Discussion Catégorie:Noblesse belge

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Prince Antoine de Ligne

Né à Bruxelles le 8 mars 1925, Son Altesse le prince Antoine,Marie,Joachim,Lamoral est le fils cadet du prince Eugène de Ligne et de Philippine de Noailles. Il descend d'une des plus prestigieuses familles nobles belges.

Durant la seconde guerre mondiale, le prince Antoine s'engage en tant que pilote au sein de la Royal Air Force et reçoit le 23 août 1944 la Croix des Evadés. Il fera ensuite sa carrière militaire à la Force Aérienne Belge.

Le 17 août 1950, il épouse Son Altesse Royale la princesse Alix de Luxembourg,fille de la grande-duchesse Charlotte et du prince Félix de Luxembourg. Ils auront sept enfants : Michel en 1951, Wauthier en 1952, Anne en 1954, Christine en 1955, Sophie en 1957, Lamoral en 1959 et Yolande en 1964.

Dans les années 50,il reçoit une série de distinctions honorifiques : Médaille commémorative de la guerre 1940-1945, Médaille du Volontaire de Guerre, Médaille du Volontaire de Guerre Combattant, Croix de Chevalier de l'Ordre de la Couronne, Croix de Chevalier de l'Ordre de Léopold II, Croix de Chevalier de l'Ordre de Léopold et Croix d'Officier de l'Ordre de la Couronne.

Le prince obtient en 1951 le titre de Cadet du Travail en sa qualité de capitaine aviateur. Président de l'Union Nationale des Cadets du Travail,il est nommé parmi les premiers administrateurs de l'Institut Royal des Elites du Travail en 1954. Depuis,il n'a cessé de promouvoir les activités de l'Institut tout au long de sa vie. En raison de son engagement,il obtient successivement les titres de Cadet d'Honneur du Travail en 1965 et de Lauréat du Travail honoris causa en 1969.

Le 12 novembre 1957,il quitte la Belgique pour aller représenter pendant dix-sept mois notre pays aux travaux de l'Année géophysique internationale. L'objectif était d'explorer les terres inconnues d'Antarctique, difficile à répertorier géographiquement car le continent est très vaste. Ce travail permettrait d'installer des points de ravitaillement et de réaliser des observations stratégiques pour les équipes futures.

Les membres de l'expédition dirigée par le commandant Gaston de Gerlache commencent par construire la Base Roi Baudouin. Afin de ne pas manquer de vivres et de matériel lors des raids, des dépôts sont installés en d'autres endroits.

La base construite,les observations scientifiques et géographiques peuvent commencer. Les hommes indispensables au bon fonctionnement de la base restent sur place afin de faire fonctionner les appareils de la station. Second pilote et assistant météorologue,le prince Antoine fait partie des expéditions. Le but des raids est d'explorer une chaîne de montagnes situées à 150km de la base, "les Sor Rondanes", et de pousser 120km au Sud-Est afin d'explorer de nouvelles montagnes répertoriées et aperçues lors des premiers vols de reconnaissance. Celles-ci deviendront ensuite les Monts Belgica.

Le 5 décembre 1958,voulant rejoindre le commandant de Gerlache et le géodésien Loodts, l'avion du prince de Ligne et du mécanicien Hulshagen heurte à l'atterrissage une série de glaces figées pouvant atteindre un mètre de haut. Les quatre naufragés s'abritent sous la tente pendant quelques jours et attendent d'éventuels secours. Dans toute expédition,chaque homme est porteur de 15 jours de vivres.

Le 11 décembre,après avoir laissé un message dans l'avion couché sur le flanc signalant leurs intentions,les quatre hommes décident d'entreprendre le voyage de retour à la Base Roi Baudouin par leurs propres moyens. Mais ils progressent difficilement à cause du mauvais temps : 20km par jour quand tout va bien.

Après un appel au secours lancé par le reste des membres de l'expédition,inquiets de la disparition de leurs compagnons,les scientifiques soviétiques,installés en Antarctique à 1200km de la Base Roi Baudouin, proposent à la radio de venir en aide aux Belges à condition que ceux-ci aient de l'essence en suffisance pour couvrir le sauvetage.

Après deux jours de recherche,le C47 de la base de Mirny découvre l'avion Auster du prince Antoine. L'équipage russe découvre le message des Belges. Le lendemain,ils aperçoivent un camp abandonné : tentes vides,matériel et vivres éparpillés,traîneau retourné et cassé,appareil photo et d'autres objets appartenant aux quatre naufragés. On apprendra plus tard qu'ils s'étaient défaits du superflu pour progresser plus rapidement.

Après avoir passé la contrée au peigne fin,le pilote russe Victor Pérov les localise enfin et les récupère sains et saufs. Ils avaient parcouru 120km à pied. Tout est bien qui finit bien...

Le jeudi 2 avril 1959, 25.000 personnes se sont déplacées sur les quais d'Ostende pour accueillir les membres de l'expédition qui reviennent en Belgique à bord du "Polarhov". Le roi Baudouin des Belges,le prince Charles de Luxembourg et la famille princière de Ligne montent à bord. A leur descente,les héros passent en revue un détachement de la Force Navale venu leur rendre les honneurs. Deux réceptions officielles les attendent : une offerte par la Ville d'Ostende et une seconde au Palais Provincial de Bruges.

