Olivier Bernard

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Olivier Bernard (né le 27 novembre 1925)

Olivier Bernard est l'une des figures les plus atypiques de la musique d'aujourd'hui. Rare et secret, ce disciple raffiné d'Yves Nat et Nadia Boulanger — ces deux maîtres de la musique française — a entamé très tôt une carrière de concertiste. Sous le regard tutélaire de trois fées (Marguerite Long, Yvonne Lefébure et Magda Tagliaferro), le jeune pianiste débute par une tournée en Europe, puis en Amérique du Sud. Dirigé par Charles Münch ou Eugen Jochum il joue ses compositeurs de prédilection : Bach, Schumann, Brahms, mais également Debussy, Chabrier ou Roussel (dont il enregistre le Concerto avec Münch).

Mais le piano ne suffit pas à ce musicien complet et indépendant ; le son l'intéresse, sous toutes ses facettes.

Il devient ingénieur du son pour la Radio, puis passe directeur de la musique, à la Comédie Française. À ses premières compositions s'ajoutent celles destinées à la scène : Vitrail (1964), La voleuse de Londres (1967), On ne peut jurer de rien (1968), Si Camille me voyait (1969), La chasse aux corbeaux (1970), Amorphe d'Ottenburg (1971), Suite en rouge, trois ballets pour Federico Garcia Lorca (1972), Dada (1973), Célimare le bien aimé (1977). Au début des années soixante-dix, lassé de la vie parisienne, il s'établit en Pays de Caux, à Saint-Pierre-en-Port.

Face à la mer, et désormais préservé de l'extérieur, Olivier Bernard imagine un salon de musique, à la fois studio d'expérimentation acoustique (Musique pour les orgues, 1974 ; pour les clavecins, 1976) et cabinet instrumental investi de plusieurs pianos, d'un orgue, d'un clavecin et d'un " clavier à languettes ", instrument " d'époque " au procédé exclusif qu'il a inventé — et sur lequel il enregistre deux disques Bach (Inventions à 2 & à 3 voix, deux Partitas, une Toccata et Fugue - Sun Records, 1976).

Aujourd'hui, sur un catalogue qui totalise une quarantaine de partitions, l'essentiel a été joué et apprécié… Pourtant, que de péripéties et de rendez-vous manqués pour sa Symphonie, destinée à Charles Münch il y a plus de trente ans ; le chef meurt trop tôt et la partition languit jusqu'en décembre 1992, date de sa création soviétique, à Voronej, sous la baguette de Wladimir Verbitzki et en présence du compositeur. Idem pour son Quatuor à cordes, créé seulement en 1988 par le Quatuor Bernède, quelque vingt ans après sa composition, et repris par le jeune Quatuor Arpeggione, au cours de sa saison 1993/94.

Il est officier des Arts et Lettres, 2005

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