Murat (Cantal)

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Murat
Carte de localisation de Murat
Pays France France
Région Auvergne
Département Cantal
Arrondissement Saint-Flour
Canton Murat
Code Insee 15138
Code postal 15300
Maire
Mandat en cours
Bernard Villaret
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Murat
Latitude
Longitude
45° 06′ 38″ Nord
         2° 52′ 10″ Est
/ 45.1105555556, 2.86944444444
Altitude 868 m (mini) – 1 163 m (maxi)
Superficie 6,47 km²
Population sans
doubles comptes
2 153 hab.
(1999)
Densité 332 hab./km²

Murat est une commune française, située dans le département du Cantal et la région Auvergne.

Les habitants de Murat s'appellent les Muratais.

Sommaire

[modifier] Héraldique

Blasonnement des armes traditionnelles de la ville de Murat :

« D'azur, à la tour donjonnée de trois pièces d'argent, ajourée et maçonnée de sable. »
tel que rapporté par Malte-Brun, dans la France illustrée (1882).

[modifier] Géographie

La ville, située dans la vallée de l'Alagnon, est blottie au pied des contreforts orientaux du massif du Cantal. Elle est entourée par trois rochers basaltiques qui sont les vestiges d'anciennes cheminées volcaniques (rochers de Bredons, de Bonnevie et de Chastel).

Les origines L'origine de Murat est inconnue. Tout ce que l'on sait, c'est que la naissance de cette ville remonte à très longtemps : sa première trace dans l'histoire se situe en 270 après J.C., à l'endroit des prédications de saint Mamet, envoyé pour apporter les « lumières de l'évangile ». En langue celtique, Murat signifierait « roc escarpé ». Ensuite on en perd malheureusement toute trace, jusqu'en 1008, où l'on apprend que Murat est une vicomté puissante, avec un château établi depuis longtemps. La ville est alors une place fortifiée ( en 1283, elle est dénommée dans un traité « Castrum apud castrum de Murat », c'est à dire « forteresse appuyée au château de Murat ). Une note rapporte qu'en 1044, Henri le Noir, le roi de Germanie, aurait assiégé le château. Ceci est peu vraisemblable. Le moyen age

On possède plus de renseignements sur cette époque. La vicomté de Murat était très puissante : lors de son démembrement en 1697, elle comprenait 25 châteaux forts, 29 châteaux, 59 villages et 110 fiefs. Les revenus de la ville étaient dus aux bestiaux et aux fromages, exportés généralement vers le midi. le blé occupait aussi une part importante du commerce.. Les habitants de Murat obtinrent vite des avantages : permission en 1263 aux habitants d'élire 3 consuls (qui n'avait qu'un pouvoir législatif, les décisions importantes étant prises par les habitants réunis au son de la cloche ), droit d'octroi sur toute marchandise pesée au poids de la commune, droit d'usage dans les bois du seigneur, . Il est intéressant de jeter un coup d'oil sur les lois de la villes de cette époque : pour les affaires de meurtre ou blessure, le coupable était sous la responsabilité du seigneur et de sa cour ; dans le cas d'un coup de poing, le belliqueux devait payer une amende de 7 sols du Puy ; un mari ou une femme infidèle était fouetté autour de la ville ; un voleur de fruit ou légume devait restitution ou dédommagement plus payer une amende de 3 sols ( 7 si le vol a eu lieu la nuit ). Murat, durant cette époque, a aussi subi des ravages dus aux guerres : en 1265, le seigneur d'Apchon vient ravager des terres de la vicomté ( le vicomte part en guerre et le fait prisonnier ); Mais la période la plus noire fut celle de la guerre de cent ans : en 1357, les anglais occupant Brioude viennent piller Murat. Ils reviennent 5 ans après, saccager les alentours de Murat, détruisant 3 châteaux des environs au passage ( voir château de Bonnevie ). La ville perd la moitié de ses habitants et une 2ème puis une 3ème enceinte sont construites. Le XVIIème siècle est caractérisé par des famines et épidémies : en 1630, le nombre de décès double, une grande famine éclate en 1632, l'hiver de 1649 se prolonge à tel point que les gens demandent des prières publiques, l'hiver de 1663 est très dur et, en 1693-1694, la ville subi 180 décès en quelques mois. Paradoxalement, c'est durant ce siècle que la ville se développe le plus. Les commerces sont florissants : une vingtaine d'auberges et d'hôtels, une trentaine de tisserands, une quinzaine de boucheries et de médecins, des avocats, notaires, procureurs, orfèvres, lapidaires, sculpteurs, peintres.