Le prince Antoine et sa famille prennent ensuite la direction de Beloeil. Les rues menant à la maison communale sont pavoisées et garnies d'arcades printanières. Les fenêtres des maisons et du château arborent les drapeaux belge et des de Ligne. La foule a envahi la grand-place, l'entrée et les pelouses du château. Le cortège est accueilli par une vibrante Brabançonne. Arborant une barbe de plusieurs jours et vêtu de l'uniforme des membres de l'expédition, le prince est accueilli par le bourgmestre Jean Dulac, les responsables politiques communaux, les enfants des écoles, les groupements patriotiques, les associations culturelles et folkloriques locales, le doyen de Beloeil,etc. Après une réception à la maison communale, la famille princière gagne à pied leur demeure sous les vivats des habitants et les trompes du Rallye Beloeil de Ligne qui se mettent à sonner.

Le prince Antoine consacrera ensuite la majeure partie de son temps à la préservation de ce splendide patrimoine qu'est le château de Beloeil et son splendide parc. Il est à l'origine de l'exposition annuelle d'amaryllis dans les salons du château (en mars) et de la Nuit Musicale de Beloeil,qui attire chaque année un peu plus de 15000 mélomanes pour une soirée féérique.

Le 1er avril 1973,il cesse de faire partie du cadre des officiers de réserve de la Force Aérienne Belge mais conserve son grade de capitaine-commandant aviateur à titre honorifique.

Mais il aura aussi de nombreuses autres activités. Il sera de 1966 à 1976 le premier président de WWWF-Belgique.

Pilote et propriétaire de ballons à air chaud,il est de 1959 à 1977 le président de l'Aéro-Club Royal de Belgique, puis en 1981 et 1982 président de la FAI (Fédération Aéronautique International). L'Aéro-Club Royal de Belgique est une asbl qui détient,pour notre pays,le pouvoir sportif de la Fédération Aéronautique Internationale,l'organisation mondiale des sports de l'air. C'est pourquoi toutes les fédérations,ligues et autres associations qui pratiquent un sport de l'air s'y affilient.

Lorsque l'Aéro-Club Royal de Belgique fête son 75ème anniversaire en 1976, le prince Antoine remet la montgolfière à l'honneur en créant le premier challenge international qui porte son nom.

En 1982,le roi Baudouin lui accorde la dignité de Doyen d'Honneur du Travail. Il est coopté au conseil d'administration du Collège Royal des Doyens d'Honneur du Travail en 1984, fonction qu'il quitte fin de l'année 2000.

Suite au décès sans descendance de son frère Baudouin en mars 1985, Antoine devient le chef de la Maison de Ligne. Il reçoit les titres héréditaires de 13ème prince de Ligne et du Saint-Empire, prince d'Amblise, prince d'Epinoy et Grand d'Espagne.

Dans le domaine social,il occupe la présidence de l'Association belge de l'Ordre de Malte entre 1986 et 1994. Il a reçu la Grand-Croix du Mérite de l'Ordre Pro Merito Melitensi avec plaque et grand cordon et il est Bailli Grand Croix d'Honneur et de Dévotion de l'Ordre de Malte.

En janvier 1992,le prince Antoine inaugure au palais des Beaux-Arts de Bruxelles la Foire des Antiquaires de Belgique,dont sa mère était la présidente d'honneur. Il propose que son fils Michel lui succède à cette fonction.

Le 9 juillet 2005,le prince Antoine et la princesse Alix assistent au premier mariage de la nouvelle génération : leur petite-fille Elisabeth (fille du prince Wauthier de Ligne et de la comtesse Régine de Renesse) épouse le baron Baudouin Gillès de Pélichy. En tenue d'apparat rouge et noir,les gardes de la Fondation Charles-Quint formaient une haie d'honneur devant l'église Saint-Pierre. Les enfants d'honneur étaient en azur et or,les couleurs de la famille Gillès de Pélichy. Une réception réunit ensuite plus de 200 personnes au château de Beloeil.

Le prince Antoine décède le dimanche 21 août 2005 au château de Beloeil,muni des Sacrements de Notre Mère la Sainte Eglise. Ses funérailles ont lieu le samedi 27 août 2005 à l'église décanale Saint-Pierre de Beloeil en présence de la reine Fabiola des Belges, des grands-ducs Jean et Henri de Luxembourg,de la princesse Hélène de France,du baron Albert Frère,etc.

Le WWF-Belgique lui a rendu hommage dans le numéro 35 de sa brochure trimestrielle "Panda Magazine" (octobre-novembre-décembre 2005) : "Le prince Antoine de Ligne fut le premier président de WWF-Belgique. Son nom nous ouvrait toutes les portes. Pour nous,malgré son emploi du temps très chargé,il était toujours disponible car il s'était investi,sans réserve,dans ce qui - déjà dans les années soixante - était la plus juste des causes et l'est encore davantage aujourd'hui. On se souviendra du tonnerre d'applaudissements que souleva sa déclaration à notre congrès de Londres en 1970,quand il déclara que s'il était évidemment désireux de participer au sauvetage des plantes et des animaux de notre planète,il savait que le plus grand bénéficiaire de l'action du WWF était,en fin de compte,l'homme. Les coulées de boue qui,ce 21 août 2005, emportaient à l'heure où il décédait des maisons et des vies humaines en Suisse,et les incendies qui ravageaient au même moment forêts et villages au Portugal,lui donnaient cruellement raison,jusque dans la mort. Ce fut un privilège de pouvoir travailler avec lui. Il savait insuffler aux jeunes sa foi dans notre cause et aussi dans leurs propres capacités à la défendre. Nous penserons longtemps encore avec émotion et reconnaissance à celui qui mena si bien notre attelage".


Le site officiel de la famille Gillès de Pélichy & de Gillès :

http://www.gillesdepelichy.be