Discuter:Philipp Jacob Spener

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Je lis à la fin de cet article sur Spener qu'il "fut en outre le fondateur de la science héraldique en Allemagne. Son principal ouvrage est le Theatrum nobilitatis Europae (1668-1678)". On ne peut pas rédiger ça ainsi. L'héraldique et son étude, aussi bien en Allemagne que dans de nombreux pays européens, remontent au Moyen-Age ! Spener peut fort bien être un grand nom de la science héraldique en Allemagne, mais n'en est certainement pas le "fondateur".

Par ailleurs, le mot de "secte", pour désigner le mouvement piétiste de Spener, me paraît malvenu, et surtout me paraît peu compatible avec l'exigence de neutralité de Wikipédia. Je comprends que l'auteur de cette phrase entend par là qu'il s'agit d'une dissidence religieuse qui s'oppose à une orthodoxie, et qu'il ne souhaite pas utiliser le mot dans son sens polémique et péjoratif. Mais sur le fond, l'idée de dissidence est assez discutable en ce qui concerne le piétisme, puisqu'il faut distinguer un piétisme "ecclésial", qui est un courant bien identifiable mais qui ne se sépare nullement des Eglises luthériennes "installées", d'un piétisme "radical", qui effectivement s'en sépare, et peut être qualifié de "secte", au sens de "schisme". Or Spener est précisément du côté de ce "piétisme ecclésial", contrairement à Johann Jakob Schütz, que Johannes Walmann considère comme "le deuxième dirigeant des piétistes de Francfort" (p. 46, dans son article "L'état actuel de la recherche sur le piétisme", pp. 31-55 dans "Les piétismes à l'âge classique : crise, conversion, institutions" sous la direction d'Anne Lagny, Villeneuve d'Ascq : Presses Universitaires du Septentrion, 2001, coll. "Racines et modèles"). De plus, le lecteur de Wikipédia ne peut ignorer le sens péjoratif actuel du mot "secte", et a fatalement en tête des réalités récentes plus ou moins médiatiques et spectaculaires, quand il lit ce mot, qui n'ont le plus souvent aucun rapport ou presque avec la réalité historique, théologique et ecclésiologique du piétisme.

Bien cordialement,

André Vertheuil