Discuter:Oblast de Transcarpathie

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Les Ruthènes en dehors de l'Ukraine :

Le caractère marginal des peuplements ruthènes et hutsules en Bucovine du Sud trouve une excellente illustration dans les résultats du recensement roumain de 1992. Cette année là seules 350 personnes ont été recensées comme « Ruthènes », c'est-à-dire 0,5 % des Ukrainiens officiellement recensés sur le territoire roumain (66 833 individus).

La plupart des individus recensés comme Ruthènes en 1992, vivaient soit dans le département (judet) de Timis, soit dans celui de Caras Severin, c'est-à-dire dans la zone frontalière avec la République fédérale de Yougoslavie et en particulier avec la région autonome de Voïvodine où les Ruthènes ont un statut officiel particulièrement envié.

A l'origine, la Voïvodine serbe et le Banat roumain ne faisaient qu'un, sous l'administration austro-hongroise, le peuplement ruthène de part et d'autre de la frontière est donc intimement lié, de même qu'un sentiment spécifique d'appartenance à une nation à part entière dans un environnement très éloigné du « berceau carpatique » sous influence ukrainienne. Les Ruthènes de Timis et de Caras Severin ont donc une attitude fondamentalement différente à l'égard de leur identité.

Ainsi, les représentants roumains aux différentes manifestations ruthènes ayant lieu à Prešov, la capitale culturelle de la  Ruthénie subcarpatique, sont originaires des départements de Timis ou de Caras Severin, et n'ont aucun lien avec la communauté Bucovinienne. A un tel point que les personnes impliquées auprès de la  minorité ukrainienne de Bucovine, dont le Président de l'Union des Ukrainiens de Bucovine l'écrivain, docteur en Psychologie, Vasil' Tsapovetz, ou le représentant du gouvernement chargé des minorités pour la Roumanie du Nord, ignoraient, jusqu'à ce que je le lui annonce l'existence, d'une association des Ruthènes de Roumanie …

Ainsi, tandis que les Ruthènes du Banat roumain ont des liens accrus avec les autres communautés d'Europe, Centrale, Balkanique et Orientale, les Ruthènes de Bucovine du sud sont devenus aujourd'hui la seule communauté volontairement en marge du phénomène  identitaire ruthène. Comment expliquer ce profond isolement ?

On peut tout d'abord envisager l'opposition de l'écrasante majorité des intellectuels Ruthènes de Bucovine au « Ruthenisme », qui, selon eux, met en danger la communauté déjà considérablement affaiblie par des années d'assimilation forcée en la divisant.

Ensuite, en observant la situation de la Bucovine, on constate que celle-ci est à cheval sur deux grands ensembles géographiques : une zone subcarpatique, les obcinele bucovinei, prolongement des Carpates occidentales, foyer traditionnel du peuplement des Ruthènes, et le plateau moldave, vaste étendue tourné vers la grande plaine Est européenne.

Cette situation entrave naturellement les contacts entre les deux espaces,  les montagnards favorisant les échanges dans l'espace subcarpatique en particulier avec les Hutsules d'Ukraine tandis que les habitants du plateau moldave privilégient les  contacts avec le prolongement Nord du plateau et ses vastes espaces propices aux échanges majoritairement peuplés de Roumains jusqu'en Ukraine même.

Les populations Rutheno-ukrainiennes du plateau moldave, qui y vivent depuis approximativement trois siècles, ont naturellement depuis longtemps laissé leurs traditions d'origine montagnarde se substituer à un syncrétisme de traditions ruthènes et roumaines avec ici et là des influences allemandes, polonaises voire russe-lipovènes.

La fracture culturelle entre montagnards Hutsules et Rutheno-ukrainiens est  consommée depuis longtemps déjà : les uns conservant leurs traditions ancestrales intactes dans l'isolement des monts de Bucovine, les autres vivant dans un espace ouvert, à une position de carrefour culturel, économique, linguistique et même religieux ( les mariages mixtes aidant, un grand nombre de Rutheno-ukrainiens, de tradition gréco-catholique, devinrent orthodoxes). Cette position de carrefour favorisa au XIXème siècle, la propagation des idées nationales ukrainiennes, chez les populations vivant sur l'axe Siret-Suceava, et qui à l'époque se prolongeait jusqu'à la prestigieuse Tchernovtsy, qui jusqu'à la seconde guerre mondiale était la capitale multiethnique et multiculturelle de « la perle de l'Empire » comme il était de bon ton de qualifier le duché autonome de Bucovine sous les Habsbourgs.

La Bucovine Austro-Hongroise fut ainsi le fief des nationalistes ukrainiens de l'époque, tandis que les Hutsules, méprisés des autres Ruthènes, revêtus  tout récemment de leur nouvelle appellation ukrainienne, restèrent indifférents à ce qui pouvait se passer dans la plaine, tout en conservant certes des liens avec les autres populations ruthènes, mais seulement des relations d'ordre purement économique.

Le véritable réveil identitaire des Hutsules n'eut lieu qu'au début des années 90, lorsque après la chute du régime communiste, les travailleurs du bois devinrent propriétaires de vastes parcelles de forêts dont l'exploitation fit de cette population réputée extrêmement pauvre l'une des plus « solvables » de Bucovine, la sylviculture représentant aujourd'hui la seule véritable richesse économique de la Bucovine, à part égale peut-être avec le tourisme qui connaît d'importantes fluctuations.

Cet enrichissement, cette capitalisation, chez certaines communautés hutsules, (enrichissement toutefois relatif car difficilement mesurable), leur a permis de se tourner vers d'autres activités, dont des activités d'ordre culturel, et surtout de financer les études de leurs enfants, base future d'une intelligentsia Hutsule qui ne revendique pas vraiment encore une identité propre, mais qui est consciente de l'imperfection de son « ukrainisation ».

Le débat  ne va pas toutefois plus loin que :  « nous sommes Ukrainiens, certes, mais devons-nous vraiment apprendre une langue ukrainienne standard qui nous est aussi étrangère que le roumain ? ».

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C'est bien beau, ce texte ci-dessus, c'est même probablement vrai, mais ça vient d'où ?? Il serait à sa place dans l'article Ruthènes, mais avec mention de la source. --Pylambert 22 août 2005 à 20:03 (CEST)

Le texte concerne la minorité ruthène de Roumanie il est de Frédéric Beaumont. Voici un lien vers le site d'où il a été tiré : Les minorités ethniques en Bucovine du Sud [(http://membres.lycos.fr/bucovine/)]

[modifier] Transcarpathie

Bandita76 a ajouté un lien interne Transcarpathie (également sur Ruthénie subcarpatique), mais il renvoie à une page redirigée vers... Ruthénie. Personnellement, je trouve aussi qu'il serait plus logique de rebaptiser cet article "Transcarpatie" (avec ou sans h, ça m'est égal), puisque c'est le nom officiel en Ukraine: Закарпатська область. Par contre, bon amusement pour les redirections de toutes les pages (une trentaine) qui sont liées à "Ruthénie"... --Pylambert 22 août 2005 à 20:03 (CEST)