Le château de Bonnevie

Ce château, construit on ne sait quand, était établi sur le rocher de Bonnevie, place qui le rendait extrêmement fort. Cet édifice comprenait 3 enceintes et était entouré de fossés. Aujourd'hui, il n'en reste plus rien et on n'en possède qu'une description, faite en 1633. Le château était très sûr, et dans toute son histoire, il ne fut pris que 2 fois : en 1380,où le vicomte et son armée ont été attaqués en rase campagne, il ne restait au château que des domestiques ; et en 1414, où les assaillants ont réussi grâce à l'appui de la population qui détestait le vicomte à cause de ses cruautés. Les anglais, venus piller Murat en 1357, ont essayé en vain de prendre le château. Si ils y étaient parvenus, ils se seraient rendu maîtres de tout le pays, car ils avaient pris tous les autres châteaux environnants. Sur l'ordre de Richelieu, la démolition de l'édifice commença le 18 octobre 1633 et fut achevée en avril 1634. Le travail a été tellement bien réussi qu'on ne parvient même pas à deviner les fondations. La révolution

Les révolutionnaires de Murat avaient une importante préoccupation : donner une place importante à Murat dans le nouveau découpage administratif. Ils réussissent assez bien : la ville devient chef-lieu de district, au détriment d'Allanche. A cette période, l'église saint Martin est remplacée par une halle au blé, l'hôpital est transféré au couvent saint Gal et les administrations prennent place au couvent des dominicaines. Tous les suspects sont envoyés à Aurillac : les Muratais ne verront pas la guillotine.

Les XIXème et XXème siècles

La restauration, la monarchie de juillet et la révolution de 1848 auront peu d'influence sur Murat. Mais il faut noter l'arrivée du chemin de fer en 1866 qui vient rompre l'isolement de la ville. Au XXème siècle, les deux guerres mondiales provoqueront beaucoup de pertes pour Murat : 102 jeunes Muratais périront lors de la guerre de 1914-1918, plus 7 morts de 1939-1940. Mais la véritable hécatombe viendra des déportations : le 12 juin 1944, alors que des gendarmes allemands accompagnés de miliciens viennent procéder à des «arrestations» , une soixantaine de résistants parviennent à Murat, se mettent en position puis ouvrent le feu sur les Allemands. Ces derniers commencent d'abord par se défendre, mais ils finiront par battre en retraite avec quelques otages. Bilan de l'opération : Le chef du KDS de Vichy (Geissler) mort avec 6 gendarmes et 2 miliciens, contre seulement 1 blessé léger chez les résistants. Les Allemands reviennent se venger le 24 juin : ils détruiront 10 maisons, « contrôleront » 300 personnes et en garderont 117, tous des hommes âgés de 16 à 50 ans. 87 Muratais mourront dans des camps.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2008 Bernard Villaret
mars 2001 mars 2008 Martine Mahtouk Union pour l'Auvergne/UMP conseillère régionale
1983 2001 Emmanuel Grèze UMP conseiller général, conseiller régional
1977 1983 Jean Meyniel socialiste
1969 1977 Antoine Tabayse
1968 1969 Joseph Constant
1946 1968 Hector Peschaud
1944 1946 Antoine Combes
1928 1944 Hector Peschaud
1897 1928 Gabriel Peschaud Député
1896 1897 Raymond Teissèdre
1895 1896 Leon Auguste Teillard Chabrier
1881 1895 Maurice guibal républicain conseiller général
12 février 1878 Pierre Hector Veisseyre
3 novembre 1874 Joseph Léon Dubois
13 février 1874 Félix Robert
19 juin 1871 Pierre Hector Veisseyre
29 septembre 1856 Alfred Talandier Espinasse
24 juillet 1852 Emile Teissèdre
11 novembre 1848 Jean baptiste Rhodes
2 mai 1848 Pierre Duclos
29 décembre 1843 Jules Teillard Laterisse
10 juillet 1833 François Escaille
11 octobre 1830 Antoine Talandier Lespinasse
30 décembre 1825 Jean baptiste Marcombes
16 juin 1819 Pierre Maynobe
11 novembre 1815 Jean Raymond Rancillac de Chazelles
5 juillet 1815 Antoine Gazard
5 juin 1815 Claude Amable Tournier
messidor an X Antoine Gazard
1er prairial an VIII Cérice Bonaventure Teillard Chambon
An IV An VIII Municipalités de canton
11 brumaire an III Joseph Dubois
2 décembre 1792 François Teillard Beynac
28 octobre 1792 Cérice Bonaventure Teillard Chambon
15 mai 1791 Antoine Dominique Chabanon
15 juillet 1790 Antoine Roux
9 février 1790 Etienne de Montreuil de Charmanière
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[1]

