New York, 2 heures du matin

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New York, deux heures du matin (Fear City) est un film américain d'Abel Ferrara réalisé en 1984.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Matt est un ancien boxeur reconverti dans le strip-tease. Il est associé avec son ami Nicky dans une société qui alimente les clubs en effeuilleuses. Les deux hommes se partagent le marché avec Goldstein. Matta a raccroché car il a tué un de ses adversaires. Cette mort le hante au point qu'il se revoit sans cesse en rêve achevant son adversaire sur le ring. Ce souvenir pourri aussi sa vie amoureuse et l'a amené à rompre avec la superbe Loretta qui est une de ses employés. C'est alors qu'un homme se met à agresser les jeunes femmes lorsqu'elles sortent des clubs. La peur monte rapidement. Les filles refusent de travailler. La police est impuissante. Matt Nicky et Goldstein passent un accord pour protéger les filles qui se révèle inefficace lui aussi. Liés à la mafia, Nick et Matt hésitent à faire appel à la protection de Carmine, un parrain…

[modifier] Fiche technique

  • Titre : New York, 2 heures du matin
  • Titre original : Fear City
  • Réalisation : Abel Ferrara
  • Scénario : Nicolas St. John
  • Production : Bruce Cohn Curtis
  • Musique : Dick Halligan
  • Photographie : James Lemmo (alias James Momel)
  • Montage : Jack W. Holmes, Anthony Redman
  • Pays d'origine : États-Unis
  • Format : Couleurs - Mono
  • Genre : Thriller
  • Durée : 110 minutes
  • Date de sortie USA : 1984
  • Date de sortie France : 18 juillet 1984

[modifier] Distribution

[modifier] Autour du film

Il a pour cadre les clubs de strip-tease de Times Square, à l'époque (aujourd'hui révolue) où ce quartier symbolisait le vice et la violence urbaine nocturne qui ont constitué l'un des nombreux mythes de la ville. C'est un thriller nocturne à la trame classique et un peu datée, mais dans lequel on reconnaît la noirceur désabusée de Ferrara, ainsi que des thèmes qui lui sont chers, comme la culpabilité et la rédemption.

Pourtant le scénario masque un remake de M Le Maudit de Fritz Lang où les strip-teaseuses ont remplacé les petits enfants. C'est un film que l'on peut qualifier de charnière. Après ses petits thrillers, Ferrara accède à un film à budget respectable doté d'un vrai casting avec de jeunes acteurs prometteurs : Melanie Griffith et Tom Berenger, mais aussi Billy Dee Williams connu pour le rôle de Lando Calrissian dans Starwars. Contrairement au film de Lang, le tueur n'est pas le personnage central du film. Là où le film allemand montre un personnage de petit bourgeois au prise avec sa pulsion de mort et une sexualité déviante, Ferrara s'empare du personnage du boxeur tourmenté. Dans le film, le tueur est la personnification de la pulsion de mort de Matt. Le boxeur devra vaincre sa culpabilité d'avoir tué sur le ring pour venir à bout du serial killer... Le film cache donc une certaine amoralité que résume la dernière réplique du policier : ayant tué le tueur Matt devient un héros.

Une dernière piste : les flash-backs de Matt sur son combat constituent une citation implicite du film de John Ford L'Homme tranquille, référence que l'on croise peu souvent chez le cinéaste mais qu'il est intéressante de relever.

On peut remarquer aussi les premiers éléments d'un dialogues entre deux cinéastes : Ferrara et Scorsese. Dans les scènes où intervient le parrain, Matt le retrouve dans une trattoria. Ferrara adopte alors un traitement catholique (faisant référence à l'iconographie catholique de la rencontre). Le cinéaste connaît Mean Streets et Taxi Driver mais Scorsese n'appliquera véritablement l'iconographie catholique à la mafia qu'avec Les Affranchis et Casino, donc bien après ce film. Rappelons que pour beaucoup Bad Lieutenant est une continuation de Mean Streets.

[modifier] Anecdotes

(Lu sur imdb) Le film fut à l'origine produit par la 20th Century-Fox. Les scènes de nu, de meurtres et le langage des personnages valurent au film des ennuies avec la Fox et avec la MPAA. La Major revendit alors le film à Aquarius Releasing, une compagnie indépendante pour son exploitation en salles. La MPAA obligea à des coupes dont les traces subsistent dans le découpage de certaines scènes de strip-tease et de meurtres qui sont montés en jump cut.

[modifier] Lien externe

Fiche IMDb