Discuter:Olusegun Obasanjo

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Bonjour (:Julien:) et Jaymz Height-Field,

Encore désolé, mais j'ai réinstauré la modification que j'avais apportée.
Mais ta remarque, (:Julien:), est franchement déplacée, erronée et à côté de la plaque pour les raisons suivantes et d'autres :

  1. Ukrainien, je suis né au Sénégal et j'ai vécu les 14 premières années de ma vie dans ce pays, au Mali, au Nigeria (eh oui) et, pour de courtes périodes, au Cameroun, en Côte d'Ivoire, au Gabon et en Afrique du Sud ;
  2. Cela peut te paraître curieux, mais ce n'est qu'à l'âge de cinq ans (ou six, selon ma mère) que j'ai compris que j'étais un "tubab", un blanc ;
  3. À mon arrivée aux États-Unis, les gens qui ont d'abord attiré mon regard attentif ont été les "Afro-américains", puis les Amérindiens, essentiellement les Lakĥoṫa et les Diné ;
  4. J'ai toujours eu à cœur d'apprendre correctement au moins l'une des langues des pays où j'ai vécu (à l'exception de l'Afrikaans, pour des raisons compréhensibles, car c'était en 1969), comme c'est le cas depuis que je vis et travaille essentiellement en Norvège et que cela a été le cas en Alsace, puis en Bretagne (dans ces trois derniers cas cela signifie : français, alsacien, breton, bokmål et le dialecte de "mon coin", l'Østland (et je ne suis pas plus méprisant en disant mon coin que quand je parle de ma région d'origine et de double-résidence, la Галичина), nynorsk et davvisámi) ;
  5. Si je suis journaliste (m'occupant beaucoup du Caucase, notamment du Нохчийчоь, des Tatars et des Rroms), ma formation initiale est celle d'ethno-linguiste. Je pense que ce dernier point suffit à expliquer mes points de vue : respect des ethnies avant toute "normalisation" internationalisante (du genre Tchétchène pour Нохчийн — c'est comme si on désignait l'ensemble des Alsaciens par le terme Wasselonne, même pas "Wasselnheim" —, Sioux, Tsiganes et autres stupidités du genre), compréhension minimale d'une culture et de son interaction avec les autres (ce qui ne saurait se passer de la compréhension de la langue), regard à 360° etc.

Pour ces raisons et quelques autres, le coup du « ces gens-là » est, au minimum déplaisant. Si j'explique qu'un Finnois ou un Hongrois met traditionnellement et normalement son nom avant le prénom, tu ne porterais pas le même jugement sur cette observation et ne soupçonnerais probablement pas un mépris quelconque. Mais quand il s'agit d'un nom yoruba dans un pays qui compte un peu plus de 500 langues et dénigrer la notion étrange de pan-nigérianisme (qui, elle, a des implications et des connotations pour le moins curieuses, voire dangereuses et, de plus, est défaite par la réalité, comme dans presque tous les pays aux frontières définies brutalement et non par un long cheminement de l'histoire), tu estimes que la précision est douteuse... Eh bien, non : Crazy Horse ne s'appelle pas ainsi mais Tĥašunka Witkʼo et Nelson Mandela est en réalité Rolihlahla (dans sa version courte, car je passe trop de temps à me défendre contre une telle suspicion) et cela me paraît être un minimum de respect que d'observer l'usage du pays concerné et non celui du Quai d’Orsay, du Pentagone et des "rebaptiseurs" de tout poil ou de me laisser aller à la paresse et à l'habitude.

En outre, l'idée d'un pan-norvégisme (pourquoi pas ?), voire d'un pan-européisme (je les attends, ces langue et usage unifiés…), ne sont pas aussi ridicules que l'idée de pan-nigérianisme sur le plan linguistique (à moins de considérer que l'usage de l'anglais le représente et gomme toute réalité, CQFD), ce dernier étant du même tonneau que le pseudo-serbo-croate et la russification des autres langues de l'ex-URSS (et, par nature, je sais de quoi je parle), y compris de celles qui n'appartiennent pas à la famille slave.

Hors ces corrections successives de la graphie et des termes en usage montrent immédiatement que leurs auteurs n'ont pas le même souci de respect, pas plus que celui de la précision et qu'il ne parlent pas au moins l'une des langues concernées. En l'occurence, écrire Olusegun Obasanjo ou même Olusẹgun Ọbasanjọ au lieu de Oluṣẹgun Ọbasanjọ est faux et induit une prononciation que "ces gens-là", comme tu le dis (:Julien:), ne comprendraient absolument pas. J'attends avec impatience que vous vous attaquiez aux transcriptions correctes du chinois (汉语)... pardon, du mandarin, ainsi que le disent si rapidement tant d'ignorants qui retardent de "quelques" années et croient tenir la bonne distinction. Mais ce serait un autre débat.

