Opéra de Nice

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L’Opéra de Nice est un théâtre lyrique municipal situé dans le Vieux Nice.
Le bâtiment se présente dans un tissu urbain imbriqué avec deux façades principales; l’une au sud, sur un bord de mer nommé quai des États-Unis, jadis occupé par les remparts et des baraques de pêcheurs, l’autre au nord, avec l’entrée de l'édifice donnant sur la rue saint François de Paul.

[modifier] Historique

La façade Nord de l'opéra de Nice
La façade Nord de l'opéra de Nice
L'intérieur de l'opéra
L'intérieur de l'opéra

À la fin du XVIIIe siècle , la vie mondaine s’organise autour de nombreux théâtres installés proche de la place sainte Dominique, actuellement place du Palais de Justice.
Et dès le milieu du XVIIIe siècle[1], il existe déjà une salle de spectacle, appelé Théâtre Maccarani, près de la porte sainte Eloi, aujourd’hui site de l’actuel Opéra.
En 1789, une société rivale dite des Quarante[2] le rachète. Il est alors agrandi et rénové pour accueillir une clientèle hivernante de plus en plus nombreuse.
Les troupes françaises occupent Nice en 1792. Le théâtre est transformé en Club Patriotique puis retrouve un peu de sa vocation sous le vocable de Théâtre de la Montagne.

À la Restauration sarde, il continue d’être géré par la société des Quarante jusqu’en 1825.
Un an plus tard, en 1826, sous l’impulsion du roi Charles-Félix de Savoie, la ville le rachète, le démolit et fait construire le Théâtre Royal. Sa réalisation néoclassique est confiée à l’architecte Benoît Brunati selon le modèle du Teatro San Carlo de Naples. Le plan intérieur est un parterre spacieux, sans siège et avec plusieurs étages de loges. L’immense rideau de scène est peint par Jean Baptiste Biscarra avec un motif sur le thème du « Triomphe de Catherine Segurane ».

Au cours du Second Empire, il s’appelle le Théâtre Impérial.
En 1871, il devient Théâtre Municipal, et le 23 mars 1881, un incendie le détruit entièrement[3] et fait soixante trois victimes.
Dès 1882, la municipalité d’Alfred Borriglione décide de reconstruire et d’agrandir un nouveau théâtre sur les cendres de l’ancien. Les plans sont réalisés par l’architecte François Aune et validés par Charles Garnier. L’architecture extérieure est inspirée d’un style dit éclectique, et à l’intérieure la grande salle disposée en fer à cheval est luxueusement décorée et ses dimensions sont spectaculaires, 19 m de large sur 23 m de long. La fresque du grand plafond, représentant un ciel mythologique, est réalisée par le peintre Emmanuel Costa. Le nouveau théâtre municipal est inauguré le 7 février 1885 avec Aïda de Giuseppe Verdi[4].

En 1902, le théâtre Municipal devient l’Opéra de Nice, et obtient la classification de monument historique en 1993.
L'Opéra de Nice a présenté deux créations mondiales :

Disposant d'un choeur, d'un ballet et de l'Orchestre Philharmonique de Nice, l'Opéra se caractérise par l'excellence de ses productions lyriques, ainsi que par son engagement en faveur de la modernité. C'est ainsi qu'il a présenté pour la première fois en France les plus grandes oeuvres de répertoire (La Forza del Destino [1873],Lohengrin [1881], Eugène Onéguine [1895], L'or du Rhin [1902]...), et crée un certain nombre d'oeuvres essentielles, parmi lesquelles La Vida Breve de Falla, Elégie pour de jeunes amants de Henze, ou encore Elephant Man de Laurent Petitgirard. L'Opéra de Nice a entretenu des relations suivies avec les plus grands artistes lyriques : - Régine Crespin [La Walkyrie en 1953, Otello en 1954, Werther en 1975, La Grande-Duchesse de Gerolstein en 1981, Le Medium en 1984] - Montserrat Caballé [Il Trovatore en 1971, Catarina Cornaro en 1974, Don Carlo et Un Ballo in Mascherra en 1976, Adrienne Lecouvreur en 1977 et 1978, Don Carlo en 1978 et 1979, Luisa Miller, Maria Stuarta et La Forza del Destino en 1980, Andrea Chénier et Manon Lescaut en 1981... ] - José Carreras [Un Ballo in Mascherra en 1976, Adriana Lecouvreur, Tosca, Luisa Miller... ]

Parmi les productions historiques, on peut citer La Bohème avec Luciano Pavarotti en 1976, Salomé et Parsifal, dirigés par Jeffrey Tate en 1983, avec Gwyneth Jones et Leonie Rysanek, Samson et Dalila en 1985 avec Placido Domingo, Waltraud Meier et Georges Prêtre, La Clemenza di Tito en 1986, avec Jennifer Larmore et Anne-Sofie von Otter, enfin Don Carlos en 1997 dans la mise en scène de Luc Bondy, avec Karitta Matilla et José van Dam.

A cela, il convient d'ajouter la venue, depuis son origine, d'artistes d'exception, tels que Waltraud Meier, Carlo Bergonzi, Franco Corelli, Teresa Berganza, Placido Domingo, June Anderson, Roberto Alagna, Ruggero Raimondi, Dmitri Hvorostovski ou encore Edita Gruberova. Ces dix dernières années, l'Opéra de Nice a accueilli Juan Diego Florez dans Falstaff et Le Barbier de Séville, Matti Salminen, Barbara Hendricks et Rita Gorr dans Eugène Onéguine, Salvatore Licitra dans Tosca, José Cura dans Otello, Marcelo Alvarez dans La Traviata, enfin Rolando Villazon dans Werther.

[modifier] Liens externes

Site officiel de l'Opéra de Nice

[modifier] Notes et références

  1. Revue Nice Historique n°357 - 1914, p.106.
  2. ib. n°839 -1904, p.184.
  3. Opéra de Nice - Un peu d'histoire, site municipal
  4. Opéra de Nice - Présentation, evene.fr