Oumarou Ganda

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Oumarou Ganda est un acteur et réalisateur nigerien, de l'ethnie Djerma, né en 1935 à Niamey (capitale du Niger) ou il a effectué ses études primaires avant de s'engager à 17 ans dans le corps expéditionnaire français comme tirailleurs. Il est envoyé en Indochine où il passe deux ans. De retour au pays, il s'aperçoit que la vie n'est pas facile même pour un ancien combattant qui ne trouve pas de travail. Il émigre en Côte d'Ivoire. Entre autres petits boulots, il aura exercé comme Sembène Ousmane, le métier de docker au port d'Abidjan. C'est là qu'il rencontre Jean Rouch. L'ethnologue qui s'intéresse à la communauté nigérienne de la Côte d'Ivoire envisage une enquête sur l'émigration. Il engage Ganda comme enquêteur statisticien. Puis, ils en viennent au cinéma. Celui qui allait devenir un symbole du cinéma africain entre donc dans le septième art en jouant d'abord "un petit rôle" dans Zazouman de Treichville en 1957, puis le principal rôle dans Moi un Noir. A travers ces deux films qui sont réalisés par Jean Rouch, Ganda contracte le virus du cinéma. Quelques années plus tard, Jean Rouch lui suggère de rentrer au pays. Il pourrait rejoindre une équipe de techniciens qui allaient entreprendre des projets qui allaient certainement l'intérêt. Dès son retour à Niamey, "Moi un Noir" est engagé comme assistant technicien au Centre culturel franco-nigérien. Il y trouve dans le club Culture et Cinéma, des techniciens qui dispensaient une formation aux jeunes voulant embrasser les métiers du cinéma : réalisation, caméra et son. Ganda avait pour compagnons Inoussa Ousséini, Hamidou Moussa et bien d'autres. Plusieurs films éducatifs ont été ainsi réalisés. C'est dans ce cadre qu'est lancé un concours de scénario en 1968. Le jeune vétéran avait une histoire qui lui tenait à cœur, ainsi fut écrit la script de son premier film.

  • Cabascabo (1968, 45mn, noir et blanc, film entièrement tourné en Zarma) avec Zalika Souley, Oumarou Ganda.

Film autobiographique qui tente de reconstitué l'histoire du service de l'auteur dans le corps expéditionnaire français en Indochine. L'anecdote est celle d'une jeune soldat qui voit ses compagnons tomber sur les champs d'honneur pour une cause à laquelle ils se sentent complètement étranger. De retour chez lui, il pourra accéder au emplois réservés parce qu'il aura manqué de se mettre au garde à vous devant un sergent.

Arrivé à Paris pour le montage de son premier film, Oumarou Ganda se trouve pris dans les embouteillages de mai 68. Avec beaucoup de chance, il réussit à faire une première dans la capitale française. Sélectionné au Festival de cannes en 1965 pour la semaine de la critique internationale, deux mois plus tard, il obtient le Prix spécial du jury au sixième festival de Moscou puis à Malaga (Espagne) le Prix de la critique internationale et celui de la fédération espagnole des ciné-clubs (1969), à Carthage une mention spéciale.

  • Wazzou (1970, 50 mn, 16mm, couleur, film entièrement tourné en langue Zarma), la deuxième fiction d'Oumarou traite de polygamie, mariage forcé et vengeance d'une co-épouse qui se trompe de cible. Peinture des travers de la société nigérienne en particulier, mais de manière générale de la société africaine, ce film se montre particulièrement critique envers ceux qui détiennent un certain pouvoir. Entre les diverses récompenses, il aura reçu le Grand Prix du Fespaco en 1972.
  • Saïtane (1972,64mn, couleur, film entièrement tourné en Zarma) se situe sous l'angle de la critique sociale. Dans un petit village, un marabout sert d'entremetteur, plutôt de facilitateur, entre une femme adultère et un amant bien entendu fortuné. Les interprètes : Oumarou Ganda, Moussa Alzouma, Damouré Zika, Amadou Saley, Zalika Souley, Insa Garba. Image : Jean-Pierre Leroux ; son : Moussa Hamidou. Montage : Danièle Tessier.
  • L'Exilé (1980, 90 mn, 16mm, couleur) se présente comme une anecdote sur la parole donnée. Le film s'inspire d'un conte africain. Le conte comme source d'inspiration, tant au plan de l'anecdote que de la narration cinématographique, reste un des aspects qu'Oumarou Ganda a remarquablement introduit dans le cinéma africain. Il a par ailleurs fait découvrir sur le plan international le cinéma de l'Afrique noire. Oumarou Ganda a signé plusieurs films documentaires. Il décède un après avoir réalisé l'Exilé.

A la veille de son décès, Il travaillait sur le scénario d’un documentaire. Sa santé était fragile, il souffrait depuis quelque temps d’un malaise cardiaque. Mais sa passion du cinéma l’emporta sur ses soucis de santé. Mort le 1 janvier 1981.

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