Place du Carrousel

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La place du Carrousel (ka-rou-zèl) est une place de Paris située face au Louvre. Elle tient son nom d'un type de spectacle d'équitation militaire.

Sommaire

[modifier] Historique

Lorsqu'il fut décidé d'unir, par la galerie du bord de l'eau, le campagnard château des Tuileries avec le vieux Louvre, l'espace entre les deux bâtiments correspondait à un vrai quartier. Venant du Louvre, on rencontrait d'abord la rue Fromentau puis la rue Saint-Thomas-du-Louvre (avec son église) séparée de la rue Saint-Nicaise par l'hôpital des Quinze-Vingts crée par un frère de Saint Louis. La rue des Orties leur était perpendiculaire, qui longeait la galerie du bord de l'eau.

La place du Carrousel se serrait entre de nombreuses bâtisses et groupes d'immeubles dont un qui bordait la rue du Carrousel, rejoignait la rue de l'Échelle pour déboucher rue Saint-Honoré. Elle faisait face à la cour des Tuileries, elle-même subdivisée en trois parties portant chacune son nom : cour des Princes (côté pavillon de Flore), cour Royale et cour des Écuries. Cette concentration de bâtiments de nature hétérogène, ce bariolage architectural rétrécissait considérablement la scène sur laquelle allait se jouer l'acte capital et définitif du 10 août 1792.

[modifier] Le 10 août 1792

Entourés de rues étroites et biscornues, la place du Carrousel et son vis-à-vis, la cour du palais des Tuileries, constituaient un véritable goulet d'étranglement pour une foule excitée, venue de tous les coins de Paris survolté, et qui va, tout naturellement buter sur le palais des Tuileries que des Suisses, par une conscience professionnelle aveugle et désespérée, vont vainement défendre. Le prix payé sera lourd : quelque 700 cadavres abandonnés sur le terrain, dans la cour ensanglantée, dans les abords du jardin, et sur les terrasses au bord de l'eau. Napoléon Bonaparte qui, comme tout Paris, était venu assister à la chute prévisible de la monarchie, tirera une leçon de cette vision d'horreur : une haine instinctive des foules.

[modifier] La fuite à Varennes, 22 au 25 juin 1791

Certains historiens ont pu avancer que c'est au caractère particulier, composite et encore médiéval de ce quartier composé de ruelles, culs de sac et venelles tortueuses que Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine dut son retard lors du rendez-vous de la rue de l'Échelle, le soir de la fuite à Varennes le 20 juin 1791. Peu familière de ce Paris populeux, elle s'y égara.

[modifier] Installation de la guillotine

Le 21 août 1792, on y installe la guillotine qui y restera jusqu'au 11 mai 1793, sauf pour l'exécution, place de la Révolution (actuelle place de la Concorde), le 13 octobre 1792, des voleurs des bijoux de la Couronne de France au Garde-Meuble (aujourd'hui ministère de la Marine) et, le 21 janvier 1793, de Louis XVI. Au total, 35 personnes y furent guillotinées.

[modifier] Installation d'une pyramide dédiée à Jean-Paul Marat

Le 2 août 1793, on installe, à l'emplacement de la guillotine, une pyramide en bois surmontée d'une inscription : « Aux mânes de Marat 13 juillet an I. Du fond de son souterrain il fit trembler les traîtres. Une main perfide le ravit à l'amour du peuple. » On y exhibait aussi la fameuse baignoire-sabot de Jean-Paul Marat ainsi que son écritoire sur laquelle furent conçus quelques-uns de ses appels les plus furieux d'une période qui n'en était pas avare. La pyramide, la baignoire et l'écriteau restèrent jusqu'au 9 thermidor an II.

[modifier] La place du Carrousel aujourd'hui

L'Arc de Triomphe du Carrousel domine aujourd'hui cette esplanade qui, du fait de la disparition des Tuileries en 1883, s'est ouverte sur un Paris toujours plus lointain. L'Arc de Triomphe du Carrousel fut édifié entre 1806 et 1808 pour servir d'entrée d'honneur au château des Tuileries. Métro Ce site est desservi par la station de métro : Palais Royal - Musée du Louvre.

[modifier] Personnalités guillotinées place du Carrousel

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