteraient sur des populations de grande taille. À l'inverse, elle serait d'autant plus hasardeuse qu'elle se verrait appliquer à un petit nombre d'individus, jusqu'à devenir absurde au niveau individuel.

Ce qui suit dévoile des éléments du cycle de Fondation.

Afin d'éviter les paradoxes d'autoréférence, la psychohistoire est censée ne fonctionner que sur des populations qui ne sont pas (trop) informées, dans le détail, de ses conclusions. C'est pourquoi dès le départ la Fondation est coupée en deux : la partie visible qui ne s'occupe que de sciences exactes et historiques, et la Seconde Fondation, « à l'autre bout de la galaxie », qui veille dans l'ombre à la bonne application du Plan Seldon malgré les multiples aléas de l'histoire réelle. En fait, cette science avait été imaginée et conçue par un robot nommé R. Giskard qui apparaît dans la série Robots. Étant donné qu'il avait été modifié, il pouvait voir et influencer les sentiments et décisions des humains. Il était « télépathe ». C'est cette qualité qui lui a permis de fonder la psychohistoire qu'il a ensuite révélée à son ami R. Daneel Olivaw qui lui-même la souffla à Hari Seldon. R. Daneel Olivaw était lui aussi devenu un robot « télépathe » à la mort de R. Giskard.

Fin des révélations.

[modifier] Contexte de la création de l'idée

Quant il élabore l'idée de fondation en s'inspirant de la chute de l'empire romain, Isaac Asimov est un étudiant en chimie de 21 ans. Il propose sons idée de nouvelle à John Campbell (son éditeur) qui veut en faire une série, allant jusqu'à la création d'un second empire (d'où l'idée de cycle). Il explique que cette période de trouble serait exposée « à la lumière de la science de la « psychohistoire » dont Campbell et moi avions bientôt dégrossi les grandes lignes. »[1]

[modifier] Les bases et références scientifiques

La référence à la chimie est clairement établie, notamment l'analogie avec les lois statistiques de la thermodynamique qui permettent de prévoir précisément le comportement de la matière en n'ayant comme données que des probabilités au niveau unitaire.

[modifier] Lien avec la cybernétique

Elle est souvent citée comme étant une forme de vulgarisation de la cybernétique ou des mouvements issues (systémique, théorie du chaos, etc), mais il faut bien noter pourtant que la cybernétique n'est formalisée sous ce nom par Norbert Wiener qu'en 1947-48, alors que les grandes lignes de la psychohistoire datent de 1941. On ne peut donc que supposer des références communes.

Pourtant, le fait que John Campbell ait été un ami de Norbert Wiener au Massachusetts Institute of Technology (MIT) laisse à penser qu'il peut bel et bien y avoir un lien avec le mouvement associé qui avait lui déjà commencé.

[modifier] Notes

  1. Issac Asimov, avant-propos de Terre et fondation

[modifier] Voir aussi