Pétrole contre nourriture

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Pétrole contre nourriture est le nom d'un programme qui visait à satisfaire les besoins humanitaires du peuple irakien après la guerre du Koweït (aussi appelée première guerre du Golfe). Il a été mis en place pour réduire les souffrances prolongées du peuple irakien dues aux sanctions économiques mises en place par les ONU suite à l'invasion du Koweït par l'Irak en août 1990. Selon certaines estimations, 1,5 millions d'Irakiens auraient péri par manque de nourriture ou de médicament durant l'embargo international. Hans van Sponeck affirmait que les sanctions internationales causaient la mort de 150 enfants par jour.

Temporaire à l'origine, il permettait à l'Irak de vendre son pétrole et d'acheter en échange de la nourriture, des médicaments et de nombreux services, cela sous la supervision de l'ONU. Il fut interrompu suite à l'intervention militaire des États-Unis et de leurs alliés en 2003.

Conçu comme une "mesure temporaire destinée à couvrir les besoins humanitaires du peuple irakien", le programme "Pétrole contre nourriture" a fonctionné de 1996 à 2003, brassant en tout 64 milliards de dollars.

Sommaire

[modifier] Déroulement et fonctionnement

Après un refus initial, l'Irak signe un accord en mai 1996 pour la mise en place du programme proposé dans la résolution. Le programme commence réellement en octobre 1997 et les premières livraisons de denrées alimentaires datent de mai 1998.

Les revenus issus des exportations du pétrole sont placés sur un compte spécial géré par le Conseil de sécurité des Nations unies.

  • 30 % de ces revenus servent à dédommager le Koweït.
  • 13 % sont affectés au Kurdistan irakien, où les États-Unis et la Grande-Bretagne ont établi une zone dite de « sécurité ».
  • 3 % servent à payer les fonctionnaires de l'ONU.
  • Les 54 % restants servent à l'achat de nourriture et de médicaments.

Mais l'acceptation du moindre contrat est soumise à l'approbation du Conseil de sécurité qui bloquera environ la moitié des contrats. Ce sont les États-Unis et la Grande-Bretagne qui seront à l'origine de la quasi-totalité des vetos. En septembre 1998, le coordinateur du programme humanitaire de l'ONU en Irak, Denis Halliday, démissionne pour cette raison. Début 2000, Hans van Sponeck, son successeur, et Jutta Burghardt, responsable du programme pour l'alimentation mondiale en Irak, démissionnent pour le même motif.

Après la Russie, la France a été le deuxième pays bénéficaire de "Pétrole contre nourriture".

[modifier] Scandale

  • Ce système s'est accompagné d'un important réseau de corruption, conçue par le régime irakien comme un réseau d'influence international. Il s'étendit en France, en Russie, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Italie, en Australie, en Inde, et au sein même des rouages de l'ONU.

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