Olga Bancic

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Olga (ou Golda) Bancic dite Pierrette, née le 10 mai 1912 à Chişinău (Roumanie), et morte décapitée le 10 mai 1944 à Stuttgart, est une immigrée roumaine, juive et communiste, soldat volontaire de l'armée française de libération (FTP-MOI / Groupe Manouchian).

Sommaire

[modifier] Jeunesse

Olga Bancic est née dans une famille nombreuse juive de la province de Bessarabie. Cette région fait alors partie de l’Empire Russe (Elle ne sera annexée par la Roumanie qu'en 1918). En 1924, la jeune Olga participe à une grève dans l’usine de matelas où elle travaille. Elle est arrêtée, incarcérée et maltraitée. De 1933 à 1938, elle est un membre actif du syndicat ouvrier local.

En 1938 elle part pour la France, pour suivre des études à la faculté de lettres. Elle retrouve un ami roumain, Jacob Salomon. Le couple participe à l'envoi d'armes aux Républicains espagnols. Elle épouse Alexandre Jar. En 1939 elle donne naissance à une fille, Dolorès.

[modifier] Seconde Guerre mondiale

Après l’invasion de la France en 1940, Olga Bancic confie sa fille à une famille française et s’engage dans l'organisation MOI des Franc-Tireurs et Partisans. Elle est chargée de l’assemblage des bombes et des explosifs, de leur transport et du convoiement des armes avant et après les opérations. Elle aurait ainsi participé indirectement à une centaine d'attaque.

Jacob Salomon est arrêté en septembre 1941, un rapport de police fait état qu’elle aurait participé le 15 décembre 1941 à l’évasion de son ami de l’hôpital Tenon. Celui-ci fut interné au camp de Drancy (Elle dit « ignorer ce qu’il est devenu ».).

Elle est arrêtée par les Brigades Spéciales le 6 novembre 1943 en même temps que Marcel Rayman et Josef Svec. Au total 68 membres des FTP MOI sont interpellés et 23 d’entre eux sont emprisonnés au fort du Mont Valérien en attendant d'être jugés. Avant le procès, des milliers d’exemplaires de « l’Affiche rouge » montrant le visage de dix membres du groupe de Missak Manouchian sont placardés dans tout Paris. Le 19 février 1944, les 23 prisonniers sont condamnés à mort par une cours martiale allemande réunie à Paris. Deux jours plus tard, les vingt-deux hommes du groupe Manouchian sont fusillés au Mont Valérien tandis qu’Olga est transférée en Allemagne. Traînée de prison en prison, torturée, elle est une nouvelle fois condamnée à mort et, cette fois, décapitée à la hache dans la cour de la prison de Stuttgart, le 10 mai 1944, jour de son trente-deuxième anniversaire.

[modifier] Derniers témoignages

Olga Bancic, jeta à travers une fenêtre une dernière lettre, adressée à sa fille, pendant son transfert à la prison de Stuttgart, pour y être exécutée. La note jointe, adressée à la Croix-Rouge française précisait : « Chère Madame : Je vous demande, s’il vous plait, de donner cette lettre à ma petite fille Dolorès Jacob après la guerre. Ceci est le dernier vœu d’une mère à qui il ne reste plus que 12 heures à vivre. »

« Ma chère petite fille, mon cher petit amour,
ta mère écrit sa dernière lettre, ma chère petite fille ; demain à 6 heures du matin, le 10 mai, je ne serai plus.
Ne pleure pas, mon amour ; ta maman ne pleure plus non plus. Je meurs la conscience en paix et avec la ferme conviction que demain tu auras une vie et un futur plus heureux que ceux de ta maman. Tu n’auras plus à souffrir. Sois fière de ta maman, mon petit amour. J’ai toujours ton image devant moi.
Je vais croire que tu reverras ton père, et j’ai l’espoir qu’il aura un sort différent du mien. Dis-lui que je n’ai jamais cessé de penser à lui, comme je n’ai jamais cessé de penser à toi. Je vous aime tous les deux de tout mon cœur. Vous m’êtes chers tous les deux. Ma chère enfant, ton père est, pour toi, aussi une mère. Il t’aime beaucoup. Tu ne ressentiras pas le manque de ta maman. Ma chère enfant, je finis cette lettre avec l’espérance que tu seras heureuse toute ta vie, avec ton père, avec tout le monde.
Je t’embrasse de tout mon cœur, beaucoup, beaucoup.
Mon amour pour toujours,
Ta maman. »

D’après Philippe Ganier Raymond, L'Affiche Rouge, Fayard, Paris, 1975.

[modifier] Hommages et mémoire

Olga Bancic est devenue le symbole des femmes étrangères engagées volontaires dans la Résistance. À la demande de l’Union des Résistants et Déportés Juifs de France, la Ville de Paris lui a rendu hommage par une plaque à sa mémoire apposée en 1995 sur un des murs du Carré des fusillés du cimetière d’Ivry-sur-Seine, juste derrière les tombes de ses camarades de combat, Missak Manouchian et Marcel Rayman.

Quatre ans plus tard, le 26 octobre 1999, sa mémoire fût à nouveau honorée par le Conseil supérieur de la Mémoire auprès du président de la République, avec celle de quatre autres résistants emblématiques, Jean Moulin, Félix Eboué, Pierre Brossolette et Jacques Trolley de Prévaux.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes