Polignac (jeu de cartes)

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Le Polignac est un jeu de cartes basé sur le principe des levées. Les valets y tiennent le rôle principal.

Sommaire

[modifier] Historique

Le Polignac est apparu en 1830 à la chute de la Restauration française. Son nom vient de celui du dernier Premier Ministre de Charles X, le comte Jules de Polignac, qui faisait alors l'objet de la vindicte populaire, matérialisée notamment sous la forme d'expressions rabaissantes. C'est dans cet esprit que le valet de pique, choisi pour être la plus mauvaise carte, reçut le nom de Polignac au jeu du même nom.

[modifier] Règles

Le Polignac
Le Polignac

Le Polignac se joue de 3 à 8 joueurs avec un jeu de 32 cartes, qui sont classées, en ordre décroissant, du roi au sept (as entre valet et dix). Retirer les 2 sept rouges quand on joue à 3, 5 ou 6 joueurs et les 4 sept si l'on est 7 joueurs.

La meilleure configuration est 4 joueurs.

[modifier] Règle de base

La donne se fait 2 par 2, de droite à gauche. Toutes les cartes retenues suivant le nombre de joueurs sont distribuées.

Il faut éviter d'emporter les valets dans ses levées, surtout le valet de pique, "le Polignac", et tâcher de ne pas faire de levée avec ceux que l'on possède. Le premier joueur ayant posé une carte visible, les autres fournissent une carte de la même couleur. S'ils ne peuvent pas, ils jouent une carte de leur choix. La carte la plus forte fait la levée. S'il se trouve un valet dans la levée, le joueur met celui-ci devant lui.

La partie se termine dès qu'un joueur a atteint le nombre de points décidé entre les joueurs avant le jeu. Ce nombre est généralement de 20 points[1], mais peut aller jusqu'à 50 points[2].

Le perdant est le joueur qui a obtenu ce nombre de points le premier. Tous les autres joueurs sont gagnants.

Ce sont les valets qui font marquer les points, à raison de 2 points pour le valet de Pique, le Polignac, et un point pour les autres.

[modifier] Chelem

Cependant si un joueur réussit le chelem[3] en faisant toutes les levées, il ne marque aucun point et chacun de ses adversaires en marque 5. En cas de chelem, si plusieurs joueurs atteignent ou dépassent le nombre de points décidé au départ c'est celui qui a le plus grand nombre de points qui perd seul. Dans le même cas si plusieurs joueurs sont à égalité aux plus forts points, ils sont tous déclarés perdants.

[modifier] La générale et chelem

La générale est une variante de la règle sur le chelem[4]. Lorsqu'un joueur, juste après la donne, pense pouvoir réussir le chelem, il est tenu de déclarer à haute voix "la générale" pour qu'il soit pris en compte comme écrit au chapitre précédent.

Le joueur qui annonce la générale est tenu de faire le chelem pour en bénéficier. Dans le cas où il échoue en faisant ne serait-ce qu'une levée, il marque 5 points quel que soit le nombre de valets qu'il détient et même s'il n'en possède aucun; les autres joueurs marquent les points selon les valets qu'ils possèdent. En cas d'annonce de générale, on termine toujours le coup avant de faire les comptes (voir le chapitre sue le chelem pour la décision du ou des perdants).

Le privilège du joueur qui annonce la générale est d'avoir le droit de jouer la première carte.

Lorsqu'un joueur a annoncé la générale[5], les autres joueurs cherchent à le faire chuter en essayant de se nuire le moins possible (question de bon procédé).

[modifier] Polignac et Mistigri

Le valet de trèfle avait, avant celui de pique, reçu un nom dans certains jeux de cartes, celui de "Mistigri". Si le Polignac était la plus mauvaise carte du jeu, le Mistigri était la plus forte. Le Mistigri n'existait pas dans le jeu du Polignac.

[modifier] Notes

  1. Grande Académie des Jeux Réunis,s.l., s.d. (début XXe siècle, "Jeux Réunis" est une marque commerciale)
  2. Histoire des Jeux de Société, Jean-Marie Lhôte, chez Flammarion, Paris, 1994
  3. Dénomination retenue par l'auteur de la Grande Académie des Jeux Réunis
  4. La générale est décrite dans l'ouvrage "Tous les Jeux de Cartes" de Luc Megret, chez Garnier Frères, Paris, 1945. La première édition date de 1931
  5. L'origine de l'appellation "Générale" pourrait, peut-être, venir de la définition donnée dans la sixième édition du Dictionnaire de l'Académie Françaisee, 1832 : "GÉNÉRALE s. f. T. de Guerre. Batterie de tambour par laquelle on donne l'alarme aux troupes, soit lorsque l'ennemi approche, soit à l'occasion d'un incendie ou d'une révolte. Battre la générale. La générale bat.", en effet, lorsque la générale est annoncée tous les joueurs s'allient contre le déclarant.
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