Phosphogypse

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Crassier de Phosphogypse (kedainiai, Lithuanie)
Crassier de Phosphogypse (kedainiai, Lithuanie)

L'industrie des engrais phosphatés (superphosphate triple essentiellement) et d'acide phosphorique produit d'énormes tonnages de gypse (1,7 t produite par tonne de phosphate).

Le phosphogypse est issu de la fabrication de l'acide phosphorique suivant la réaction : Ca10(PO4)6F2 + 10 H2SO4 + 20 H2O ———> 6 H3PO4 + 10 CaSO4,2H2O + 2 HF.

Ce phosphogypse, très légèrement à significativement radioactif en raison des traces d'uranium présentes dans le minerai phosphaté. Il est encore souvent déversé en mer, ce qui est source de pollution et d'eutrophisation.

Du phosphogypse contaminé par d'autres métaux ou colorants peut être récupéré après traitement décolorant des eaux résiduaires d'industries textiles.

Sommaire

[modifier] Environnement et Santé

L'engrais "superphosphate normal" est peu à peu remplacé par le superphosphate triple. Il contient aussi le gypse issu de la fabrication du phosphate monocalcique de l'engrais.

En terme de tonnage, le phosphogypse issu de la production de superphosphate est la première source de déchets très faiblement radioactifs. En france, la seconde après le nucléaire. On en produit[1] environ 60 millions t/an dans le monde, soit plus de 50 % de la production de gypse naturel|Données Société française de Chimie]

En France, pays parmi les plus consommateurs d'engrais, 6 millions de t de phosphogypse étaient produites annuellement dans les années 80, dont 900 000 t par chacune des unités de Grand Quevilly, Grand Couronne et du Havre, soit autant que toute la production de gypse naturel. La gestion des crassiers de phosphogypse s'ajoute en France à celle des 200 000 tonnes de déchets TFA attendus issues du début de démantèlement des centrales nucléaires (évaluation faite en l'an 2000 [2]).

Pour la seule Tunisie grande productrice de phosphates, 10 millions de tonnes de phosphogypse seraient produites annuellement (source : CNRS [3]

Le phosphogypse en tant que déchet toxique ne devrait plus être jeté en mer. Il commence à être recyclé ou est plus souvent stocké sous forme de terril, crassier (également nommés « empilements » au Canada. Du radon (gaz radioactif cancérigène et potentiellement responsable de mutations) peut dégazer du phosphogypse ou de panneaux de plâtre fabriqués avec du phosphogypse.

De nombreuses études ont visé à le substituer au gypse naturel, notamment pour produire des carreaux de plâtre ou en ajouter dans le ciment. Le séchage de ce plâtre de synthèse s'est avéré peu rentable, mais la fabrication de la variété "alpha" de l'hémihydrate du sulfate de calcium, par autoclavage en présence d'additifs minéraux donne des cristaux de taille plus importante, permettant un séchage moins coûteux.

[modifier] Notes/références

  1. Gypse, Sulfate De Calcium
  2. http://www.cepn.asso.fr/pdf/Rapport/R268.pdf
  3. http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=1046849|Fiche Inist ; Propriétés et perspectives d'utilisation du phosphogypse)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

relatif à la décontamination radioactive du phosphogypse de la Société Française de Chimie