Pauline Carton

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Pauline Carton, de son vrai nom Pauline Aimée Biarez (* 4 juillet 1884 à Biarritz - † 17 juin 1974 à Paris), fut une actrice de théâtre et de cinéma et une chanteuse française.

Dotée d'un visage sans grâce, dont l'aspect est accentué par des cheveux tirés en chignon étriqué, et d'une voix peu harmonieuse, Pauline Carton devient vite la spécialiste des rôles de soubrette.[1]

Sommaire

[modifier] Biographie

Pauline Carton s'est engagée très jeune dans le théâtre, jouant devant sa famille et ses amis. Elle obtient de jouer dès l'âge de 20 ans dans la pièce de Pierre Wolf, Le Ruisseau. Elle y est une fille de petite vertu dont elle utilisera le nom pour la scène. Elle participe également à des revues de music-hall et joue dans des opérettes. C’est dans l’une d’entre elles, Toi, c'est moi, d’Henri Duvernois et Moyses Simons, qu'elle fit un « tube » en chantant en duo avec René Koval : Sous les palétuviers (1934).

[modifier] La première hippie

Contrairement aux rôles de servantes qu’on lui confiait, elle avait horreur des contraintes domestiques et des tâches ménagères et habita l’hôtel toute sa vie d’adulte (Hôtel Saint-James et d'Albany à Paris 1er mais aussi au Ritz, où elle louait une suite).

[modifier] Cinéma

C'est en 1907 que Pauline Carton débute au cinéma dans des rôles de second plan dont elle devient une spécialiste.

On la voit dans Blanchette, de René Hervil (1921), Feu Mathias Pascal, de Marcel L'Herbier (1925), Éducation de prince, d'Henri Diamant-Berger (1927), Le Sang d'un poète, de Jean Cocteau (1930) et dans Nuits de Princes (1937).

Quand on passe du muet au parlant, elle continue de jouer de son « physique de pou » (sic), pour jouer les rôles de soubrettes, de concierges, ou de mégères.

Elle s'exprime avec une voix très particulière, avec des intonations parigotes.

À partir de 1927, Sacha Guitry, dont elle devient la confidente et la (non officielle) chargée de casting, lui offre un rôle dans une vingtaine de films : Bonne chance, Le Nouveau Testament (1935), Mon père avait raison (1936), Le Roman d'un tricheur (1936), Désiré (1937), Quadrille (1938), ou encore Assassins et Voleurs (1957). Ils tourneront 22 films ensemble. C'est encore Sacha Guitry qui fait d'elle son secrétaire aux recherches historiques pour le tournage de ses films d'époque.

Dès lors mieux appréciée, elle jouera d'assez grands rôles : par exemple dans La Poison (1951), de Guitry.

Elle sera même employée par Abel Gance, Le Roman d'un jeune homme pauvre (1936) et Louise (1938). Max Ophüls lui donne aussi sa place dans Sans lendemain (1939). Sous l'égide d'Henri-Georges Clouzot : Miquette et sa mère (1949), et de Ken Annakin, Le Jour le plus long (1961).

Elle a tourné dans plus de 250 films.

[modifier] Citations

  • Quand j'étais jeune, j'avais le visage lisse et des robes plissées, maintenant, c'est le contraire.
  • Évoquant sa décision de faire don de son corps à la faculté de médecine : Je ne peux pas dire que je ferai un beau cadeau aux étudiants. J'ai même pensé à me faire tatouer autour du cou, « Tant pis pour vous ! »

[modifier] Témoignages

  • Arletty[2] : « Guitry l’envoyait voir les pièces des autres ; lui ne pouvait pas les voir : il jouait. C’est ainsi qu’elle lui avait récité par cœur le premier acte de Fric-Frac,[3] en ne l’ayant vu qu’une seule fois ! Quelle mémoire prodigieuse ! […] Pauline Carton, en plus de sa mémoire d’éléphant, avait un esprit rare. Sacha l’employait aussi pour préparer sa documentation à la Bibliothèque Nationale. À l’occasion, il la chargeait de missions de confiance. Ensuite, point par point, elle lui faisait son compte-rendu détaillé ! C’est ainsi que Sacha recrutait les acteurs et se tenait au courant de tout. J’ajoute au sujet de Pauline qu’elle était d’un niveau supérieur, tant au niveau culturel qu’intellectuel. Trop souvent, elle était cantonnée dans les rôles de bonnes : peut-être avait-elle l’âme d’un premier rôle, sans en avoir malgré tout le physique. »

[modifier] Filmographie

[modifier] Télévision

[modifier] Radio

Elle fut aussi la Maharanee de Samakutra (Pauline IV puis Pauline V) dans le feuilleton radiophonique Signé Furax sur Europe 1 entre 1956 et 1960.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Mémoires

  • Pauline Carton, Les Théâtres de Carton, Librairie académique Perrin (1938), réédition par J'ai lu (1947)
  • Pauline Carton, Histoires de cinéma, Éditions du Scorpion, 1958

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. Biographie sur cinéArtistes.com
  2. In Arletty ou la liberté d’être, portrait-entretien de Christian Gilles, Librairie Séguier, Paris, 1988, ISBN 2906284866.
  3. Pièce de théâtre d'Édouard Bourdet, 1936.
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