Nikolai Krylenko

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Nikolaï Vassilievitch Krylenko (1885-1938) était un révolutionnaire bolchévik qui joua un rôle important dans la révolution d'octobre 1917. Il fut membre du premier Conseil des commissaires du peuple, chargé des affaires militaires. Il devint ensuite procureur général de la RSFSR. Il fut finalement victime des purges staliniennes.

Bolchévik dès 1904, « Soldat trapu au visage toujours souriant, aux gestes violents, à la parole hésitante » selon John Reed [1], Krylenko joua un rôle important dans la préparation de la révolution d'octobre. Membre actif des soviets de soldats, il présida le congrès des soviets de la région du Nord qui eut lieu peu avant le deuxième congrès pan-russe des soviets qui devait entériner la prise du pouvoir par les bolchéviks. Trotsky considérait Krylenko comme « le meilleur agitateur du parti sur le front ».[2]

Le général Nikolaï Doukhonine, chef d'état-major de l'armée russe, ayant refusé d'engager des pourparlers de paix avec les Allemands, fut révoqué et remplacé le 22 novembre 1917 par Krylenko, le tout nouveau commissaire du peuple à la guerre, qui n'avait dans l'armée que le grade d'enseigne. Celui-ci proposa à l'état-major allemand de négocier un armistice. Sur sa réponse positive, Krylenko ordonna un cessez-le-feu le 2 décembre 1917 et organisa la fraternisation avec les troupes allemandes. En février 1918, lorsque les bolchéviks quittèrent les négociations de Brest-Litovsk en refusant de signer une paix annexioniste tout en déclarant mettre unilatéralement fin à la guerre, c'est Krylenko, qui, en tant que commandant en chef, donna l'ordre de démobilisation de l'armée russe.

Nommé au Tribunal révolutionnaire dès 1918, Krylenko instruisit de nombreux procès, par exemple celui de l'agent provocateur Roman Malinovsky. Pendant la NEP, il traita de multiples affaires de spéculation. En tant que procureur général, Krylenko défendit, dans les années Trente, de nombreuses lois répressives, par exemple celle punissant, en 1935, l'homosexualité de trois ans de prison. Il la justifia en affirmant que l'inversion sexuelle était une tare des classes bourgeoises dégénérées.[3]

[modifier] Notes

  1. Dix jours qui ébranlèrent le monde, Éditions sociales, ISBN 2-209-05494-X, p. 104
  2. Histoire de la révolution russe, tome 2, octobre, Points Seuil, ISBN 2-02-000316-3, p. 455
  3. Victor Serge, Destin d'une révolution, dans le recueil Mémoires d'un révolutionnaire, coll. Bouquins, ISBN 2-221-09250-3, p. 428.