Poil

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Folicule pileux
Folicule pileux
Le poil étend la sensibilité de l'organisme, permettant par exemple ici la détection d'un insecte (larve d'une punaise, végétarienne) très petit en mouvement sur la peau
Le poil étend la sensibilité de l'organisme, permettant par exemple ici la détection d'un insecte (larve d'une punaise, végétarienne) très petit en mouvement sur la peau
Certains hommes et plus rarement des femmes ont une pilosité abondante dans le dos, le cou et sur les membres
Certains hommes et plus rarement des femmes ont une pilosité abondante dans le dos, le cou et sur les membres

Le poil est une production filiforme de l'épiderme, couvrant partiellement ou intégralement la peau des mammifères. Lorsque la couverture de la peau est complète, on parle de pelage chez les animaux en général. La pilosité relative au sommet de la tête s'appelle la chevelure chez l'être humain, celle concernant le menton est la barbe chez l'homme, enfin celle du menton et du cou est appelée la crinière chez les animaux. Sous les bras et autour des organes génitaux les poils semblent avoir des fonctions mal comprises, respectivement d'évaporation de la transpiration, et peut-être de diffusion d'hormones. Les poils, cheveux et autres phanères pourraient aussi contribuer à la détoxication de l'organisme, on y trouve, par exemple, une partie de toxiques tels que le plomb, le mercure ou l'arsenic absorbé via l'alimentation ou la respiration qui s'y accumulent. Dans les oreilles et le nez, des poils jouent le rôle de filtre et d'alerte en cas de pénétration (insecte, objet..)

Le poil, aussi appelé follicule pileux ou tige pilaire est enraciné à environ 4 mm sous la peau (derme). La base du poil est nommée "bulbe pilaire". Celui-ci est constitué de kératinocytes et mélanocytes qui se multiplient très rapidement par mitoses successives.

Les kératinocytes durcissent pour constituer la tige pilaire puis meurent. Le bulbe pilaire contient un mélanocyte pour une trentaine de kératinocytes. Les mélanocytes transmettent la mélanine aux kératinocytes : la tige pilaire pousse donc pigmentée jusqu'à la disparition des mélanocytes avec l'âge.

Sommaire

[modifier] Anecdotes

Pourquoi les poils se hérissent-ils quand on a peur ?
Face à certaines scènes ou à certains bruits, les informations transmises au cerveau provoquent une émotion qui déclenche des mesures d'autoprotection. Le gonflement des poils seraient une réminiscence de nos origines préhistoriques. Ce réflexe, courant chez les animaux, sert à impressionner l'ennemi en paraissant plus gros. La chair de poule provoque le même phénomène, en réaction au froid par la constriction des muscles lisses, sous la peau.

C'est un petit muscle lisse, appelé muscle arrecteur (ou horripilateur) qui permet au poil de se dresser. Il réagit au froid, ou à d'autres stimuli.

Dans certains pays, le poil est ou a été objet de censure (au Japon c'est la vision de la pilosité plus que de la nudité qui était interdite au cinéma ou dans les bandes dessinées).

[modifier] Chez l'animal

De nombreux invertébrés (dont insectes) et vertébrés possèdent des poils dont les fonctions semblent très diverses (du pelage à poils creux protecteur à capteur de chaleur et de rayonnement UV chez l'ours polaire, aux poils de moustaches du chat ou vibrisse de la chauve souris qui jouent un rôle pour l'équilibre, l'alimentation et la perception.
Presque tous les insectes sont abondamment garnis de poils microscopiques dont les fonctions sont mal connues.

Les poils sont utilisés par les naturalistes pour identifier des animaux[1].
on peut même aujourd'hui en tirer des informations génétiques sur l'individu ou la population dont il fait partie, en particulier pour le suivi d'animaux devenus rares ou difficiles à observer (loup, ours)

[modifier] Chez les végétaux ?

L'équivalent des poils existent chez de nombreuses plantes, avec des rôles mal compris, parfois protecteurs et éventuellement transformés en épines ou dards (ex : ortie). Dans certains cas les poils semblent jouer un rôle important de capteur de particules ou de capteurs d'eau en nucléant la rosée par « effet de pointe »

[modifier] « Mémoire » toxicologique

Le poil est un tissus à croissance plus ou moins régulière, et dépourvu de métabolisme propre après sa synthèse. Mais qui peut adsorber certains produits.

Cette double caractéristique explique que :

  • la teneur interne d’un poil en mercure ou plomb trace (mémorise) une contamination de l’individu au moment de la production de cette partie du poil. On a ainsi pu rétrospectivement supposer que Beethoven était mort de saturnisme, à partir d'analyses de mèches de ses cheveux qui avaient été conservés après sa mort. En Guyane la contamination mercurielle des amérindiens wayana par le mercure des chercheurs d'or est suivie par l'analyse de leurs cheveux.
  • L’étude des teneurs et rapports isotopiques (par exemple du Deutérium et de l'Oxygène) des les poils de l’année aident à comprendre les migrations de certaines espèces (chauves-souris par exemple[2]) ; La mue des chiroptères se produit annuellement sous l’impulsion d’hormones. Toutes les chauves souris des régions tempérées font une mue par an, toujours dans le gîte de reproduction[3] et toujours en fin de saison de reproduction pour les femelles... et quelques semaines après pour les mâles. L'empreinte isotopique de ces poils est caractéristique de la zone où vivait l'animal au moment de la mue. Des études de ce type ont déjà permise de préciser les voies et stratégies migratoires de petites migration d’oiseaux européens sédentaires[4].


[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. Teerink, B.J. (1991) Hair of West-European mammals: atlas and identification Press syndicate of the University of Cambridge.
  2. Ana G Popa-Lisseanu et Christian C Voigt, Relier l’Europe : Retracer les migrations des chauves-souris grâce aux empreintes isotopiques contenues dans leurs poils, 2008
  3. Cryan et al. 2004
  4. Hobson et al. 2004

[modifier] Liens externes

Animation en 3D sur le poil et sa physiologie - Vulgaris