Oiran

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Oiran et sa kamuro par Katsushika Hokusai
Oiran et sa kamuro par Katsushika Hokusai

Les oiran (花魁, premières fleurs) étaient des courtisanes, prostituées (遊女, yûjo), de haut-rang au Japon. Ce sont les principaux personnages du monde des fleurs et des saules (花柳界, karyûkai).
Attention, il n'y a pas de confusion possible entre geisha (芸者, artiste) et oiran.

Parmi les oiran, celles de la plus haute classe étaient appelées tayû (太夫 or 大夫). Il en existe encore quelques-unes au Japon qui ne véhiculent plus que les aspects culturels du métier (danse, cérémonie de thé...) lors de représentations, la prostitution ayant été interdite après la Seconde Guerre mondiale au Japon.

Sommaire

[modifier] Vie d'une courtisane

Courtisane par Keisai Eisen (v. 1820)
Courtisane par Keisai Eisen (v. 1820)

Les plus célèbres quartiers réservés du Japon sont Yoshiwara d'Edo (actuel Tôkyô), Shimabara à Kyôto et Shimmachi à Osaka.
Les courtisanes avaient peu de chances de quitter ces quartiers et pouvaient encore moins s'en échapper. Celles qui tentaient de s'enfuir étaient toujours rattrapées et sévèrement punies.
À partir de 18 h, chaque soir, ces femmes étaient exposées derrière les barreaux du rez-de-chaussée de la maison, comme des mannequins dans une devanture. Les clients potentiels s'arrêtaient devant ces « vitrines-prisons » pour regarder les courtisanes et en choisir une. Suivant le rang de la prostituée, l'affaire était plus ou moins vite réglée. Les tayû n'avaient pas de relations avec le client avant sa troisième visite, toute aussi onéreuse que les deux premières.

[modifier] Les kamuro

Les courtisanes de haut rang avaient souvent deux apprenties, appelées kamuro, qui l'accompagnaient et la servaient. En échange de la formation qui leur était donnée, la courtisane les habillait selon ses goûts. Ces kamuro sont donc souvent facilement reconnaissables sur les estampes car, en dehors de leur obi (帯, ceinture) noué sur l'avant comme la courtisane, elles portent chacune exactement le même kimono.

[modifier] Particularités vestimentaires

Il est de nos jours très facile de différencier une tayû d'une geisha.
Les tayû portent une coiffure ostentatoire ornée de nombreuses grandes épingles à cheveux orangées. Elles nouent également l' obi de leur kimono sur l'avant et portent de très hautes geta (下駄) noires fendues sur la largeur.
Leur démarche est également différente de celle des geisha en faisant des grands cercles vers l'extérieur avec le pied.

[modifier] Bibliographie

  • FUKUMOTO Hideko, Geishas et prostituées, Editions du Petit Véhicule, Collection Le Tunnel de Platon (2005) ISBN 2842732995

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes