Pédé

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Pédé ou PD (abréviation phonétique) est une insulte homophobe qui est fréquemment reprise par la communauté homosexuelle s'assumant comme terme sympathique, voire mélioratif.

Sommaire

[modifier] Origine du mot

Issu du mot pédéraste, il en est le diminutif. Il désigne généralement les personnes de sexe masculin ayant des relations sexuelles avec d'autres personnes du même sexe. L'équivalent pour les personnes de sexe féminin est gouine.

[modifier] De l'insulte…

Le mot pédé, souvent associé à "sale" est une des insultes des plus répandues (avec enculé qui fait référence à la pratique de la sodomie). Une enquête montre qu'un lycéen américain entend vingt-six fois par jour des commentaires homophobes.[1]

L'expression est utilisée pour toute personne dont l'orientation sexuelle réelle ou supposée n'est pas hétérosexuelle. Elle est employée envers les hommes jugés trop efféminés, ne répondant pas aux normes de la virilité. Ce mépris est sensible dans les phrases « on n'est pas des pédés » ou « c'est pas un truc de pédé ».

Le mot est aussi utilisé dans l'expression « casser du pédé » pour désigner des violences homophobes, généralement commises en groupe. Expression utilisée par exemple par les agresseurs de François Chenu

L'usage de cette insulte est passible de condamnation.

Au Québec, l'expression pour pédé est fif ou tapette.

[modifier] … à la réappropriation de l'insulte

Face à une telle agression verbale, certains homosexuels, à force d'être insultés, se revendiquent de cette appellation. L'expression est souvent utilisée dans la communauté pour se désigner en désamorçant la charge homophobe de l'insulte, en montrant que l'injure ne touche pas les personnes concernées. « Je suis pédé, et alors ? »

[modifier] Quelques raisons du choix

  • Le mot homosexuel :
    • est trop connoté médicalement.
    • désigne homme et femme
  • le mot gay
    • bien que d'origine française, est trop connoté anglo-saxon
    • est associé à une certaine catégorie de beaux jeunes hommes du Marais.
  • Le mot pédé :
    • de par son origine est plus militant, combatif.

[modifier] Quelques exemples de cette réappropriation

  • Dans le film Les Roseaux sauvages d'André Téchiné, un adolescent se regarde dans un miroir en répétant : "Je suis pédé".
  • Le titre du film Pédale douce, qui reprend le jeu de mot (avec un dérivé de pédé au féminin)
  • La chanson "petit pédé" que Renaud écrit avec tendresse pour un de ses amis.
  • Le groupe de militants "Les Panthères roses" qui se définit comme un groupe de gouines, pédés et trans en colère.
  • L'émission Pédérama menée par un collectif LGBT sur radio libertaire.
  • "La guerre ce n'est pas un truc de pédé". A dire avec une voix virile ou efféminée selon le message à faire passer.

[modifier] Références

  1. Enquête de la Commission sur la jeunesse gay et lesbienne de l'état du Massachusetts - 1993

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Sources

  • François Delor, Homosexualité, ordre symbolique, injure et discrimination, Bruxelles, Labor, 2003.
  • Didier Eribon, « Ce que l'injure me dit », Papiers d'identité, Fayard, 2000.
  • Antoine Pickels, Un goût exquis, essai de pédesthétique, collection éthique esthétique, éditions cercle d'art, 2006.