Je serais désolé de te paraître déplaisant ou autre chose, mais j'en ai vraiment assez des approximations ou franches inexactitudes sur une encyclopédie qui a pour but d'informer, de les corriger et de voir ces corrections remplacées par des mentions qui relèvent du Larousse de l'entre deux-guerres, pour des raisons échappant à la raison et divers prétextes parfois douteux, du genre "googlesque". Je ne sais plus qui a dit cela, mais « le respect, ça commence par dire le nom de quelqu'un correctement ». Іван Коренюк — Ivan Korenyuk 6 juillet 2007 à 20:36 (CEST)

Salut, Loin de moi l'idée de contester tes modifications de graphie (ce n'est pas avec mes quelques mots de yoruba que je ferais le poid, par contre je parle edo et un peu ibo). Ma modification visait simplement à donner un lien pour comprendre la graphie du nom. A ce que je sais le yoruba n'est pas une langue de tradition écrite, et l'alphabet pan-nigérian a justement été créé pour pouvoir respecter au mieux la prononciation de toutes les langues. L'alphabet latin n'est pas tout à fait un alphabet pan-européen car, par son ancienneté, il a fini par diverger un peu selon les langues. En fait je voulais dire "en yoruba écrit en alphabet pan-nigerian", tout comme on pourrait dire "en français écrit en alphabet latin". On pourrait faire le parallèle avec par exemple Mao Tsé-toung (nom "courant"), 毛泽东 en chinois, et Máo Zédōng en transcripton latine. Mais peut-être que je me trompe ? Jaymz Height-Field 7 juillet 2007 à 09:29 (CEST)
Non, tu as parfaitement raison pour ces derniers points, tel Máo Zédōng pour 毛泽东 au lieu de Mao Tsé-toung. Par contre, en ce qui concerne l'ancienneté de l'écriture du Yorùbá et du Hausā (qui lui, est écrit depuis l'islamisation en caractères arabes, comme le Wolof et pas mal d'autres) en caractères latins, si je me souviens bien, en dehors du kiSwahili, ce sont les premières à avoir reçu une écriture romanisée en Afrique noire, avant l'Igbo et bien d'autres (les colonies britanniques étaient mieux loties que les autres — avis à ceux qui me soupçonnent de me méprendre sur ces gens-là : ce n'est pas une apologie du colonialisme…). Pour ma part, j'ai des petits bouquins en Yorùbá datant de 1934 à 1962 (mais je sais qu'il en existe de semblables qui sont plus anciens) utilisant les mêmes conventions que maintenant et que le Dictionary of Modern Yoruba de R. C. Abraham (1959), à relativement peu de choses près. Les différences que tu pourras constater portent essentiellement (et malheureusement) sur l'usage ou non des diacritiques tonaux, point quelque peu délicat de cette langue et d'autres, puisque les tons audibles sont plus nombreux que les trois écrits (descendant/montant/median). Pour le Hausā, mieux diffusé à l'écrit, j'ai plusieurs bouquins de 1923-1966 (et même un pauvre vieux lexique de 1913…) dont les conventions orthographiques et l'usage des caractères ɓ, ɗ, ƙ et ʼ, comme en Pulaar étaient, là aussi, plutôt bien respectés. Mais, encore, les textes portant les marques tonales et de longueurs des voyelles sont rares. Dans les deux cas, heureusement que j'étais gosse et que j'ai appris ces deux langues d'abord oralement, avant de m'y attaquer à l'âge adulte avec la littérature disponible.
Pour ce qui est de l'Asusu Igbo, j'étais au Nigeria à une période où il ne faisait pas bon être dans le sud-est du pays, c'est-à-dire pendant la guerre dite du Biafra, et le peu de Nnewi que j'avais appris est oublié depuis longtemps. Et pour l'Èdó, je ne saurais même plus compter jusqu'à trois… Je fais donc confiance à ceux qui connaissent ces langues.
Enfin, je ne crois pas que les simplifications enrichissent le lecteur : It's worse to believe you know than to know nothing, I say!
Quant à la notion de pan-nigérianisme, qui est rejetée par les gens qui y voient, comme moi, soit une société Coca-Cola soit la tentative de domination d'un groupe sur les autres[1], est probablement à ranger dans le grand placard des fausses bonnes idées. Un pays uni, lorsque c'est possible (le cas contraire étant la partition défendable de l'Éthiopie et de l'Érythrée) avec les frontières laissées par les colonisateurs n'implique pas une uniformisation des cultures, langues, usages etc. Et le Nigeria est bien une fédération, pas une république une et indivisible… Іван Коренюк — Ivan Korenyuk 7 juillet 2007 à 15:51 (CEST)
Note
  1. Ukrainien d'origine et de passeport, je note la différence entre notre langue d'avant 1991 et celle de maintenant, qui commence à se dérussifier (ce qui était présenté comme une sorte de dialecte d'une hypothétique lingua sovietica était bien une russification de la langue, voire de la grammaire et le détournement de l'évolution naturelle de cette langue et des autres). Et je ne parle même pas du biélorusse, qui commence tout juste à sortir la tête de la forte marée de polonismes, russismes et soviétismes à tout-va, ou des langues que l'on a réunies un peu vite sous le générique serbo-croate et de bien d'autres cas similaires dans le monde.