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[2])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
2438 2587 2605 2435 2409 2153
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


[modifier] Lieux et monuments

[modifier] à Murat

  • La vieille ville médiévale. Murat compte de nombreuses maisons médiévales et renaissance, dont sept bâtiments protégés, inscrits à l'Inventaire des monuments historiques :
    • le Pavillon des Halles (en face de la collégiale) : bel exemple des constructions à charpente métallique du XIXe siècle.
    • la collégiale Notre- Dame des Oliviers (place Gandilhon-Gens-d'Armes): construite entre le XIIIe et le XIVe siècle, elle a été progressivement agrandie par la suite. La partie sud du bâtiment a été dégagée en 1926.
    • l'ancien bailliage (place Gandilhon-Gens-d'Armes): maison du XVIe siècle, témoin important du passé historique de Murat, présentant une maçonnnerie en pierres volcaniques jointoyées à chaux.
    • la maison style renaissance (place Marchande): présente un bel appareillage de pierres taillées dans du trachyte.
    • le tribunal (rue du faubourg Notre-Dame): ancien couvent des Dominicaines enseignantes de Sainte-Catherine de Sienne, reconstruit après l'incendie de 1771.
    • la maison Consulaire (rue du faubourg Notre-Dame): façade de la fin du XVe siècle coupée par 2 bandeaux aux tranches moulurées en doucine.
    • la ferme de la Pradal
  • La Maison de la faune, musée situé dans un ancien hôtel particulier du XVIIe siècle et dont les collections illustrent la richesse de la faune locale et exotique.

[modifier] Aux environs

  • Le rocher de Bonnevie et ses orgues basaltiques (les plus fines d'Europe) domine de 140 mètres la ville. Il y fut édifié une statue en fonte de la Vierge (Notre-Dame de la Haute-Auvergne) de 14 mètres de haut, à l'emplacement du château détruit sur ordre de Richelieu.
  • Le rocher de Bredons et son église romane du XIe siècle, situé à environ 1,5 km de Murat. En 1284, le Roi Saint-Louis fit élever sur le rocher de Bredons, au point culminant, la tour de Beccoire, dont il ne reste rien. Aperçue de Murat, Bredons a l'aspect d'une forteresse. Vue de l'esplanade qui la précède et sur laquelle s'élèvaient les bâtiments du prieuré entièrement rasés aujourd'hui, elle apparaît comme un modeste édifice. Le portail est décoré de billettes, à l'intérieur on peut admirer de nombreux retables en bois doré. Celui du maître autel est du à Antoine Boyer, sculpteur à Murat.
  • Le rocher de Chastel-sur-Murat sur lequel s'élève la chapelle Saint-Antoine, édifice roman du XIIe siècle.
  • Le château d'Anterroches, gothique à tourelles et mâchicoulis, a appartenu à une des familles les plus puissantes de la Haute-Auvergne.

