Nguyen Van Hinh

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Nguyen Van Hinh (1913-2005)est chef d'état major de l'Armée nationale vietnamienne de 1949 à 1954[1].

Sommaire

[modifier] Biographie

Il naquit dans le delta du Mékong. Son père, Nguyen Van Tam, était un haut dignitaire, «Doc Phu Su». Il fut Premier Ministre de l’Empereur Bao Dai de 1952 à 1953 après avoir occupé plusieurs fonctions ministérielles à partir de 1946. Nguyen Van Tam fut surnommé le "tigre de Cai Lay" pour avoir pourchassé férocement les partisans du Viet Minh dans la région de Ca Mau du delta du Mékong.

Nguyen Van Hinh servait si bien la France qu’en 1947 il reçut le commandement d'un groupe aérien. En 1949, il fut envoyé en Indochine avec son groupe de Junkers Ju 52 pour bombarder les troupes de l’Armée Populaire Vietnamienne dans les hautes régions du Tonkin. Il devint bientôt une figure emblématique de l’aviation française en Extrême-Orient et un membre influent du cabinet militaire de l’Empereur Bao Dai. Général de Brigade à 36 ans, Nguyen Van Hinh fut pressenti pour prendre le commandement de la toute nouvelle Armée nationale vietnamienne, sous l'autorité du Général Jean de Lattre de Tassigny.


Ce travail n’était pas une sinécure avec une armée de 20 000 hommes, dont la moitié étaient des soldats de métier et l'autre des appelés, encadrés seulement par 560 sous-lieutenants et lieutenants, 76 capitaines et commandants et 4 colonels. La nouvelle académie militaire inter-arme de Dalat employait environ 4 000 instructeurs militaires français, sur le modèle de l'école française militaire de Saint-Cyr, et accueillait plus de 100 candidats élèves-officiers par mois. Elle était toujours à court d’entrainement, d’équipement et d’expérience au combat. L’armement était du vieux matériel français. Le Général Nguyen Van Hinh devait faire face à une pénurie financière chronique qui lui causait de gros problèmes pour payer ses soldats et renouveler le matériel. Enfin son père, Nguyen Van Tam, alors ministre de l’intérieur, lui vint en aide, proposant que 40% du budget soit consacré à la défense. Le Premier Ministre, Tran Van Huu, déclara : «Maintenant, tout est pour l’armée». Cette Armée nationale vietnamienne n’était qu’une force supplétive du Corps Expéditionnaire Français en Extrême Orient (CEFEO) et était tenue en laisse par l’état major français, jusqu’aux capitaines français qui commandaient les BVN (Bataillon Vietnamien), comme à l’époque des «tirailleurs tonkinois» de la Première Guerre mondiale.

Préférant être simple citoyen français que commandant en chef d'une armée de fantoches, le Général Nguyen Van Hinh choisit l'exil en France après le coup d'État de Ngô Dinh Diêm. La jeune Armée nationale vietnamienne s'avéra être une pépinière de généraux "putschistes".

Le Général Nguyen Van Hinh, citoyen français de naissance, en raison du statut de colonie de la Cochinchine, a choisi pour patrie la France où il avait grandi, fait ses études et mené sa carrière militaire dans l'honneur et la droiture. Les autres États de l'Indochine française avaient le statut de protectorat. Du point de vue juridique, le statut de colonie était peu différent de celui des TOM (Territoire d'Outre-Mer) et DOM (Dépatrement d'Outre-Mer) d'aujourd'hui.

[modifier] Distinctions françaises

"[...] Décret du 15 juin 2000 portant élévation à la dignité de grande croix et de grand officier NOR : DEFM0001651D. Ministère de la défense".

"[...] Par décret du Président de la République en date du 15 juin 2000, pris sur le rapport du Premier ministre et du ministre de la défense, et visé pour son exécution par le chancelier de l'ordre national du Mérite, vu la déclaration du conseil de l'ordre en date du 19 avril 2000 portant que les présentes élévations sont faites en conformité des lois, décrets et règlements en vigueur, le conseil des ministres entendu, sont élevés dans l'ordre national du Mérite, pour prendre rang de la date de la remise réglementaire des insignes, les militaires n'appartenant pas à l'armée active désignés ci-après : À la dignité de grand'croix. ARMÉE DE L'AIR N'guyen Van Hinh, 20 septembre 1915, général de division aérienne. Grand officier du 30 janvier 1971".

[modifier] Conclusion

Comme Sa Majesté Bao Dai qui déclara préférer être simple citoyen d’un pays libre plutôt que souverain d’un pays assujetti, le Général Hinh choisit d'être simple officier d’aviation en France plutôt que commandant en chef de ce qui pour lui était une une armée de fantoches. D'autres nationalistes vietnamiens firent des choix différents : Madame Nguyen Thi Binh, native elle aussi du delta du Mékong, opta pour la voie de la résistance armée à la colonisation française du Viêt Nam et à la mainmise américaine sur le Viêt Nam, tandis que Ngô Van Xuyêt, lui aussi originaire du delta, choisit de mettre ses talents d'intellectuel au service du Viêt Nam.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. Tout comme Hotchkiss, industriel américain et chef d'entreprise française d'armements et d'automobiles.

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