[modifier] A voir et écouter

  • le Festival de musiques et danses du monde a lieu tous les ans depuis 1986

[modifier] Personnalités liées à la commune

  • Hugues Chauliaguet, médecin de Charles VII
  • Guillaume de Traverse, médecin de Jacques d'Armagnac
  • Jean de Traverse, seigneur d'Anterroches, médecin de Louis XI.
  • Jean de l'Hospital, médecin du Connétable de Bourbon et père du chancelier Michel de l'Hospital (1507-1573).
  • Pierre de Béral, médecin d'Henri IV durant 32 ans
  • Pierre Hugues de Béral, médecin de Louis XIII
  • Sous le règne de Louis XV, Joseph Charles Alexandre de Traverse, Comte d’Anterroches a été célèbre pour ses paroles adressées aux Anglais à la bataille de Fontenoy, le 11 Mai 1745: "Messieurs les Anglais, tirez les premiers", et à Maastricht en 1748 avec son "imprenable, ce mot n'est pas français".
  • Nicolas Teillard, sous le même roi.(source: abbé Chaumeil)
  • Jean Baptiste Pagès-Allary, né en 1863 à Murat, connu pour ses recherches minières sur la silice de Neussargues, l'or de Bonnac et la domite d'Albepierre, devenu célèbre par ses découvertes archéologiques à Chastel sur Murat, à La Tourille et au tumulus de Celles, Président de la société préhistorique de France, il fut aussi un précurseur du tourisme hivernal et du ski au Lioran.
  • Léon et Marie-Louise Pompidou, qui furent instituteurs à Murat, étaient les parents du Président Georges Pompidou, né à Montboudif en 1911.
  • Le compositeur Emile Goué (1904-1946) y écrivit sa célèbre "Barcarolle" en août 1924.
  • Olivier Magne, international de rugby, né à Aurillac en 1973, a passé plusieurs années au collège de Murat.
  • Raymond Leopold Bruckberger[3]
  • Philippe Marcombes (1877 - 1935), homme politique radical-socialiste.
  • Fernand Talandier (1872-1957), homme politique, ancien député radical indépendant
  • Henri de Castellane, homme politique, ancien député libéral, son petit-fils Boniface de Castellane (1867-1932)[4] épousera Anna Gould et fera construire le Palais Rose de l'avenue Foch à Paris
  • Jean Mathé, syndicaliste

[modifier] Jumelages

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Murat.

[modifier] Liens externes



[modifier] Notes, sources et références

  1. Certaines informations sont extraites de l'article de M. Philippart: Murat à la fin du XIXe siècle:une cité,un maire,un journal.
  2. Murat sur le site de l'Insee
  3. Raymond Leopol Bruckberger Notice biographique de l'Académie des sciences morales et politiques
  4. "Mes parents possédaient de nombreux châteaux, entre autre "Aubijou", dans le Cantal, leur fief électoral, ayant appartenu à Jean II le Bon, passé aux La Tour d'Auvergne, puis aux La Rochefoucauld et aux Rohan-Chabot, pour échoir au maréchal de Castellane, dont la mère était issue de cette dernière famille. Ils dépensaient beaucoup d'argent pour les habitants de la contrée, au détriment des réparations nécessaires". Boni de Castellane, Comment j'ai découvert l'amérique, mémoires, Paris Les éditions g. grès et cie, chapitre V, "Aubijou" est situé à Marcenat.